Au sortir de la guerre, le souhait de voir la France régénérée passe par la rénovation de la vie politique. Pour ce qui est des partis, l'unité de la Résistance ne parvient pas à transformer durablement la pratique dans le champ politique. La principale cause de ce bilan vient surtout de l'échec des tentatives de regroupement, notamment à cause des dissensions internes et de la difficulté de se situer sur l'échiquier politique pas encore véritablement remodelé (...)
[...] La faiblesse des institutions est illustrée en 1953 par l'élection, à l'issue de 13 tours de scrutin, du nouveau président de la République René Coty. Au niveau colonial, l'échec de l'offensive armée en Indochine et le désastre de Diên Biên Phû va entraîné la chute du gouvernement Laniel et un revirement à gauche. On voit bien ici les dissensions qui marquent la République. En effet, comment gouverner efficacement si les partis politiques coalisés ont force de lois et ne parviennent de surcroît pas, à s'entendre sur nombre de points, tant la divergence d'opinion et l'éventail politique est large. [...]
[...] Aron semble véritablement fondée, car le système français qui éclate la classe politique en une multitude de partis sous la IVe République dessert l'organisation rationnelle du parlementarisme et affaiblit gravement la cohésion du régime. Dans ce contexte, le gouvernement peine à prendre des décisions efficaces et le Général De Gaulle ne manque pas d'accuser les partis de sacrifier l'intérêt du pays à leurs ambitions partisanes. Mais au delà de leurs jeux, poisons et délices il ne faut négliger la paralysie du système institutionnel qu'accuse la IVe République, qui vient compléter, sinon renforcer l'instabilité du régime. [...]
[...] Le général de Gaulle, hostile au retour à un régime d'assemblée, démissionne en janvier 1946 et laisse la place aux trois partis qui ont obtenu le plus de voix aux élections : le PCF, le MRP et la SFIO, ce qui confirme le paysage politique déssiné à la Libération. Cependant, ce premier projet est rejetté et est élue une deuxième Assemblée constituante avec un second projet constitutionnel, que le général de Gaulle avait par avance rejeté dans son discours de Bayeux, qui sera adopté à une faible majorité. Il est important de comprendre que les partis contrôlent leurs députés. Aucun homme ne se permet sous la IVème République de proposer un projet sans être dans la ligne directrice de son parti. [...]
[...] Jusqu'au gouvernement Mendès-France qui va tenter de réaffirmer une certaine prépondérence dans les choix du Président du Conseil, ce sont les partis qui désignent leurs ministres, laissant très peu de marge de manoeuvre au gouvernement. Chaque parti s'emploie activement à coloniser le ministère dont il a la charge, comme le montre Becker. Les gouvernements étant des corrélations de plusieurs partis, des contentieux entre les différents ministères couvent. Les hommes politiques au pouvoir semblent plus au service de leur propre parti qu'au service de la nation. Cette opinion est largement répandue dans l'opinion publique et corroborée par l'incapacité des gouvernements à trouver des solutions et à se maintenir. [...]
[...] Cet exemple est véritablement symptomatique du dérèglement de la IVème République. En somme, les partis ne pouvaient pas véritablement exister osur la scène politique sans s'allier puisque, vu la multiplicité des partis, tous représentés puisque nous sommes dans un système à la proportionnelle, un parti seul n'avait aucune chance d'obtenir la majorité, si important soit-il. Au sortir de la guerre, présidé par le général de Gaulle et composé de Résistants, le Gouvernement provisoire de la République française tente de rétablir l'autorité de l'État, mais la question des institutions est renvoyée à plus tard. [...]
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