De 1840 à 1848, sous le gouvernement de François Guizot, la France connaît une période de grande stabilité politique, après 10 ans de luttes parlementaires incessantes. Stabilité, ou immobilisme ? En réalité, si le système électoral et législatif laisse de moins en moins de place à la contestation, celle-ci continue de se manifester au sein de la société française, chez les intellectuels, dans les journaux, et jusque dans cette classe moyenne pourtant revendiquée par Guizot comme le plus sûr soutient de sa politique de « libéralisme conservateur ». La longévité du ministère Guizot n'est donc en rien due à un quelconque consensus autour de sa personne, mais est au contraire le signe de l'incapacité du régime à s'adapter aux évolutions de la société et à prendre en compte les exigences de réforme. Pour preuve, la rapidité avec laquelle la monarchie de juillet succombe à la révolution de 1848, et la défection de ses soutiens présumés, bourgeoisie et classe moyenne.
L'enjeu est donc ici de comprendre comment un gouvernement qui se déclarait représentatif de la classe moyenne, avec à sa tête un « Roi Citoyen » et un premier ministre ayant érigé le « juste milieu » en principe de gouvernement a pu réunir a un moment donné une telle majorité négative à son encontre, et comment, pour la première fois depuis 1814, le destin politique de la France va échapper à l'élite bourgeoise.
En réalité, le régime sera victime de ses contradictions intérieures, de son incapacité à se réformer, mais aussi de la conjonction entre différentes crises d'ordre social, politique, culturel, économique.
En quoi l'incapacité du gouvernement Guizot à s'adapter aux différentes crises et mouvements de contestations engendrés par des crises conjoncturelles mais aussi par des modifications structurelles de la société française aboutit elle à une coalition de ses mouvements de contestation, aboutissant à la chute non du seul gouvernement mais du régime politique dans son ensemble ?
Le décalage croissant entre pays réel et pays légal va provoque une remise en cause de la légitimité de la légitimité censitaire. La crise économique qu'y s'y ajoute vient contredire la capacité du libéralisme conservateur de François Guizot à garantir la prospérité économique de la France, tandis que son obstination à accepter toute évolution ou réforme va provoquer la convergence d'oppositions diverses à son encontre.
[...] Quelles sont les origines de la Révolution de 1848 ? Introduction De 1840 à 1848, sous le gouvernement de François Guizot, la France connaît une période de grande stabilité politique, après 10 ans de luttes parlementaires incessantes. Stabilité, ou immobilisme ? En réalité, si le système électoral et législatif laisse de moins en moins de place à la contestation, celle-ci continue de se manifester au sein de la société française, chez les intellectuels, dans les journaux, et jusque dans cette classe moyenne pourtant revendiquée par Guizot comme le plus sûr soutient de sa politique de libéralisme conservateur La longévité du ministère Guizot n'est donc en rien due à un quelconque consensus autour de sa personne, mais est au contraire le signe de l'incapacité du régime à s'adapter aux évolutions de la société et à prendre en compte les exigences de réforme. [...]
[...] Devant l'agitation, Louis Philippe se résout à renvoyer Guizot. On assiste à des scènes de liesse dans Paris, l'une d'entre elles dégénère devant le ministère des Affaires étrangères où réside Guizot, l'armée tire sur la foule. La manifestation dégénère en révolution, Louis Philippe doit abdiquer sous la pression populaire, la république est proclamée à l'Hôtel de Ville. Conclusion Ce n'est donc pas une idéologie, un mouvement politique particulier qui est responsable de la chute de la monarchie de Juillet mais la convergence de différents courants d'opposition (ouvriers, étudiants, petite bourgeoisie), Guizot ayant été incapable de résoudre une crise à la fois politique, économique, sociale, et morale. [...]
[...] Sans parler de celle proposée par Ledru Rollin, qui exigeait le suffrage universel. Ces réformes n'étaient certes pas très ambitieuses, mais avaient permis l'alliance des républicains radicaux et de la gauche dynastique (modérée, favorable à la monarchie). Ce sont les intellectuels qui vont prendre le relais de l'opposition. La contestation intellectuelle Alors que le régime bénéficiait au départ du soutien de romantiques et de libéraux, son évolution conservatrice va provoquer un divorce croissant entre les intellectuels et la classe politique. [...]
[...] Le décalage croissant entre pays réel et pays légal va provoque une remise en cause de la légitimité de la légitimité censitaire. La crise économique qui s'y ajoute vient contredire la capacité du libéralisme conservateur de François Guizot à garantir la prospérité économique de la France, tandis que son obstination à accepter toute évolution ou réforme va provoquer la convergence d'oppositions diverses à son encontre. Le décalage croissant entre le pays légal et le pays réel source d'un malaise social Le mécontentement d'une partie de la classe moyenne Guizot prétend appuyer le pouvoir gouvernemental sur la classe moyenne la classe moyenne étant par lui définie comme tout ce qui se trouve entre l'aristocratie et le peuple, c'est-à-dire la bourgeoisie. [...]
[...] Cependant, à partir du moment où la monarchie de juillet de sera plus à même de garantir cette prospérité, les oppositions vont commencer à se manifester. II- L'incapacité du gouvernement Guizot à résoudre la crise économique La crise agraire En 1846, une crise agraire s'abat sur toute l'Europe, avec la conjonction de l'arrivée sur le continent de la maladie de la pomme de terre venue d'Irlande, et de mauvaises récoltes en été 1846. Les paysans sont très touchés, le pain représentant 45% de leur budget. [...]
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