L'ouvrier apparaît comme l'homme nouveau du XIXème siècle. L'avènement de l'ouvrier est néanmoins est un phénomène diversifié et qui n'apparaît pas au même moment dans tous les pays européens. La Grande-Bretagne est un précurseur en matière de modernisation industrielle. Quant à la France, il faut attendre les années 1840 pour dater de manière effective le début de la Révolution Industrielle bien que la grande industrie n'est pas le secteur dominant dans la France du XIXème. Mais cela n'empêche en rien à la figure de l'ouvrier de se dessiner nettement durant cette période. La naissance de la classe ouvrière est assimilée à celle d'un « quatrième état » pour reprendre les termes de Benoît Malon dans La revue socialiste de 1887. Cette appellation fait clairement référence au « Tiers Etat » de la société d'Ancien Régime et révèle l'importance que souhaitent occuper les ouvriers dans la société ainsi que son caractère marginal. De plus, la population ouvrière apparaît d'un côté comme une « classe dangereuse » et inquiétante et d'autre part comme une nouvelle victime d'une société moderne.
La naissance du « quatrième état » dans la société française du XIXème pose donc la question du rapport entre les ouvriers et la société moderne.
Comment s'est faite la naissance de la population ouvrière dans les sociétés européennes et notamment la société française ? Quel statut offre la condition ouvrière à l'homme de l'industrie ? Le temps des revendications a-t-il permis l'organisation et l'affirmation du milieu ouvrier ?
[...] Le premier objectif du mouvement ouvrier naissant est d'obtenir une modification de la législation qui lui permette de sortir de la clandestinité et de s'organiser ouvertement. Cela se fait petit à petit à la faveur des changements des régimes ou grâce au concours des partis intéressés à gagner les voix des ouvriers (qui représentent tout de même 26,7% de la population dans la deuxième moitié du XIXème en France). Encore une fois le Royaume-Uni apparaît comme un précurseur en matière d'avancées sociales, en effet dès 1824 le Royaume-Uni est le premier à reconnaître la liberté d'association et de coalition. [...]
[...] La figure de l'ouvrier a donc mauvaise presse en ce début de XIXème en France, l'ouvrier est victime de la crainte politique. Cela est confirmé par la répression sanglante du mouvement ouvrier de la Commune en 1871 La population ouvrière apparaît de plus comme une population en manque de repères et de cadres. De fait, elle constitue une population pas ou peu encadrée. Un exemple frappant est celui de la pratique religieuse qui ne cesse de péricliter dans le milieu ouvrier. [...]
[...] Les ouvriers sont désormais payés au rendement ce qui rend les hommes de plus en plus machinaux, le seul but étant la productivité. On mesure aussi le temps de travail afin de rationaliser au maximum La vie est désormais réglée sur la vie de l'usine, tout est calé en fonction des heures de travail à l'usine. Cependant ces mesures ne sont pas prises en faveur de l'ouvrier et n'ont pas améliorer les conditions de l'ouvrier. C'est ainsi que Léon XIII condamne le sort des ouvriers dans son encyclique Rerum Novarum (Choses nouvelles), il y dénonce la concentration des richesses entre les mains de la bourgeoisie, mais aussi la prétention des socialistes à vouloir supprimer la propriété. [...]
[...] Petit à petit les ouvriers se dirigent vers de nouvelles idéologies où ils se reconnaissent tel que le socialisme. L'encadrement est aussi absent dans le domaine de l'enseignement. On note néanmoins une amélioration de l'enseignement à la ville et non à la campagne, par exemple à Paris le budget de l'éducation est de dix million de franc en 1878 et que le nombre d'écoles primaires étaient d'environ 300. Il y de plus, des différences dans l'éducation des enfants d'ouvriers, les enfants d'ouvriers qualifiés bénéficient plus de l'éducation que les autres enfants d'ouvrier. [...]
[...] Les ouvriers se concentrent majoritairement autour des grandes usines et notamment en banlieue de grandes villes. Ces ouvriers qui vivent dans la pauvreté n'ont d'autre choix que les bidonvilles dont un exemple typique est celui de Nanterre dans la banlieue parisienne à la fin du XIXème au début du XXème. Face aux difficultés économiques, et notamment la Grande dépression (1873-1895), la rationalisation du travail semble comme être le moyen de faire face à des coûts de production trop élevés. Il s'agit d'une tentative pour modifier l'organisation de la production, l'optimiser, en rééquilibrant le rapport entre les différents facteurs de production. [...]
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