Assimilée à « une classe dangereuse » selon les mots de Louis Chevalier, la classe ouvrière, qui a émergé au 19e siècle, a été largement malmenée par ses contemporains. En effet, au XIXe siècle, dans l'ensemble des pays au cœur de la Révolution industrielle, particulièrement en Europe occidentale, l'émergence de cette nouvelle classe sociale est un phénomène des plus impressionnant. Aux ouvriers agricoles, domestiques et aux artisans du 18e siècle viennent s'ajouter les ouvriers de l'industrie et de la mine, qui formeront réellement la classe ouvrière, au sens auquel nous l'entendons aujourd'hui.
Au XIXe siècle, l'Europe occidentale connaît un bouleversement majeur : la Révolution industrielle. Basée sur le couple charbon/vapeur, elle se caractérise par de profonds changements économiques (recul de l'artisanat, de l'agriculture, avènement de l'industrie et du secteur minier) et corrélativement, par l'émergence d'une nouvelle catégorie de travailleurs : les ouvriers industriels. Tout au long du XIXe siècle, en France et dans l'ensemble des pays européens, ces ouvriers de l'industrie représenteront environ 30% du nombre d'ouvriers total, soit à peine 10% du nombre d'actifs total. Ceux-ci se répartissent entre l'industrie textile (60%), la mine & la métallurgie (20%), le bâtiment…
Nous pouvons dès lors, nous interroger : comment se caractérise le monde ouvrier au 19e siècle? Comment les ouvriers sont-ils représentés dans la société ? Quels sont les paramètres qui les unissent et les distinguent ? Comment ce monde ouvrier s'organise-t-il ?
[...] Ils ont fait du monde et de la vie ouvrière des chefs-d'œuvre. De Zola et son recueil Les Rougon Maquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire à Dickens et son Oliver Twist en passant par L'insurgé de Jules Vallès, tous ont représenté le plus fidèlement possible les différents aspects de la condition ouvrière au XIXe siècle. En peignant la réalité du monde ouvrier, ils offrent une vision plus nuancée et parfois même élogieuse de celui-ci Naissance d'une identité ouvrière Le monde ouvrier trouve dans le socialisme, le marxisme et l'anarchisme, une base concrète sur laquelle s'appuyer afin de construire des mouvements sociaux pérennes et efficaces. [...]
[...] De plus, leur présence dans le monde ouvrier fait l‘objet de nombreuses critiques. Dans la société du XIXe siècle, l‘infériorité féminine est proclamée par la religion, la science, la philosophie (Proudhon) et la loi (Code civil de 1804). A la critique classique (la concurrence des femmes créerait du chômage et ferait baisser les salaires) s'ajoute l'argument moral (écartée de sa sphère naturelle, le foyer, l'ouvrière va négliger sa famille et conduire à la progression de l'immoralité dans la société). Tous les mouvements ouvriers européens sont ainsi réticents quant à l'idée d'accueillir des militantes. [...]
[...] Dès le milieu du XIXe siècle, le mouvement ouvrier se politise et commence à revendiquer ses droits. En 1836, par exemple, le mouvement chartiste, en Grande-Bretagne, réclame le suffrage universel pour les ouvriers. Les premières coopératives ouvrières apparaissent afin de concurrencer les coopératives patronales alors chargées de la distribution d'une partie des salaires, de produits alimentaires, tout en prenant un bénéfice. Des Bourses du Travail voient le jour à la fin du siècle, comme à Paris en 1887, et permettent aux ouvriers de se réunir et d'organiser des formations Syndicats et avancées législatives C'est au début du siècle que s'effectuent les premiers pas vers le syndicalisme. [...]
[...] La CGT est créée en 1895 et regroupe des fédérations marxistes, anarchistes. L'avènement du syndicalisme se propage outre- Atlantique avec la création de la fédération américaine du travail en 1883. Ces organisations seront progressivement reconnues comme interlocuteur privilégié et seront légalisées. La représentation politique des ouvriers s'accroit peu à peu avec la création d'entités politiques, comme le Parti ouvrier français en 1879, ou encore le Labour Party en 1906, en Angleterre. On assiste, inéluctablement, à une massification des effectifs syndicaux. [...]
[...] Théorisation et avènement de l'identité ouvrière 1. Vision intellectuelle & philosophique du monde ouvrier * Le socialisme, le Marxisme et l'anarchisme : Le mouvement socialiste s'est intéressé à l'amélioration de la condition ouvrière. Il revendique une justice sociale, condamne les inégalités, l'exploitation de l'homme par l'homme. Toute la théorie marxiste tourne aussi autour de cette nouvelle classe laborieuse, que Marx appellera prolétariat Il a étudié les conditions de vie et de travail du monde ouvrier. Il en a tiré ses notions de surtravail d' exploitation d' aliénation Il prône la lutte des classes et la dictature du prolétariat sur la bourgeoisie. [...]
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