Au lendemain du premier conflit mondial qui avait ensanglanté et affaibli l'Europe, on crut la paix rétablie. Le pacifisme a toujours été très présent dans l'histoire de notre pays et il a marqué fortement plusieurs courants politiques.
Le pacifisme, qui est l'aspiration des Hommes à la paix, n'apparaît vraiment qu'au début du XXe siècle. Pour Pierre Laborie, le pacifisme est un « sentiment collectif d'angoisse face à la menace d'un nouveau conflit ». Bientôt apparaît une acception péjorative du pacifiste comme « partisan de la paix à tout prix » et du refus absolu de la guerre. Le pacifisme est la volonté d'éviter la guerre et souhaite fonder une paix universelle durable. Selon Pierre Renouvin, les militants pacifistes se sont engagés dans trois voies : refus de participer aux actes de violence, effort pour essayer de supprimer les causes de la guerre, conception d'un régime de « paix par le Droit », fondé sur les règles juridiques et animé par des institutions internationales.
La force du pacifisme en France est-elle responsable du déclenchement de la deuxième Guerre mondiale et de la défaite française de 1940 ?
Nous verrons tout d'abord les thèmes qui fondent l'unité du pacifisme en France, avant d'en étudier la diversité des expressions puis d'analyser les limites de ce pacifisme.
[...] Et au Congrès de la CGT Delmas insiste : Nous sommes antifascistes mais nous sommes aussi des pacifistes Le gouvernement de Front populaire pour le pain, la paix, la liberté se trouve déchiré par ses contradictions. D'un côté, Blum accroît les crédits militaires, pousse au réarmement, est acquis aux alliances défensives. De l'autre, il affecte un pacifisme abstrait (Zyromski). La guerre d'Espagne a révélé dans le parti un pacifisme toujours vivace mais latent, jusque là endormi par le pacifisme académique et abstrait de la période précédente. [...]
[...] Romain Rolland est l'un des premiers à perdre ses illusions et la plupart l'imiteront après la guerre d'Espagne. Mais certains s'obstineront comme Jean Giono qui a manifesté son horreur de la guerre dans Le Grand Troupeau (1931) et qui écrit en 1935 dans les Cahiers du Contadour : J'aime mieux être Allemand vivant que Français mort L'esprit de Munich Le gouvernement Daladier paralysé par l'hostilité de la droite sent bien que l'opinion française est dans son ensemble très attachée à la paix. [...]
[...] Ils ont aussi favorisé la stabilisation du système républicain et protégé les classes moyennes des tentations nationalistes et fascistes selon Antoine Prost. Par leur pédagogie pacifiste, cette génération a touché une très large partie de l'opinion, les anciens combattants se percevant d'abord comme les exécuteurs testamentaires des morts. Les positions des gauches Herriot assure l'évacuation de la Ruhr et prend des mesures significatives : transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, amnistie pour Caillaux et Malvy. Painlevé rappelle Briand au Quai d'Orsay. [...]
[...] La droite veut encore croire à une chance de paix par la négociation. La droite modérée était plus divisée. Le Temps et Le Figaro attendaient la paix de la négociation, alors que L'Epoque, L'Ordre, L'Aube recommandaient la fermeté. Flandin, rival de Paul Reynaud, au lendemain de l'accord avait envoyé un télégramme de félicitations à Hitler. Les partisans d'une révolution nationale se retrouvaient dans leur esprit de concession aux régimes totalitaires. Les semaines suivantes, alors que certains, comme Blum, redoutent les conséquences de la reculade de Munich, la droite dans sa grande majorité se félicite des accords, car les régimes totalitaires sont alors vus comme le principal rempart à la révolution communiste. [...]
[...] Au printemps 1931, il constate que la France est apparue comme le soldat de la paix. Pourtant la SDN n'apparaît à beaucoup que comme une tribune aux harangues, la crise économique exaspère les tensions, les discussions sur le désarmement s'enlisent. Briand persévère en dépit des difficultés. La paix ne peut naître que de la paix dit-il. Il disparaît en mars 1932, à l'apogée des illusions pacifistes. L'horreur de la guerre a profondément marqué les esprits et la volonté de paix est sensible dans de nombreux milieux qui se préoccupent d'abord du rapprochement franco-allemand. [...]
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