Comment expliquer alors cette impression d'union nationale qui ressort dans la Grande Guerre ? Et pourquoi si longtemps et de manière si efficace, alors que tout concourt à la division ? C'est ici la dialectique de l'union et de la désunion face à la guerre avec la guerre et dans la guerre qui va jouer tout son rôle
[...] Et justement, l'un des derniers ressorts psychologiques jouant un rôle considérable, c'est bien le patriotisme qui fonde les opinions publiques en une opinion nationale qui fait confiance au gouvernement. Dans les pays plus récents ou multiethniques comme l'Autriche Hongrie ou la Russie, c'est justement ce ressort qui a manqué devant l'adversité. C'est la petite étincelle de communion nationale qui a fait défaut lorsqu'il fallait défendre de ses dernières forces, mais aussi la première qui donne une justification morale au combat que l'on engage. Hervé déclare ainsi : Défense nationale d"abord ! Ils ont assassiné Jaurès, nous n"assassinerons pas la France. [...]
[...] ) sont eux-mêmes pas complètement homogènes : ils se ramifient en différents courants qui interfèrent avec des orientations idéologiques. Comment expliquer alors cette impression d'union nationale qui ressort dans la Grande Guerre ? Et pourquoi si longtemps et de manière si efficace, alors que tout concourt à la division ? C'est ici la dialectique de l'union et de la désunion face à la guerre avec la guerre et dans la guerre qui va jouer tout son rôle. I. Des opinions publiques qui persévèrent de façon étonnante : le mystère de J. J. [...]
[...] Les peuples se trouvent équilibrés dans un pacifisme qui n'exclue pas le patriotisme rejetant tout à la fois les excès du nationalisme et ceux de l'antipatriotisme. Mais à l'entrée en guerre, dans toute l'Europe, les revendications socialistes se taisent. On peut ainsi dire que chacun des belligérants fait primer la nation sur la classe. Ainsi, la guerre civile sociale s'efface devant les nécessités de la patrie. On passe chez les socialistes européens de la lutte contre la guerre impérialiste à la guerre patriotique. Le SPD vote ainsi les crédits de guerre. [...]
[...] On ne pouvait admettre la défaite après avoir consentis tant d'efforts. La résignation dans des croyances irrationnelles C'est ainsi une sorte de résignation, mais qui se réfugie encore dans des croyances irrationnelles dû au contrôle de l'information véhiculées par un certain imaginaire collectif comme pour la France le mythe de mains coupées. Ce genre de mythologie est profitable pour le gouvernement, car laisse les opinions dans l'expectative, ne les amène pas à revendiquer, mais plutôt à montrer une peur qui les laisse facilement manipulables. [...]
[...] Les dirigeants fascinent alors l'opinion en avançant le mythe de la conspiration. Mais, la présentation de l'information comme bourrage de crane outrancier fournit une explication simpliste. Plus largement, c'est la capacité d'évolution de la propagande d'Etat qui a été sa grande force. Le fossé ne s'est jamais trop gravement creusé entre celle-ci et l'opinion. L'échec russe peut s'expliquer en partie par le décalage entre le discours victorieux du tsar et la lassitude des populations. Mais, les analyses les plus récentes montrent que les sociétés n'ont pas été manipulées par les Etats pour poursuivre une guerre longue, mais qu'il existait une véritable adhésion et acceptation des sacrifices. [...]
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