Le Saint-Siège, État indépendant où réside le pape, voit son existence menacée par le mouvement de l'unification italienne, qui veut faire de Rome la capitale de l'Italie unie, en en chassant le souverain pontife, le chef de l'Église catholique. A l'intérieur de l'Église, non seulement le nombre de fidèle semble réduire inexorablement en Europe, mais de nombreux courants voient le jour, catholicisme libéral ou social, ultramontanisme, gallicanisme, qui paraissent eux aussi affaiblir l'Église, de l'intérieur cette fois. L'apparition de nouvelles questions liées à la Révolution industrielle ne sont pas comprises par des ecclésiastiques dont la formation semble dépassée. Menacée de toutes parts par les changements au sein des sociétés européennes, la papauté doit affirmer son rôle dans la nouvelle Europe qui se dessine. L'élection en 1846 de Pie IX signe le rejet de l'option libérale en Italie, et la décision d'une politique de force sur le plan des relations extérieures. Sur le plan des idées s'ouvre une période d'incompréhension entre des sociétés qui sont partagées entre la volonté de se débarrasser du poids moral de l'Église et celle de conserver leur foi catholique.
Du milieu du XIXème siècle à sa fin, avec l'entrée violente dans le XXème siècle par la Première Guerre mondiale, quelle ligne les différents papes, avec leurs particularités, leurs personnalités, ont-ils adoptée tant sur le plan temporel que spirituel ? Ont-ils su conserver la place du Saint-Siège sur la scène internationale et le rôle de l'Église dans les sociétés européennes ou ont-ils su les adapter ?
On verra que d'une incompréhension patente entre l'Église et son temps au début de la période, on passe à un Ralliement de l'Église à la forme républicaine, attachement toutefois fragile puisqu'il ne résiste pas à la décision de l'État français de séparer l'Église de l'État.
[...] Syllabus En 1861, le pape fait une élocution où il explique que les principes éternels de justice et de vérité ont été violés par les sociétés modernes et qu'elles iront de ce fait à leur perte. De nombreux évêques se prononcent contre le projet, mais en 1864 parait l'encyclique Quanta Cura et son Syllabus, ou liste des erreurs du monde moderne que l'Église condamne. Au nombre de 80, ces affirmations réfutées sont le symbole du refus par la papauté du monde moderne. [...]
[...] L'encyclique condamne donc les comportements qu'elle définit comme modernistes, et prévoit l'excommunication de quiconque ne respecterait pas ces lois. On note un essor du catholicisme intégral ou intégriste dans le sillage de ces prises de position du pape, courant qui s'oppose à la séparation de l'Église et de l'État et à toute attitude contraire aux dogmes de l'Église. Une véritable police religieuse se développe entre 1909 et 1921, la Sapinière ou Sodalité Saint Pie qui met en place un véritable réseau de délation qui vise à dénoncer les prêtres et les religieux suspects de modernisme. [...]
[...] Condamnation en 1910 du Sillon, organisation sociale catholique de grande dimension, qui admet dans ses rangs des non catholiques et des libres- penseurs. Soumission immédiate de Marc Sangnier, son fondateur. Conclusion Le 3 septembre 1914 est élu un nouveau pape, Benoît XV, qui s'empresse de publier une encyclique qui prend ses distances avec l'intégrisme et appelle les catholiques à respecter leur différences Que chacun soutienne son avis librement, mais qu'il le fasse avec modération, et ne croie pas pouvoir décerner aux tenants d'une opinion contraire, rien que pour ce motif, le reproche de foi suspecte ou de manquement à la discipline Ainsi semble s'éloigner l'intégrisme et ses justifications par la papauté, à la veille de la Première Guerre mondiale. [...]
[...] Comment la papauté a-t-elle réagi aux défis posés par la modernisation des sociétés européennes ? Le Saint-siège, État indépendant où réside le pape, voit son existence menacée par le mouvement de l'unification italienne, qui veut faire de Rome la capitale de l'Italie unie, en en chassant le souverain pontife, le chef de l'Église catholique. A l'intérieur de l'Église, non seulement le nombre de fidèle semble réduire inexorablement en Europe, mais de nombreux courants voient le jour, catholicisme libéral ou social, ultramontanisme, gallicanisme, qui paraissent eux aussi affaiblir l'Église, de l'intérieur cette fois. [...]
[...] Il salue les promesses de l'avenir avec les progrès des sciences humaines. Il réclame l'emploi de l'esprit critique B. Rerum Novarum ou la prise de conscience par l'Église de la question sociale Rerum novarum en 1891 : pouvoir doctrinal de l'Église n'étant plus admis par les États modernes, elle cherche à se faire reconnaître dans un autre domaine, celui de la question sociale, qui s'impose de plus en plus dans le monde capitaliste. Pour la première fois, un pape prend position solennellement sur les conditions de vie et de travail imposées aux ouvriers par la révolution industrielle, mais cette intervention a été préparée par les nombreuses initiatives des catholiques sociaux des décennies précédentes. [...]
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