L'ordinatio imperii, que l'on peut traduire par l'ordonnance impériale est un capitulaire, c'est-à-dire un acte royal divisé en chapitres (du latin capitula) écrit en 816, à portée législative, réglementaire ou administrative. Les capitulaires étaient promulgés à haute voix lors de l'assemblée générale du peuple. Les capitulaires qui ont été conservés sont pour l'essentiel connus par l'intermédiaire de recueils, dont la nécessité ce fait sentir dès le IXème siècle.
Depuis, l'édition de référence des capitulaires, a été rédigée en 2 volumes dans les Monumenta Germaniae Historica par Alfred Boretius et Viktor Krause. Rédigé en latin entre 1883 et 1897 cette collection porte le titre de Capitularia Regnum Francorum.
Alfred Boretius est un historien allemand du XIXème siècle, qui a fait beaucoup de recherches concernant Charlemagne et ses successeurs.
En organisation le partage de son royaume en 806, Charlemagne n'a rien prévu pour la dévolution d'un titre impérial qu'il tient peut-être pour une dignité personnelle. Et il décide comme la tradition franque de partager son empire. Mais à sa mort, en 814, Louis le Pieux est le seul survivant de ses fils et donc le seul héritier. Né en 778 et mort en 840, Louis le Pieux est roi d'Aquitaine (781-814) et empereur d'Occident (814-840).
A bien des égards, Louis le Pieux poursuivit la conquête de son père :
-Politique de conquêtes jusqu'en 825 : expéditions contre les Slaves, contre les Bretons et contre les Musulmans d'Espagne, ces conquêtes étaient une source de prestige et de richesse, permettant à l'empereur d'acquérir de nouvelles terres à distribuer à ses fidèles.
-Poursuite de la réforme de l'Eglise, réunion d'une série de conciles à Aix en 816, 817, 818, et 819. Le « capitulaire monastique » de 817 eut pour objet d'uniformiser le statut des monastères de l'empire autour de la règle bénédictine.
Néanmoins, dès le début de son règne, la politique de Louis fut bien différente de celle de son père dans l'esprit. Louis n'entretenait pas avec l'Eglise les mêmes relations que son père. Il passait pour l'ami des humbles, pour celui qui accueille chaleureusement les pauvres.
On dit que Louis le Pieux réalisa qui lui fallait régler sa succession, après un accident au palais d'Aix la Chapelle ou il fut blessé lors de la chute d'un portique. Mais est-ce vraiment cet incident, ou la crainte de voir une rivalité entre ses fils mettre son œuvre en péril, qui pousse le souverain à régler la question de sa succession?
L'ordinatio imperii est-elle donc une simple traduction de la volonté de Louis le Pieux de préserver l'unité de l'empire chrétien ?
[...] L'ordinatio imperii n'est pas acceptée par tous les sujets de l'empire. Si Pépin et Louis sont encore jeunes, les partisans de la tradition franque se regroupent autour de Bernard d'Italie âgée de vingt ans, et se révoltent. En vain, après la révolte le royaume d'Italie reviendra à Lothaire. Un an après la promulgation de cette loi, Ermengarde, la première femme de Louis le Pieux, mourut. L'empereur se remaria l'année suivante avec Judith de Bavière, qui lui donna en 823 un quatrième fils, le futur Charles le Chauve. [...]
[...] Tout est fait pour éviter le morcellement de l'Empire. Un troisième royaume, le royaume d'Italie, était à cette époque sous la tutelle de Bernard, fils d'un frère décédé de Louis le Pieux. Mais Bernard, n'a encore pas la même autonomie que Louis et Pépin car l'Italie est soumise à Lothaire. Ce statut particulier et la surveillance étroite de l'empereur venaient sûrement du fait qu'en Italie se trouvent Rome et les Etats pontificaux. Il fut donc prévu, que Louis, Pépin et Bernard gouverneraient leurs royaumes respectifs sous l'autorité de Lothaire. [...]
[...] Ligne 11 et 12 : Et il arriva que nos vœux et ceux de l'ensemble de notre peuple convergèrent pour désigner notre fils premier né, notre bien-aimé Lothaire Celui-ci est immédiatement couronné des mains de son père et donc dès lors empereur associé. Tandis que, selon la volonté de Louis le Pieux, l'Empire devient indivisible et universel sous l'autorité de Lothaire, dans ce partage qu'advient-il des deux autres frères de Lothaire ? III. Une royauté subordonnée : Pour ne pas délaisser complètement ses deux autres fils et peut-être éviter l'éclatement d'une guerre fratricide, Louis le Pieux leur crée des royaumes subordonnés. a. [...]
[...] Louis le Pieux, lui, agira tout à fait à l'opposée de son père. Dès le début du texte, à la ligne 1 et on peut lire : Au nom de Dieu et de notre sauveur Jésus-Christ, Louis par ordre de la divine providence, empereur auguste Il s'intitule donc uniquement empereur auguste c'est l'abandon de l'idée laïque du pouvoir. Il s'entoura d'un véritable gouvernement de clercs, dont les principaux sont Benoit d'Aniane, Agobard, l'abbé de Corbie Adalard etc. N'étant pas le fils aîné de Charlemagne, Louis est d'abord destiné à une carrière monastique, et il est longuement instruit dans la religion. [...]
[...] Louis n'entretenait pas avec l'Eglise les mêmes relations que son père. Il passait pour l'ami des humbles, pour celui qui accueille chaleureusement les pauvres. On dit que Louis le Pieux réalisa qui lui fallait régler sa succession, après un accident au palais d'Aix la Chapelle ou il fut blessé lors de la chute d'un portique. Mais est-ce vraiment cet incident, ou la crainte de voir une rivalité entre ses fils mettre son œuvre en péril, qui pousse le souverain à régler la question de sa succession? [...]
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