L'opinion publique sous la révolution française

Résumé du document

L'opinion publique est la manière de penser la plus répandue dans une société, celle de la majorité du corps social et donc de sa manière d'être. Elle donne le reflet des mentalités du moment et c'est la raison pour laquelle on ne la représente qu'en un portrait collectif. Cette liberté d'expression s'exprime de façon orale mais c'est probablement par l'écrit grace aux journaux qu'elle aura le plus d'impact. L'opinion publique, ainsi représentée par le dialogue et le journal, va évoluer vers un engagement plus « physique » notamment au niveau des comportements.

Extraits

[...] Mais aussi les Halles et le faubourg Saint Antoine où les femmes très influentes, formeront le cortège imposant en direction de Versailles en criant du pain ! le 5 et 6 octobre 1789. Cette liberté d'expression s'exprime donc de façon orale mais c'est probablement par l'écrit qu'elle aura le plus d'impact notamment grâce à la diffusion de nombreux journaux. Selon un contemporain, la Révolution , ce fut d'abord une inflation de papier puisque l'on peut estimer qu'entre le 1er janvier 1787 et le 5 mai 1789, environ titres de publications politiques ont été vendus dans le public. Que trouve-t-on dans ces journaux ? [...]

[...] Il est donc important de noter une distinction entre le courant révolutionnaire citadin et le courant révolutionnaire rural. Pour ce qui concerne le courant révolutionnaire citadin, les historiens ont tenté de mesurer l'engagement du révolutionnaire dans le cadre des instances du mouvement sans-culottes entre 1791 et 1794. Le groupe des sans- culottes ne s'est pas formé en un jour, les débuts de la révolution provoque une rencontre parfois conflictuelle entre une sorte d'élite la petite bourgeoisie dotée du droit de vote des citoyens actifs et les masses populaires urbaines et rurales qui ne peuvent s'exprimer collectivement que lors de certaines manifestations. [...]

[...] Dans ce dernier cas étant donné que les nombreux pétitionnaires se réunissent en un lieu déterminé. On se trouve une fois de plus devant des réunions qui tournaient sinon à l'émeute ou au massacre. Pareillement sous le directoire, le banditisme se développait de plus en plus et ne fut jamais simplement criminel. Il se teinta toujours de politique. Enfin il est important de rappeler que sur une base régionale, un des mouvements populaires les plus actifs et continue de la Révolution fut les contre-révolutionnaires, ultraroyalistes et dans une certaines mesure anti- urbain. [...]

[...] L'opinion publique dans ses diverses composantes ainsi modelée, plus consciente en quelque sorte prend conscience de son poids et de sa capacité à peser sur la politique et en dehors de tout cadre juridique. Bibliographie Ouvrages généraux : Jean-Clément Martin La France en Révolution 1789-1799 Belin 1990 Michel Péronnet 50 mots clefs de la Révolution française Privat 1988 Ouvrages spécialisés : La presse C. Labrosse et P. Rétat naissance du journal révolutionnaire en 1789 PU 1989 Mentalités M. Vovelle La mentalité révolutionnaire Messidor 1985 Mouvements populaires A. Soboul Les sans-culottes Seuil 1968 R. [...]

[...] La lecture publique est un acte de liberté qui s'y exprime ainsi infiniment. Puis, on pourrait justement se demander si par la vitalité du style, il peut paraître que le journal est écrit pour être lu à haute voix. L'opinion publique, ainsi représentée par le dialogue et le journal, va évoluer de plus en plus dans un sens beaucoup plus physique notamment au niveau des comportements. II . Mais qui va progressivement privilégier l'Action . A en juger par les études comparées sur la fréquentation masculine des sociétés populaires, ont peut constater un grand contraste entre les villes et les campagnes mais il faut nuancer là aussi. [...]