L'auteur de ce document est Herbert Hoover, président des États-Unis de 1928 à 1932 en plein cœur de la crise de 1929. Il publie son livre, dont ce document est extrait, intitulé « La Grande dépression » sous forme de Mémoires en 1952 soit bien après la fin de la crise, alors qu'il exerce des missions en Europe. La question qu'il soulève est avant tout celle de l'origine de la Grande Dépression, et de ce fait il pose la question des responsabilités.
À ce sujet, et depuis les élections américaines de 1932, deux versions s'affrontent : d'un coté celle, associée au démocrate F.D. Roosevelt, élu président en 1932, qui met l'accent sur les causes internes, et de l'autre, celle défendue par le conservateur Hoover, qui dénonce avant tout les causes externes. Herbert Hoover expose très clairement sa version des faits, et alimente sa démonstration d'un certain nombre d'arguments. Mais pour quelles raisons, avouées ou non, l'ex-président américain Herbert Hoover défend-il si ardemment cette thèse des causes externes ? Et en quoi sa version des faits est-elle partiale et en partie contestable ?
[...] En fervent défenseur du libéralisme, de la non-intervention étatique dans le domaine économique, du vigoureux individualisme américain, Herbert Hoover réaffirme ici sa croyance en les méfaits de l'interventionnisme étatique. C'est une manière aussi de défendre la politique très libérale qu'il a menée sous sa présidence. Il ne faut pas oublier que la responsabilisation de l'Europe, que tente ici d'opérer Hoover, a pour corollaire essentiel la déresponsabilisation des Etats-Unis. Cette accusation, ce report de responsabilité sur l'Europe Hoover la fonde sur une analyse empirique du déroulement de la crise. Or les faits sur lesquels Hoover s'appuie mérite que l'on vérifie leur degré de validité. [...]
[...] Selon Hoover, si aucune influence externe [n'avait] frappé [les Etats-Unis], il est certain [qu'ils seraient] sortis sous peu de la dépression Cette affirmation est beaucoup plus difficile à vérifier, car on ne peut pas la soumettre à l'épreuve des faits puisqu'elle part d'une supposition à partir d'un scénario qui ne s'est pas produit. Cependant, on peut douter que l'Europe soit comme le sous-entend ici Hoover la source ultime de ce malheur. Afin de nuancer la version présentée par Hoover et d'en démontrer la subjectivité et l'exagération, il faut d'abord la replacer dans son contexte politique, puis la confronter à la thèse adverse, soutenue par Roosevelt. [...]
[...] Il est difficile de privilégier l'une des deux versions, toutes deux souffrant de leur manque d'impartialité, que ce soit celle des causes externes de Hoover ou celle des causes internes de Roosevelt, car il semble qu'en réalité les causes de la Grande Dépression ont été tout autant externes qu'internes. Aucune des deux versions n'est incontestable, mais elles apportent chacune leur lot d'arguments légitimes qu'il convient de prendre en compte afin d'aboutir à une explication objective de l'origine de la Grande Dépression. [...]
[...] Origines et mécanismes de la crise de 1929 vus par le Président Hoover L'auteur de ce document est Herbert Hoover, président des États-Unis de 1928 à 1932 en plein cœur de la crise de 1929. Il publie son livre, dont ce document est extrait, intitulé La Grande Dépression sous forme de Mémoires en 1952 soit bien après la fin de la crise, alors qu'il exerce des missions en Europe. La question qu'il soulève est avant tout celle de l'origine de la Grande Dépression, et de ce fait il pose la question des responsabilités. [...]
[...] Selon Herbert Hoover, la responsabilité de la transformation de la crise de 1929 en Grande Dépression, incombe aux pays européens, et non pas aux Etats-Unis. Cette accusation apparait clairement quand il affirme que la Grande Dépression n'avait pas vraiment commencé aux Etats-Unis avant l'effondrement européen et que le grand centre de la tempête fut l'Europe dont les blessures étaient si profondes que l'effondrement total des économies européennes, au milieu de 1931, plongea les Etats-Unis dans l'abîme Le point essentiel du message qu'Hoover veut faire passer se trouve ici : la crise n'a pas traversé l'Atlantique des Etats-Unis vers Europe, mais dans le sens inverse, de l'Europe vers les Etats-Unis ! [...]
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