Dans les années 1825-1830, alors que Robert Owen est de retour en Angleterre après l'échec de la tentative de création de la communauté coopérative de New Harmony dans l'Indiana en 1927, les grèves se multiplient et les premiers Trade Unions (syndicats anglais) se créent rapidement. Une véritable émulation syndicale prend forme, inspirée par la création d'un mouvement coopératif qui s'inspire des projets socialistes d'Owen.
Cette organisation ouvrière en plein essor eu des effets concrets puisqu'elle aboutit à la loi de 1832 sur la réforme électorale qui profite essentiellement aux classes moyennes. En février 1834, Robert Owen crée le Grand Consolidated Trade Union, le premier grand syndicat ouvrier de l'histoire. Le succès du syndicat ne se dément pas puisqu'il convainc en quelques semaines 500 000 ouvriers. En mars de la même année, l'idée d'une grève générale ou de « trois jours d'oisiveté » se fait sentir au sein de la classe ouvrière.
[...] On veut appliquer les grands changements prônés par Owen dans son journal, Crisis du mois d'octobre 1933 lorsqu'il déclare [ ] une réorganisation de la nation est prévue et doit aboutir à la formation d'une grande association réunissant tous les travailleurs la concurrence individuelle va cesser et toute l'activité industrielle va être confiée à des Compagnies nationales et le commerce à des associations dont tous les travailleurs deviendront membres selon leurs spécialités Mais cette tentative est bel et bien un échec et dès le mois d'août 1834 le syndicat est dissous par son créateur. Ce texte, un extrait d'un recueil de textes de Robert Owen datant de 1834, marque la naissance du mouvement syndical anglais et contient les valeurs qui font le sel de l'Owénisme, un système d'association, de coopération, reposant sur la communauté du travail et de ses produits. Ce texte condamne un système dont les oisifs sont les gagnants et les travailleurs, ceux qui produisent la richesse, les perdants. [...]
[...] La limitation des ressources est seulement due au profit et à l'économie égoïste. Il s' agit de l'idée que le travail humain engendre une richesse supplémentaire qui échappe aux ouvriers. L'un des exemples est celui de la population de New Lanark (2500 personnes) qu'Owen voulait rendre plus humaine qui produit autant de valeurs que personnes moins d'un siècle auparavant. Selon lui la différence est aux mains des propriétaires et non des véritables forces productrices. D'ailleurs en 1820, dans un rapport présenté au Comité de New-Lanark, Owen déclarait que la mesure naturelle de la valeur est le travail humain II) La révolution comme une réponse a ce problème On a vu que Robert Owen était très marqué par le rapport entre les entrepreneurs et leurs salariés et qu'il semblait vouloir inverser ce rapport de force. [...]
[...] Le gouvernement, inquiet de la puissance virtuelle acquise par l'Union syndicale, imposa une répression et des lock-out. Le syndicalisme ne fut pas éliminé mais le mouvement en faveur de la classe ouvrière se détourna de la coopération pour le chartisme, mouvement ouvertement politique, ce qui mit fin à la brève direction d'Owen. Il s'agit également pour lui de susciter une certaine émulation en Europe. Il évoque ligne 32, l'exemple du syndicat qui sera rapidement suivi par toutes les nations L'examen du texte nous a permis de montrer que selon l'un des principes de l'idéologie d'Owen, l'homme oisif exploitait le travailleur qui lui produit la richesse et est la véritable valeur ajoutée du système anglais. [...]
[...] Owen évoque dans le texte le mot grande et glorieuse révolution à la ligne dix. On peut se demander quelles en sont les modalités et quel caractère elle prend. D'abord celle-ci doit être rapide et il le précise dans le journal Crisis de 1933 ce sera comme la venue soudaine d'un voleur pendant la nuit Ensuite, la volonté de Robert Owen est d'obtenir satisfaction par la non- violence, qui d'après lui semble être la solution de ce problème. Il s'agit d'une valeur typique d'Owen si l'on se remémore que l'homme a toujours privilégié le dialogue à la confrontation directe. [...]
[...] On peut cependant s'interroger sur la portée du document. En effet, si Owen évoque dans le dernier paragraphe sa volonté de créer une émulation en Europe et de créer la plus grande révolution jamais accomplie dans l'histoire de la race humaine (ligne33) il faut reconnaître que cette tentative est bel et bien un échec car dès le mois d'août 1834 le syndicat est dissous par son créateur. Cependant, il est clair que ces principes ont jeté les bases du syndicalisme moderne en Angleterre. [...]
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