Ordre et mouvement en France de 1814 à 1914

Résumé du document

Le XIXe siècle est un moment chargé dans le champ politique français. Une Restauration qui n'arrive pas à se trouver et qui échoue, une République mêlant liberté et autorité, un coup d'Etat, un Empire autoritaire qui devient libéral, une défaite militaire grave doublée d'une république royaliste pour finir par une République 'républicaine'.

Pendant tout le XIXe siècle, on a vu s'affronter deux visions de la société. Faisant de 1789 un simple point de départ et croyant au progrès par les réformes, le mouvement s'oppose à l'ordre qui s'appuie sur la réaction. Cet affrontement n'est pas homogène et intangible. Il se double de nuances. De plus, la lutte entre ordre et mouvement ne se joue pas seulement sur le terrain politique. Elle concerne aussi l'économie, la société, la religion et la culture.
Après avoir expérimenté tant de régimes, que retient-on du XIXe siècle français ? En quoi est-il le témoin d'une oscillation entre ordre et mouvement dans plusieurs domaines ? A la veille de 1914, peut-on incontestablement parler du XIXe siècle comme un siècle de progrès ?

Extraits

[...] Il devient obligatoire et laïque dans les écoles publiques de six à treize ans. Jules Ferry organise l'enseignement secondaire des jeunes filles, avec la loi Camille Sée de décembre 1880. Éléments de la littérature française, Histoire et géographie de la France, Instruction morale et civique ouvrent l'enseignement primaire à la patrie et au progrès. La loi Gobet de 1886 laïcise le personnel. Enfin, le divorce est rétabli par la loi Naquet en 1884. On apprend aux Français à être de futurs citoyens. On érige des personnages en légende (Vercingétorix) pour asseoir la République. [...]

[...] Ordre et mouvement en France de 1814 à 1914 Le 19e siècle est un moment chargé dans le champ politique français. Une Restauration qui n'arrive pas à se trouver et qui échoue, une République mêlant liberté et autorité, un coup d'État, un Empire autoritaire qui devient libéral, une défaite militaire grave doublée d'une république royaliste pour finir par une République républicaine Pendant tout le 19e siècle, on a vu s'affronter deux visions de la société. Faisant de 1789 un simple point de départ et croyant au progrès par les réformes, le mouvement s'oppose à l'ordre qui s'appuie sur la réaction. [...]

[...] Il est l'auteur de L'Extinction du Paupérisme. Il sait s'entourer d'économistes (M.Chevalier), d'hommes d'affaires (les frères Pereire), de banquiers (A.Fould) et d'industriels (E.Schneider). Néanmoins, deux politiques s'affrontent. Autour des Pereire, d'Haussmann, un parti du mouvement économique soutient les grands projets et la politique de dépenses productives. À l'inverse, ceux organisés autour des Rothschild s'y opposent par peur de banqueroute. La politique économique des années 1860 oscille entre ordre et mouvement. 1850-1860 marque le décollage économique français avec des périodes de croissance à 4%. [...]

[...] Louis XVIII meurt en septembre 1824. La monarchie perd un défendeur d'une Restauration modérée qui aura essayé de freiner les ultras, au moins dans la première partie de son règne. Charles X lui succède. C'est un émigré précoce et partisan d'une restauration catholique. La loi sur le sacrilège, qui punit de peine de mort tout crime religieux, est votée en 1825. La loi sur le milliard, indemnisant les émigrés, est également votée. L'université est confiée aux évêques. Le ministère conduit par Villèle manifeste une méfiance à l'égard de la société et rétrécit davantage la base politique déjà limitée. [...]

[...] Le mouvement semble tout de même l'emporter. L'idée républicaine est établie. En termes économique et culturel, le mouvement est certain. Le gouvernement de Waldeck-Rousseau en 1899 inaugure la République radicale, qui dure jusqu'à la guerre. Ses débuts sont troublés par le cas Boulanger, où la fièvre nationaliste surgit, mêlée d'antisémitisme et d'antiparlementarisme avec l'affaire du Panama. Opposé au régime républicain, Charles Maurras fonde en 1899 l'Action française. Défenseur de l'ordre et de l'unité de la société autour de l'Église, il prône le nationalisme et le retour à la monarchie. [...]