Issu de « l'expérience fondatrice et légitimante des bolcheviques » en 1917, le communisme du XXe siècle a eu un impact considérable sur la France. Né en 1920, le PCF exerce un pouvoir politique, social et/ou culturel fort, qui sans cesse suscite des « enthousiasmes extraordinaires et [des] peurs tout aussi vives » qui participent à la dynamique politique et intellectuelle. Même si le communisme paraît dépassé à « l'ère du postcommunisme » que nous connaissons, il « continue d'intriguer » à travers des débats historiques et sociaux, car, tout au long du XX siècle, « il fut à la fois le produit et le générateur des passions contemporaines ».
[...] Le nationalisme du PCF célèbre enfin la grandeur de la France par des emblèmes de la nation (Jeanne d'Arc, cathédrales médiévales, voitures Renault, etc.). Ainsi il concilie son enracinement dans la nation avec les intérêts soviétiques, car ses objectifs politiques propres dans le pays sont en règle avec l'« internationalisme prolétarien Comme le dit Thorez à Staline, le 18 novembre 1947, le PCF, bien que français, a l'âme d'un citoyen soviétique Passion du social L'essor du communisme en France tient surtout à ce qu'il propose du soutien et de la solidarité aux masses de travailleurs affaiblis par l'urbanisation et les coups durs de la vie ouvrière. [...]
[...] Malgré quelques aménagements (abandon de la dictature du prolétariat en 1976, reconnaissance de l'idéal démocratique), ses principes dogmatiques ne parviennent pas à comprendre les changements de la société postmoderne, notamment la montée en puissance de l'individualisme. Conclusion Aujourd'hui, le PCF tente de s'adapter aux évolutions sociétales tout en restant fidèle à l'idéologie communiste, mais n'en devient pas moins un parti-entreprise comme les autres Or, si le parti boite vers un avenir incertain, l'idée comme utopie qui, en permanence, prétend instaurer une société autre n'en est pas forcément morte. Séduisant toujours des intellectuels et certaines couches sociales en perdition, la passion communiste pourrait s'exprimer à l'avenir sous d'autres formes. [...]
[...] Les passions communistes Rioux et Sirinelli, La France d'un siècle à l'autre, T 2 Issu de l'expérience fondatrice et légitimante des bolcheviques en 1917, le communisme du XXe siècle a eu un impact considérable sur la France. Né en 1920, le PCF exerce un pouvoir politique, social et/ou culturel fort, qui sans cesse suscite des enthousiasmes extraordinaires et [des] peurs tout aussi vives qui participent à la dynamique politique et intellectuelle. Même si le communisme paraît dépassé à l'ère du postcommunisme que nous connaissons, il continue d'intriguer à travers des débats historiques et sociaux, car, tout au long du XX siècle, il fut à la fois le produit et le générateur des passions contemporaines Passion révolutionnaire Le PCF, comme tous les PC issus de la IIIe Internationale, se soumet à Moscou, mais connaît un succès particulier grâce à l'atout de la référence légitime à l'héritage jacobin et parce qu'il sait utiliser à son avantage politique la culture de guerre qu'a engendrée la 1ière G.M. [...]
[...] Passion de l'internationalisme et de la nation Cet esprit révolutionnaire fondamental du PCF se reflète dans ses stratégies politiques. Si, dans ses débuts, il fut résolument antirépublicain et contre la démocratie bourgeoise qui tenait alors le discours de la défense nationale, à partir de 1934/35, la stratégie de Fronts populaires allait l'amener à concilier, de manière originale, l'internationalisme soviétique et la volonté d'« incarner à lui seul la France Si l'acceptation, en 1939, du pacte germano-soviétique prouve la prévalence, maintenue tout au long du siècle, de l'allégeance à l'URSS sur celle à la France, cela n'empêche pas le PCF de faire prévaloir sa conception de la nation sur trois registres employés selon les circonstances et les publics : A partir de 1935, le PCF s'accapare de la conception révolutionnaire du nationalisme issue de la Révolution et associée à l'idée républicaine, en lui insufflant un contenu politique et social nouveau. [...]
[...] L'émergence d'un État-providence, l'acceptation de l'industrialisation sont des bastions de l'égalité que le communisme a accompagné et favorisé en France. Sa puissance provient en partie de ce qu'il fut en accord avec les tendances générales du pays. Altération et permanence Or, le rapport Khrouchtchev (XXe Congrès du PC, 1956), qui admet les crimes commis sous le règne de Staline, puis l'écroulement de l'Union soviétique malgré les efforts de rénovation de Gorbatchev, en 1991, comme la perte progressive de son électorat à partir des années 60, liée d'une part à la moyennisation, d'autre part à la marginalisation de la classe ouvrière, ont fortement affaibli le PCF. [...]
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