À quelles oppositions le régime républicain fait-il face (1880-1914) ?

Thèmes abordés

Régime républicain, antiparlementarisme, boulangisme, autoritarisme, capitalisme, nationalisme, anarchie, affaire Dreyfus, séparation de l'Église et de l'État, loi de Séparation de 1905, républicains, principe de laïcité, IIIe République

Résumé du document

La période allant de 1880 à 1914 a été marquée par de nombreuses oppositions auxquelles le régime républicain français a dû faire face. Notons parmi ces oppositions deux forces majeures : d'une part, la montée de l'antiparlementarisme, symbolisée par la crise boulangiste, les attentats anarchistes et l'Affaire Dreyfus, et d'autre part, l'opposition de l'Église, notamment à travers son engagement anti-dreyfusard et son rejet de la loi de Séparation de l'Église et de l'État lors de la crise des inventaires.

Extraits

[...] Cette répression, loin d'étouffer le mouvement, a eu pour effet de radicaliser davantage les anarchistes. Confrontés à des mesures répressives, ils ont vu dans la violence une réponse légitime et nécessaire pour résister à l'oppression perçue de l'État. -La diffusion des idées anarchistes : La propagation des idées anarchistes a été facilitée par la presse engagée et les réseaux militants. Les publications anarchistes, souvent clandestines, ont contribué à répandre les idéaux de révolution et de renversement de l'ordre établi. Les réseaux militants ont ainsi favorisé la mobilisation et l'organisation des sympathisants, créant ainsi un élan propice à la radicalisation. [...]

[...] Enfin, au-delà des considérations théologiques, l'Église s'est engagée dans le combat antidreyfusard par un profond attachement à la nation. Percevant l'affaire comme une trahison envers la France, l'Église a mobilisé ses fidèles pour défendre l'intégrité nationale. Cette alliance entre la foi catholique et l'identité nationale a renforcé la cohésion dans l'opposition à Dreyfus, conférant à l'Église un rôle central dans la mobilisation sociale et politique de l'époque. En se plaçant en avant-garde du mouvement antidreyfusard, l'Église a exercé une influence considérable sur l'opinion publique, contribuant à la polarisation de la société française. [...]

[...] Ainsi, la chute du boulangisme révèle non seulement les fissures au sein du mouvement, mais également les oppositions profondes au sein même du spectre républicain. Ce moment charnière souligne donc la fragilité de la cohésion républicaine face aux tentatives de subversion et l'importance de l'adhésion commune aux principes démocratiques pour préserver la stabilité du régime. Ensuite, l'anarchisme, en tant que mouvement révolutionnaire, s'est imposé comme une force contestataire majeure à la fin du XIXe siècle. Prônant la destruction de l'État et de la société capitaliste, les anarchistes ont choisi la violence comme moyen de manifestation de leur opposition. [...]

[...] Cependant, malgré son ascension fulgurante, le boulangisme connaît un revers inattendu, contraignant Boulanger à l'exil en 1889. Plusieurs facteurs contribuent à cet échec, dessinant les contours d'une opposition interne et externe au mouvement : bien que certains républicains modérés aient soutenu Boulanger, l'ensemble du groupe était loin d'être unifié dans son désir d'un régime autoritaire. Des divergences idéologiques et stratégiques ont émergé, affaiblissant la cohésion interne du boulangisme. Les républicains radicaux, fervents défenseurs du régime parlementaire, ont constitué une force d'opposition essentielle. [...]

[...] Ces oppositions sont d'ordre politique, avec la montée de l'antiparlementarisme, et d'ordre religieux, avec la confrontation entre la République et l'Église. Ces oppositions sont un facteur de tension et de division dans la société française. Néanmoins, la Troisième République a tenu jusqu'en 1940. Il serait intéressant, si d'aucuns souhaitent accentuer les recherches, de développer les nouvelles oppositions à ce régime au-delà de la période étudiée. « Quelles sont les oppositions à la Troisième République entre 1914 et 1940 ? [...]