Le fondateur du positivisme, Auguste Comte dit en 1842 "l'époque est enfin venue où la guerre sérieuse et durable doit totalement disparaître chez l'élite de l'humanité", il affirme que l'évolution des temps modernes se marque par le recul de la guerre. Les courants portés par les pacifistes recoupent cette idée de paix à tout prix dans leurs sociétés. Le pacifisme est d'abord diffusé par les religions : le christianisme, protestantisme en passant par le bouddhisme qui condamne le bellicisme dès le Ve siècle av. J-C.
Le Siècle des Lumières connaît de grands penseurs pacifistes comme le montre le Projet de paix perpétuelle de l'Abbé de Saint-Pierre en 1713 qui imagine une alliance autour de la religion des monarques européens) ou encore "Le projet philosophique de paix perpétuelle " de Kant en 1795. Ces différentes œuvres font naître un pacifisme qui n'est plus seulement philosophique, mais qui acquiert une dimension politique et sociale importante.
Ainsi, l'Europe connaît tout au long de son histoire des mouvements et des hommes qui portent l'espoir de paix. Mais ceux-ci vont réellement se concrétiser et s'organiser en tant que mouvements pacifistes au milieu du XIXe siècle à partir du printemps des peuples en 1848 et ce, jusqu'au choc du premier conflit mondial en 1914.
Comment ces mouvements se sont-ils organisés à l'échelle nationale comme internationale pendant près d'un demi-siècle ? Quels échos et quelle importance ont-ils eu dans cette Europe tourmentée et instable du second XIXe siècle ?
[...] Elle est à l'initiative du tsar Alexandre II. Cette réunion montre un intérêt des pouvoirs politiques sur la question, même s'il reste mitigé. Institutionnalisation du pacifisme : création en 1891 du BIP (bureau international de la paix), qui siège à Berne (tradition pacifique suisse importante) : véritable trait d'union entre les sociétés nationales de la paix. Union interparlementaire en 1892. Fondation de la société suisse de la paix en 1895 : activité forte, notamment pendant la guerre des Boers (signature de pétition . [...]
[...] La diplomatie secrète prévaut, selon les méthodes anciennes. Alliances (Triple Entente, triple alliance). Opposition entre l'Allemagne et la France à l'Haye autour de l'arbitrage obligatoire que l'Allemagne refuse. -Crise Balkanique et crise du pacifisme : Commission d'enquête de la fondation Carnegie envoyée en 1913. Volonté de lever le voile sur cette guerre qui est négligée par les grandes puissances. Impuissance totale des pacifistes, la crise des Balkans est un formidable débouché pour les ventes d'armes ! =>Recul général du pacifisme en Europe, vu comme une utopie inefficace et qui montre pratiquement ses limites. [...]
[...] Le socialisme, la Première Internationale et le pacifisme Fondation de la Première Internationale socialiste (ou Association Internationale des Travailleurs) Londres en 1864 : Objet : rassembler les prolétaires de tous pays et lutter contre le capitalisme en facilitant l'émancipation des classes ouvrières. Amorce dans sa lutte contre le capitalisme un projet pacifiste: idée que la guerre est une contradiction du capitalisme. Sa vocation internationale entraine le rejet des conflits internationaux. Rôle limité dans l'action pacifiste: portée limitée (seuls sont concernés les prolétaires), et surtout divergence politique des différents courants de l'Internationale. Opposition face aux autres pacifistes, bourgeois. En effet, l'Association Internationale du Travail est divisée entre les collectivistes marxistes, les collectivistes anarchistes (avec Bakounine) et les mutuellistes proudhoniens. [...]
[...] Vague de déception au sein des pacifistes. Echec de la conférence de La Haye, qui n'a servi à rien, bafouée deux mois plus tard. =>Faillite des deux autres conférences : échec du concert des nations. Conférences, à l'origine de Nicolas II, surtout basées sur la réglementation de la guerre (armement) et non sur la paix : paradoxe c'est institutionnaliser la guerre. Le fait que le Tsar convoque la deuxième conférence en 1907 alors qu'il fait la guerre au Japon décrédibilise totalement l'action. [...]
[...] Limites, qui aboutiront au début du XXème siècle au démembrement progressif des mouvements pacifistes, les rendant impuissants face à la marche à la guerre. Le pacifisme aura eu une influence certaine sur la vie politique et diplomatique de l'époque, cependant sa concrétisation se révèle décevante y compris pour ses acteurs, la guerre triomphe magistralement. Mais le pacifisme n'est pas mort, la figure de Jaurès assassiné reste dans les mémoires. Le choc du premier conflit mondial le renforce avec la création de la Société des Nations. [...]
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