Généralement, le XIXe siècle historien est associé à la révolution industrielle qui, à l'instar de la révolution néolithique, opère des bouleversements majeurs et durables dans tous les domaines; ce passage d'une économie traditionnelle agricole à une économie moderne industrielle est doublé de la transformation de la société féodale d'ancien régime en une société duale démocratique. Les rapports de forces sont donc à l'origine de changements: les rivalités politiques poussent à l'impérialisme notamment colonial, la concurrence commerciale provoque des mesures gouvernementales, la lutte sociale envisage la redéfinition des classes.
Ce n'est pas tant les caractéristiques du processus d'industrialisation qui sont intéressantes mais plutôt les moyens mis en œuvre pour parvenir à cette évolution. Dans Germinal, Zola décrit la prise de conscience progressive des mineurs en lutte contre le patronat bourgeois et la montée en puissance de la solidarité socialiste. Comment ont donc réussi les ouvriers minoritaires exploités à devenir une classe de prolétaires défendus dans les grands pays industriels?
[...] Comment ont donc réussi les ouvriers minoritaires exploités à devenir une classe de prolétaires défendus dans les grands pays industriels? L'évolution de la classe ouvrière est marquée par plusieurs étapes: d'abord, les difficultés de vie et de travail des ouvriers, puis la prise de conscience politique par la critique théorique, enfin l'organisation pratique et les moyens d'action pour obtenir des améliorations réelles mais relatives. La révolution démographique entraîne l'exode rural et la salarisation de la main-d'œuvre concentrée dans les usines de l'industrie naissante appliquant de nouvelles méthodes de travail. [...]
[...] La prise de conscience de la classe ouvrière entraîne son organisation progressive instituant désormais un rapport de force réel face à la bourgeoisie enrichie dominante et dirigeante. La succession de crises détériore les conditions de vie et de travail des travailleurs exploités et remettent peu à peu en cause le fondement du capitalisme. En effet, les crises économiques nouvelles, démarrant dans la sphère financière, par le krach boursier du à l'éclatement d'une bulle spéculative, ont souvent un effet boule de neige dans le secteur bancaire avec le resserrement du crédit et dans la production et les échanges avec la sous-consommation. [...]
[...] La perception de ces crises favorise la remise en question du capitalisme et la prise de conscience de la classe ouvrière face au monde bourgeois. La contestation sociale est liée à l'essor du socialisme, au départ dispersé en une pluralité de courants, comme utopique avec Saint Simon ou Owen, chrétien ou encore anarchiste avec Proudhon. Mais, c'est la montée en puissance du socialisme scientifique de Marx, le marxisme d'Engels, qui marque la formation des grands partis socialistes nationaux. En effet, la rupture définitive en 1896 avec l'anarchisme, marginalisé et démarqué prônant Ni Dieu ni maître et préconisant le terrorisme contre Alexandre II ou Umberto place le marxisme en position de leader, à la fois anti- utopique et athée, recherchant la structure d'un cadre étatique. [...]
[...] Mais, la société du XIX siècle est marquée par ce clivage extrêmement net, visualisé jusque dans les quartiers, entre la bourgeoisie et le prolétariat. Même si l'amélioration de la condition ouvrière et la montée en puissance du socialisme sont évidentes, elles sont encore limitées. Seuls deux pays ont une majorité socialiste en 1914 et de moindre importance Suède et Nouvelle Zélande. Ses positions pacifistes n'empêchent pas la colonisation, l'impérialisme économique et la guerre. Au contraire, la théorie trouve ses limites dans les applications pratiques et l'internationalisme est discrédité par les divisions. [...]
[...] Les conditions de travail sont abominables. Une discipline militaire règne grâce à l'œil du contremaître tenant un livret ouvrier et infligeant des amendes en cas de retard ou de faute. Les conditions de sécurité physique et d'emploi sont catastrophiques: les accidents sont fréquents et les licenciements systématiques. Une nouvelle étape est franchie avec la mise en place du taylorisme: l'organisation scientifique du travail, imaginée par Taylor dans Scientific Management, met en place des bureaux d'étude chargés de constituer des fiches de renseignement sur les capacités mais également sur des détails privés. [...]
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