Le Paris d'Haussmann

Résumé du document

Victor Considérant , conseiller municipal de Paris dépeint ainsi certains quartiers parisiens dans l'état où ils se trouvent au milieu du 19ème siècle c'est à dire à la veille des grands travaux haussmaniens : « Toute la partie centrale du Vieux Paris et les trois arrondissements de la rive gauche, ou bien ressemblent à des cloaques comme la Cité, ou bien comme le Gros Caillou, le quartier Saint Marcel et l'île Saint Louis s'étiolent dans un isolement de plus en plus fâcheux ». De ce fait le Paris du 19ème siècle se trouve, à l'image des autres villes européennes, dans un profond état d'insalubrité. C'est une ville où sévit entre autre le choléra et qui au 19ème siècle garde de nombreux caractères médiévaux faute de planification réelle.
Mais Napoléon III désire une capitale aussi prestigieuse que l' Empire dont il rêve, et c'est au préfet de la Seine, le baron Haussmann que la tâche incombe de réhabiliter la ville selon les vœux de l'empereur.
Ainsi il convient de se demander quelles sont les caractéristiques du Paris d'Haussmann. Nous verrons dans une première partie que le Paris d'Haussmann est une ville « pensée » selon une science nouvelle qui gère l'existence des cités : l'urbanisme, à laquelle s'intéresse dorénavant les pouvoirs publics, devenus acteurs prépondérant de la rénovation urbaine.
Nous verrons dans une seconde partie que le Paris d'Haussmann est une ville « rénovée », assainie, réhabilitée et embellie, qui fait peau neuve grâce aux grands travaux et percements.
Nous verrons enfin dans une troisième partie que cette haussmanisation de Paris possède, outre son aspect novateur et rénové, des limites du fait des coûts et de la ségrégation spatiale qui s'en suit.

Extraits

[...] En conclusion on peut dire que le Paris d'Haussmann est novateur. L'urbanisme contemporain est né, et pour la première fois ce sont les pouvoirs publics qui prennent réellement en main la planification de la capitale se fondant sur la nouvelle figure de l'ingénieur. Ce dernier, partant d'un constat de la capitale affligeant, applique ses théories hygiénistes et fonctionnalistes pour créer un Paris rénové, prestigieuse vitrine de l'Empire, certes, mais dans lequel subsiste des inégalités sociales et des tensions. Bref le Paris d'Haussmann est un Paris pensé et planifié rénové et assaini mais socialement inachevé et profondément clivé. [...]

[...] Haussmann veut faire de Paris une capitale monumentale. Des lieux de cultes sont construits (comme l'Eglise Saint Augustin) de même que des lieux de culture et de loisirs somptueux (Opéra de Paris, Bibliothèque Nationale). Des infrastructures sont construites (Palais de Justice, Préfecture de Police) de même que des mairies d'arrondissements. Une ville qui se veut être la vitrine d'un Second Empire glorieux et prospère. Le Baron d'Haussmann veut mettre en valeur les monuments nouveaux ou anciens, par de vastes perspectives (avenues, places élargies). [...]

[...] En 1832 du fait de conditions sanitaires déplorables, le choléra sévit à Paris et fait plus de morts. Les égouts sont à ciel ouvert, dans les quartiers misérables l'insécurité et l'insalubrité règnent. D'après l'Almanach limousin de 1862 le quartier des bouchers est décrit de la manière suivante La rue Torte est, sans contredis, la plus dégoûtante des rues de France. Elle rampe à terre comme un serpent : tortueuse, malpropre, des lambeaux de chair, des excréments la parsèment, s'y offrent à chaque pas bien qu'elle soit traversée par un ruisseau fangeux et sanguinolent Paris est en proie à une croissance démographique importante du fait de la croissance urbaine due à l'exode rural, ce qui entraîne un entassement dans des quartiers sordides et misérables, des problèmes de surpeuplement, d'hygiène et de conditions de vie. [...]

[...] les hygiénistes sont des ingénieurs, polytechniciens, ingénieurs des Ponts et Chaussées. Ils s'inspirent des topographies médicales nées au 18ème siècle qui en mettent en valeur l'effet de l'environnement sur l'état physique et moral des hommes, ils prônent l'assainissement et la santé publique. Ils se réfèrent à la mécanique: tout ce qui est en mouvement est sain, ce qui stagne est malsain. Leur pensée prône la circulation de l'air, des eaux, la pénétration de la lumière, s'oppose aux entassements, à la concentration de l'air vicié l'exhalaison des miasmes et des odeurs méphitiques (Georges Duby). [...]

[...] Ainsi il convient de se demander quelles sont les caractéristiques du Paris d'Haussmann. Nous verrons dans une première partie que le Paris d'Haussmann est une ville pensée selon une science nouvelle qui gère l'existence des cités : l'urbanisme, à laquelle s'intéresse dorénavant les pouvoirs publics, devenus acteurs prépondérant de la rénovation urbaine. Nous verrons dans une seconde partie que le Paris d'Haussmann est une ville rénovée assainie, réhabilitée et embellie, qui fait peau neuve grâce aux grands travaux et percements. [...]