Dans les mémoires collectives, la première guerre mondiale fût le résultat d'un vaste élan national vers la guerre pour laquelle les populations n'avaient quasiment pas montré d'opposition, de résistances. En effet, un immense effort de la part des gouvernements de l'époque est réalisé pour créer une fierté nationale forte. Ainsi, lorsque qu'arrive l'heure de la mobilisation, l'enthousiasme n'est pas de mise mais les déserteurs sont très peu nombreux. Même les socialistes français acceptent le combat.
Par conséquent, lorsque nous évoquons l'opposition à la guerre, nous retenons au mieux l'action de Jean Jaurès au sein de l'Internationale socialiste avant son assassinat le 31 juillet 1914. Pourtant, nombreuses furent les actions au cours de ce début de XXème siècle qui mirent en garde les gouvernants contre les dangers d'une future guerre. Sous diverses formes et mouvances, les socialistes, anarchistes ou responsables religieux, pour ne citer qu'eux, ont usé de leur pouvoir pour éviter le pire. Comment se manifeste avant mais aussi pendant, le refus de la guerre ? Quelles sont les forces qui, en France mais aussi dans l'Europe toute entière, se mobilisent ?
Nous montrerons tout d'abord que, dès le XIXème siècle et ce jusqu'aux derniers jours de juillet 1914, se développent des actions, certes minoritaires mais bel et bien réelles, qui s'opposent à la guerre. Ensuite, nous nous attacherons à étudier de quelle manière, pendant le conflit, ses opposants tentent de convaincre les forces armées du « caractère calamiteux » de cette guerre, à l'instar du pape Benoît XV à l'origine de ce qualificatif.
[...] L'accueil au sein de l'Eglise catholique de ce message est froid. Monseigneur Baudrillart considère que le message du pape, au vu du contexte, est décevant. L'action du pape Benoît XV se montre plus distante pendant l'année 1916 après avoir constaté que son message ne passait pas au sein de l'Eglise catholique, qu'il s'agisse de fidèles ou d'évêques. En réalité, cette année 1916, est marquée par divers échanges discrets et confidentiels de la papauté auprès des belligérants. En 1917, alors que les Etats-Unis entrent en guerre et que les bolcheviques prennent le pouvoir en Russie, l'inquiétude est grande au Vatican. [...]
[...] Estournelles de Constant incite les gouvernants respectifs à entretenir des relations diplomatiques saines et cordiales. En 1908, est créé le Comité commercial franco-allemand puis en janvier 1912 le Comité de rapprochement intellectuel franco-allemand, Pour mieux se connaître qui a pour fin de susciter diverses interactions culturelles, politiques ou musicales entre ces voisins ennemis Néanmoins, ces bonnes intentions ne sont que superficielles ; en 1913, la situation est très critique suite aux velléités de chaque camp de remilitariser massivement le pays ; c'est pourquoi un député socialiste allemand du nom de Ludwig Frank propose une rencontre parlementaire avec la France à Berne qui a lieu au moment de la Pentecôte du 10 au 12 mai 1913. [...]
[...] Il préconise également la constitution d'une association générale des nations dans le but de garantir une paix mondiale. Par voie de conséquence, Wilson donne un nouvel élan à la diplomatie mondiale qui doit être basée sur le principe de justice pour tous les peuples et toutes les nationalités. Ainsi, quelques mois avant la délibération finale, Wilson définit la base d'un nouvel ordre diplomatique international. Nous avons donc vu que le mouvement pacifiste occupe une place méconnue mais notoire dans ce début de siècle. [...]
[...] Néanmoins, cette vision n'est pas unanimement partagée dans l'ensemble des forces syndicales. Les réformistes critiquent l'antipatriotisme de la CGT et s'estiment prêts à défendre la cause nationale en cas de guerre. Mais l'assassinat de Jaurès provoque un changement brutal au sein des mouvements syndicaux pacifistes. Ainsi, Jouhaux, secrétaire général de la CGT, se déclare favorable à l'union sacrée et se dit prêt à défendre les intérêts français dans le conflit armé Quelle est la teneur du pacifisme hors de France ? [...]
[...] Les diverses actions pacifistes durant les quatre années de guerre 1. La gauche extrême pendant le conflit mondial Dès le début de conflit, les milieux d'extrême gauche et anarchistes manifestent leur refus de la guerre. Le pacifisme trouve son siège en Suisse où Romain Rolland coordonne l'action d'opposition au conflit. Il y est rejoint par Guilbeaux, Jouve, Martinet, Dupin, etc. Ces hommes font la connaissance de figures emblématiques de l'extrême gauche européenne comme Lénine. Romain Rolland se montre très actif dans ces premiers mois de guerre. [...]
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