Rigomer Bazin, journaliste constitutionnel du Mans jusqu'en 1818, affirmait que l'opinion publique «se forme du concours des opinions particulières et sort de la Conscience du Peuple ». Soit dit plus communément la « manière de penser la plus répandue dans une société, celle de la majorité du corps social ». C'est lors de l'abdication de Napoléon 1er, le 6 avril 1814, que commence la Restauration des Bourbons, qui s'achèvera réellement, malgré le bref épisode des Cent Jours, avec l'abdication de Charles X le 2 août 1830. Cependant, durant cette période, un fossé sépare la France en deux : ce sont les « deux peuples, qui n'existent que trop» perçus par Louis XVIII. L'opinion publique est donc fragmentée avec une opposition politique difficile sous la Restauration voire même interdite. Ainsi, quelles sont donc les opinions contradictoires qui cohabitent et évoluent en France sous la Restauration ? Quels sont les moyens disponibles à l'expression de cette opinion publique à plusieurs facettes?
[...] Les complots sont des échecs, mais restent toutefois dans les mémoires comme l'assassinat du Duc de Berry, fils du comte d'Artois en février 1820 ou le complot des Quatre Sergents de La Rochelle guillotinés en 1822. Au paroxysme de la violence : le massacre Parfois, l'opinion se manifeste par la haine et entraîne alors des démonstrations de violence de grande ampleur. Ainsi, l'annonce de Waterloo déchaîne ce que l'on considèrera comme une véritable Terreur blanche en 1815. On assiste à des massacres contre les représentants de l'Empire (le général Brune en Avignon) et contre les bénéficiaires de la Révolution (bourgeoisie protestante à Nîmes). [...]
[...] Cette opinion est représentée par ceux que l'on appelle les ultraroyalistes et qui forment la force politique prépondérante au cours de la Restauration. Ils contestent la Charte établie en 1814 et ils réclament le retour des biens nationalisés. Une opposition au traditionalisme éclatée : volonté de poursuite des idéaux de la Révolution et/ou de l'Empire Le retour de Louis XVIII en France n'est pas approuvé tous : une part des Français craint un rétablissement de l'Ancien Régime. En effet, les bleus sont les amis de la Révolution et manifestent leur désir de conserver les nombreux acquis de la période révolutionnaire et de la période impériale avec la France nouvelle des individus libres et égaux en droit. [...]
[...] Comment l'opinion publique se manifeste-t-elle sous la Restauration? Rigomer Bazin, journaliste constitutionnel du Mans jusqu'en 1818, affirmait que l'opinion publique forme du concours des opinions particulières et sort de la Conscience du Peuple Soit dit plus communément la manière de penser la plus répandue dans une société, celle de la majorité du corps social C'est lors de l'abdication de Napoléon 1er, le 6 avril 1814, que commence la Restauration des Bourbons, qui s'achèvera réellement, malgré le bref épisode des Cents Jours, avec l'abdication de Charles X le 2 août 1830. [...]
[...] Après le rétablissement des Bourbons, des mouvements insurrectionnels éclatent encore à Grenoble par exemple en mai 1816 ou à Lyon en juin 1817. L'apothéose de ces mouvements sera les Trois glorieuses de juillet 1830 qui renversent une bonne fois pour toutes les Bourbons et instaurent la monarchie libérale de Louis-Philippe. Conclusion On a une opinion publique française dont on distingue deux principales tendances qui se manifestent pour ou contre le Roi et de son pouvoir. Certains de ces sentiments peuvent s'exprimer à l'Assemblée des députés, car ils sont incarnés par des partis politiques. [...]
[...] Il attaque la Restauration et glorifie la République et l'Empire par le biais de La Cocarde blanche ou Le Vieux Drapeau clandestinement répandu dans les casernes en 1820. Les pamphlets restent un moyen d'expression assez intellectuel, mais s'avèrent être un puissant outil pour s'attaquer au régime. Paul-Louis Courier qui est libéral et anti-cléricale l'utilisera d'ailleurs mieux que quiconque sous la Restauration. La caricature connut également un franc succès sous la Restauration puisque les incessants changements politiques attisent la satire des artistes. La caricature devint d'ailleurs un élément très important des journaux de l'époque. [...]
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