En France, il apparaît à partir de 1820, sous la restauration lorsque les royalistes-ultras désignent pour les mépriser tout réformateur comme radical dans le sens d'extrémiste. Puis, le mouvement perd de son sens pour se confondre avec tous les républicains, et une fois la Troisième République installée le mouvement s'individualise et s'impose comme la principale force de gauche. Une force de gauche représentée par des hommes tels que : Ledru-Rollin, Louis Blanc, Gambetta, Clémenceau, Léon Bourgeois, Combes, etc. autant de personnages célèbres de l'histoire politique de la France contemporaine.
Si le courant politique existe bien avant 1901, s'il est influent sur la scène politique et réunit des personnalités marquantes, pourquoi a-t-il mis autant de temps à se constituer en parti ? L'envie est tentante, mais on ne peut pas réduire la naissance du Parti Radical à l'application de la loi 1901 sur les associations. Il existe depuis 1880 un premier parti moderne structuré, le Parti Ouvrier français. Mais surtout la naissance de Parti Radical est le produit d'un long processus qui débute sous la Monarchie de juillet et qui accompagne la mise en place difficile de la République en France. Nous avons choisi d'étudier la naissance du Pari Radial à l'aide d'un plan chronologique en trois étapes : de 1830-1870, le radicalisme embryonnaire ; de 1870-1901, la gestation du Parti Radical et en 1901, la création du Parti Radical et Radical-socialiste.
[...] Un consensus très large se réalise chez les radicaux dès lors que délaissant les grands projets on revendique au profit du monde ouvrier des avantages immédiats : réduction de la journée de travail, interdiction du travail des enfants, liberté syndicale L'anticléricalisme et l'Affaire Dreyfus Enfin, le troisième grand thème radical est l'anticléricalisme, thème fondamental et permanent depuis la fin du Second Empire. Mais c'est surtout avec l'affaire Dreyfus que ce thème va prendre toute sa place. L'affaire Dreyfus est la césure qui marque le passage de la République modérée à la République radicale permettant au radicalisme de devenir le parti dominant. [...]
[...] Les comités jouissent d'une liberté certaine pour fixer les conditions d'adhésion et leur organisation. Il n'existe pas de carte nationale mais certains comités en sont dotés. Les comités permettent surtout un encadrement étroit de l'opinion publique par les cadres du parti et forment un réseau dense qui implante profondément le radicalisme. Le congrès est réuni régulièrement chaque année, il désigne le président et le comité exécutif et contrôle leur action. Il a lieu en automne, à Paris lorsqu'il précède les élections législatives. [...]
[...] L'année suivante, un autre universitaire, Ernest Vacherot écrit dans son ouvrage La Démocratie que l'Etat ne doit pas prendre en charge toutes les fonctions économiques et administratives, mais laisser compétences et pouvoirs aux autorités locales et aux individus Il prône la mise en place d'un impôt sur le revenu, l'éducation, la liberté d'association Le renouvellement idéologique du radicalisme rejoint la philosophie positiviste d'Auguste Comte (1798-1857) qui circule alors dans tous les milieux intellectuels de l'époque. L'idée est de fonder la politique sur la science. Cet état d'esprit scientiste entraîne une attitude de méfiance et d'hostilité à l'égard de la religion, surtout du catholicisme. Une morale prime alors dans la pensée radicale c'est une morale qui se dissocierait de tout dogme métaphysique, une morale laïque. [...]
[...] Mais constituent-ils une véritable force politique ? L'importance des comités varie selon le lieu géographique et le calendrier électoral. En effet, dans une grande partie du Nord de la France, les comités n'ont guère d'existence en dehors des périodes électorales, apparaissant souvent comme des auxiliaires du journal, qui demeure le grand centre permanent de propagande et de combat politique. En revanche, dans le sud de la France et plus particulièrement dans le Midi, les traditions de sociabilité ont fait naître très tôt des organisations politiques durables, comme les cercles du Vaucluse ou Tarn-et-Garonne. [...]
[...] Ce mouvement a toujours prétendu être plus qu'un mouvement politique, une forme de pensée, un état d'esprit Il se présente comme l'héritier de diverses traditions intellectuelles et politiques du XVIII siècle: la philosophie des Lumières, principes de 1789, souvenirs de la révolution jacobine, au travers desquelles les radicaux s'affirment fils de la révolution Le mouvement va proliférer sous le régime de Juillet, cependant des lois sur la presse et sur les sociétés politiques vont fortement le contraindre Naissance sous la Monarchie de Juillet Tombé dans l'oubli, le terme radical réapparaît en 1835 sous la Monarchie de Juillet. A l'époque, il est interdit de se dire républicain[1], (les lois de 1935 restreignent la presse notamment la loi du 9 sept 1835, qui stipule qu'il n'est plus possible de se proclamer républicain sous peine de poursuite devant les tribunaux.). Le mot radicalisme sert alors de substitut au terme prohibé. La législation sur les sociétés politiques (1834) et sur la presse (1835) est durcie. [...]
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