L'acte de naissance de la Troisième République a lieu dans un climat à la fois douloureux pour cause de défaite militaire face à la Prusse et sanglant du fait de la guerre civile : la Commune de Paris. Le revers de Napoléon III ainsi que son emprisonnement à Sedan le 1er septembre 1870 marque en effet la fin du Second Empire en même temps que la proclamation de la République le 4 septembre de la même année à Paris. Le nouveau gouvernement constitué avec à sa tête le général Trochu signe le 10 mai 1871 le traité de Francfort avec l'état-major prussien l'armistice qui est synonyme pour la France de perte de l'Alsace-Moselle et de versements à l'ennemi d'importantes indemnités de guerre. La paix signée entraîne assez rapidement un soulèvement à Paris le 18 mars 1871 et dans plus d'une dizaine de villes de province un peu plus tard. La Commune de Paris symbolise la lutte contre la nouvelle Assemblée Nationale fraîchement élue avec une forte majorité de monarchistes. Deux mois plus tard, cette insurrection est écrasée lors de la Semaine sanglante du 21-28 mai 1871 par Adolphe Thiers.
Les débuts de la Troisième République sont le théâtre d'une opposition entre monarchistes orléanistes et monarchistes légitimistes pour savoir qui du comte de Paris ou du comte de Chambord devait monter sur le trône, afin donc de rétablir la monarchie. Dans l'attente de régler leurs différends, les monarchistes placent Mac-Mahon, comme Président de la République. Pourtant, avec le temps, les monarchistes vont perdre en influence et leur majorité va s'effriter ce qui permet l'adoption de l'amendement Wallon le 30 janvier 1875 qui pose vraiment les bases du nouveau régime républicain. Les trois lois constitutionnelles du 24 et 25 février 1875 et du 16 juillet 1875 fixent les contours institutionnels de la Troisième République. Résultat d'un compromis entre monarchistes et républicains, ces lois établissent un pouvoir exécutif fort. Pourtant, le régime n'est pas définitivement installé puisqu'il changera de nature à la faveur d'une crise en 1877.
Dans une première partie, nous étudierons les sous-bassement théoriques du parlementarisme et de l'antiparlementarisme puis nous détaillerons dans une deuxième partie le basculement d'un régime dualiste au régime moniste. Enfin, la troisième partie sera consacrée à la montée de l'antiparlementarisme et à son explication.
[...] Crise institutionnelle du 16 mai 1877 et parlementarisme absolu Même si, comme nous l'avons souligné plus haut, l'antiparlementarisme constitue une constante de la vie politique française depuis 1789, il commence véritablement avec la IIIème République. Après la crise institutionnelle du 16 mai 1877 et la victoire des Républicains, la IIIème République accorde à la Chambre des Députés et au Sénat un pouvoir sans précédent. Le 16 mai, en effet, le Président de la République Mac Mahon avait provoqué la démission du gouvernement républicain de Jules Simon. [...]
[...] Dans ce contexte, l'antiparlementarisme de droite retrouve alors sa vigueur. Il dénonce plus que jamais la corruption et la bassesse des députés. Des ligues militent et manifestent pour changer le régime. L'action française née dans le sillage de l'affaire Dreyfus est à l'avant- garde de ce mouvement. Même si la IIIème République se remet un temps de la crise antiparlementaire, elle ne survit pas à la défaite militaire. Le 10 juillet 1940, en confiant les pleins pouvoirs à Pétain, le parlement abdique et signe son arrêt de mort. [...]
[...] Le parlementarisme n'existe pas simplement du fait qu'il existe un parlement. La définition institutionnelle est insuffisante pour définir le parlementarisme, il est donc nécessaire d'élargir la définition dans un sens plus politique. En conséquence, pour pouvoir parler de parlementarisme authentique, le parlement doit détenir des pouvoirs spéciaux. Deux conditions générales sont nécessaires : Le parlement doit être l'organe prépondérant de l'élaboration des décisions produites par l'Etat. L'élaboration de ces décisions par la délibération doit se faire indépendamment de l'existence et de l'avis des partis. [...]
[...] Elle consiste essentiellement dans la volonté générale et celle-ci ne se représente pas. Rousseau explique dans Du contrat social que la démocratie est un régime utopique car trop exigeant pour les êtres humains, il décline les différents écueils qui se présentent à son installation et à sa pérennisation, D'ailleurs, que de choses difficiles à réunir ne suppose pas ce gouvernement : premièrement, un Etat très petit, où le peuple soit facile à rassembler, et où chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres ; secondement, une grande simplicité de mœurs qui prévienne la multitude d'affaires et de discussions épineuses ; ensuite, beaucoup d'égalité dans les rangs et dans les fortunes, sans quoi l'égalité ne saurait subsister longtemps dans les droits et l'autorité ; enfin, peu ou point de luxe, car ou le luxe est l'effet des richesses, ou il les rend nécessaire ; il corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'Etat tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion. [...]
[...] Le Boulangisme :Un Symptome Archetypal De L'antiparlementarisme De 1879 à 1889 s'enchaînent 14 ministères. Les Français semblent alors incapables d'organiser leur vie politique selon les règles d'un bipartisme structuré comme en Angleterre. Aucun parti majoritaire ne se dégage à la Chambre. Les Français ont l'impression qu'il n'y a plus d'autorité au-dessus de leur tête. Ils pensent qu'ils sont dirigés par une bande entraînée au pillage de la société et de ce point de vue là, les scandales agissent comme des catalyseurs révélateurs l'affaire des décorations en 1887(DanielWilson, le gendre du président de la République, Jules Grévy, avait gagné beaucoup d'argent en trafiquant des Légions d'honneur) et l'affaire de Panama de 1892. [...]
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