En 1900, la France sort d'une longue dépression économique ; en même temps, la République s'installe. Ces tensions économiques et politiques ainsi que l'avènement de la République, entraînent des tensions sociales. Cette période peut se découper en trois grands mouvements : la naissance des syndicats et l'action directe des ouvriers de 1900 à 1919, puis dans un deuxième temps, le cloisonnement et le repli sur soi de 1919 à 1932 et enfin, de 1932 à 1945 : la reconnaissance ouvrière et la particularité de leur statut pendant la guerre
[...] La tradition non syndicaliste de ces ouvriers fait que ce mouvement s'essoufle dans les années 20. Ainsi, les ouvriers sont non seulement toujours absents et non représentés sur la scène politique mais en plus leurs moyens d'actions spécifiques tendent à disparaître. Dès lors, la classe ouvrière des années 20 est hétérogène, déracinée et cloisonnée. Ainsi, la crise prend la forme d'un brusque réveil et réanime les revendications avec dans son sillon le PCF et les syndicats. III. Jusqu'en la France semble épargnée de la crise mondiale. [...]
[...] Par conséquent, une population ouvrière si divisée ne risque pas de générer des conflits ou des grèves ; surtout qu'ils semblent accepter la rationalisation du travail et que l'économie " tourne bien De plus, le paternalisme est très fort et le patron s'arrange pour que la famille, où presque tout le monde travaille, n'ait pas les mêmes horaires. Ainsi, l'ouvrier vit dans l'usine, a des loisirs dans l'usine, mange à l'usine ; il n'a donc pas le temps de réfléchir à faire la révolution. Il convient d'ajouter que, la génération des années vingt n'est pas celle de 1900-1910, morts pour beaucoup à la guerre. [...]
[...] Puis, les ouvriers ont organisé un repli sur eux- mêmes espérant obtenir une reconnaissance par l'ascension sociale ; le politique et la société ne voulant pas les considérer tel qu'ils étaient. La crise fut donc en quelque sorte un réveil salvateur pour eux, puisqu'ils réussissent à parvenir à leurs fins de résistance pendant la guerre ne fit que confirmer l'inversion de la tendance du début du siècle. Les ouvriers en 1945 ne sont plus des barbares hors de la société mais représentent au contraire le peuple français en lui-même. [...]
[...] Thorez est un parti marginal pas représenté au Congrès, dès lors il se permet de mener une politique très " anti " qui plaît énormément aux ouvriers. Le PCF connaît donc un véritable renouveau qui se concrétise en 1935. Les syndicats aussi connaissent un réel engouement, surtout depuis qu'ils ont refusionné. Il faut exclure de cet engouement le CFTC qui n'a jamais été très représentatif. Les ouvriers reviennent donc à leurs origines de 1900 en faisant des syndicats une force qui doit incarner leur mécontentement. [...]
[...] De plus, lorsqu'il y a crise, c'est la petite industrie qui est touchée ainsi les grandes usines arrivent à survivre (comme au Creusot). Néanmoins, les patrons qui ne réussissent pas à garder leurs ouvriers qui sont très fluctuants adoptent un système d'hérédité dans l'emploi. Ainsi, les ouvriers paysans ne peuvent plus trouver de travail et donc partent en ville. L'augmentation de l'exode rural va ainsi permettre le gonflement de la main d'œuvre mai qui malheureusement ne sera plus du tout flexible. Dès lors, une masse d'ouvriers (jusqu'alors très mobiles) se crée. [...]
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