Le pacifisme au XIXè siècle semble avoir échoué, il n'évitera pas la première guerre mondiale. Il paraît intéressant de s'intéresser aux raisons de cet échec, et pour cela, nous devrons tâcher de définir plus précisément le mouvement pacifiste en Europe au XIXème siècle. Qui sont les pacifistes au XIXè siècle ? Quelle est leur argumentation ? Si leur objectif est le même (la paix), les moyens ont-ils identiques ? Il y a-t-il un pacifisme ou des pacifismes rivaux ? (...)
[...] L'idée fédéraliste perd cependant beaucoup de ses partisans après la défaite de Sedan en 1870. Seul Renan à le courage d'appeler encore au fédéralisme après la victoire allemande, alors que les naturalistes d'outre-rhin louent la supériorité de la race allemande. L'idée du fédéralisme intégré décline néanmoins. Elle est remplacée par une autre moins ambitieuse : former une société de droit entre les nations. Le droit a permis de pacifier les sociétés, mais entre elles, les nations sont encore à l'Etat de nature (c'est ce qu'exprime déjà Locke en 1690). [...]
[...] Est ce que l'émancipation des nations est le moyen d'une paix européenne ? Ou au contraire, le patriotisme est-il la cause de toutes les guerres ? Malgré la déclaration de paix du 22 mai 1790 (La nation française renonce à faire aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes et elle n'emploiera jamais la force contre la liberté d'aucun peuple), l'idée qu'il faut exporter la révolution fait son chemin. La France devient résolument guerrière dès 1791. Les raisons sont multiples. [...]
[...] Say, la guerre est ruineuse, et la gloire de la victoire ne profite qu'aux gouvernants. Il suffit que l'opinion publique puisse s'exprimer clairement et fortement pour qu'il n'y ait plus jamais de guerre. La puissance ne s'exprime plus en termes militaires mais en termes économiques, et qui ferait la guerre perdrait de l'argent, et donc une partie de sa puissance. Pour s'assurer qu'aucun pays n'entrera plus en guerre, de Molinari propose de remettre le pouvoir politique aux industriels. Auguste Comte se distingue nettement des idéalistes libéraux, mais sa conclusion est la même : la guerre est condamnée à disparaître. [...]
[...] Il ne pense pas que la paix est simplement l'absence de guerre. Pour lui, les idéalistes libéraux ont probablement raison. La guerre entre nations est probablement condamnée par la société industrielle. Mais la guerre ne disparaît pas pour autant, elle s'industrialise Pour une paix véritable, il faut une réorganisation sociale. Cabet dénonce en 1848 dans son Voyage en Icarie la misère comme principale cause de la guerre. Il reste cependant idéaliste par sa confiance immodérée en l'éducation et en les congrès internationaux pour assurer la paix. [...]
[...] Ce n'est pas l'avis des pacifistes romantiques. Même si beaucoup de romantiques admirent dans un premier temps les exploits de Napoléon Ceux-ci restent parfois influencés par le pacifisme chrétien traditionnel. Lamartine, auteur d'une Marseillaise de la paix, pense qu'il y a une morale universelle et donc qu'il est possible de construire une fraternité universelle par l'éducation. Les romantiques préfèrent le culte de l'humanité à celui de la patrie. Hugo écrit en 1843 dans la préface des Bugraves : Un jour, espérons le, le globe entier sera civilisé, tous les points de la demeure humaine seront éclairés, et alors sera accompli le magnifique rêve de l'intelligence : avoir pour patrie le monde et pour nation l'humanité On a pu parlé à leur égard d'humanitaristes. [...]
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