Quand le corps expéditionnaire français entre dans la ville d'Alger, les soldats sont horrifiés par les immondices qui jonchent les ruelles ; les ordures sont poussées vers la mer roulant sur la pente de ses rues et poussées par le vent, plutôt que par des balais ; il n'y a dans l'administration de la Régence, aucune politique sanitaire ; l'hygiène de la ville est une préoccupation totalement méconnue chez tous ses habitants comme chez l'autorité turque qui en principe la gouverne ; des épidémies importées le plus souvent d'Orient, par les voyageurs et les marchandises, se développent sans aucune prophylaxie et provoquent des coupes rases dans la population (...)
[...] L'œuvre médicale relève de l'humanisme A. La population a quintuplé : Une accusation aussi grave, ne saurait reconnaître à notre nation, malgré des reproches justifiés, un humanisme en son honneur. La première distinction méritoire, non déplaise aux pouvoirs publiques algériens qui qualifient cette période de domination française de “Nuit coloniale“, n'a pas besoin d'une démonstration ; il faut simplement constater une vérité historique : quand nous sommes arrivés dans ce pays, la population autochtone comptait moins de 2 millions d'habitants décimés par la peste, le choléra, le typhus ; condamnée à une cécité généralisée par le trachome ; infectée de gale, de syphilis, de chancrelle maladie de la saleté- gonocoque était roi Quand nous sommes partis, cette même population était passée à 10 millions d'âmes ; propulsée par le progrès médical et celui de l'hygiène que la France avait suscité, ils sont aujourd'hui 30 millions. [...]
[...] Pour les chefs de la révolution, c'est une chose qui ne fallait plus voir et, même si la recrudéscence de la mortalité infantile devait en être la conséquence. Dans le bled : Des dispensaires ont été détruits ou brûlés à l'instar des écoles nouvellement construites ; tout déplacement du docteur dans les douars furent proscrits à cause de l'insécurité ; certains médecins qui avaient bravé le danger, furent égorgés ; dans les Aurès, les postes médicaux trop exposés seront tous fermés certains après que la subversion les ait détruit. [...]
[...] Cette progression va se poursuivre pour tenir compte de l'adhésion sans réserve des arabes définitivement acquis à la médecine française ; cet engouement se poursuivra malgré l'indépendance de l'Algérie. D'abord par les musulmans vivant en France mais par d'autres qui viennent avec un visa de touriste et qui en profitent pour se faire soigner dans nos hôpitaux et chez les tebib roumi“. Après 1945, les agrandissements des hôpitaux de Mustapha, de Constantine, d'Oran, de Miliana, d'Orléansville, de Tizi-Ouzou, de Sétif, de de Sidi-Bel-Abbès, de Tlemcen atteindra la capacité de 24.000 lits. [...]
[...] -La fièvre hispano-américaine transmise par les tiques des chiens. Tout cela se doublait de la fabrication de sérums et vaccins distribués dans l'Algérie entière ; durant la seconde guerre mondiale trois millions de doses de vaccin contre le typhus furent expédiés dans tous les recoins du pays principalement dans les douars, les plus menacés par manque d'hygiène. Des cas de peste bubonique s'étant déclarés en doses du vaccin antipesteux furent préparées et livrées. Epilogue Une des actions de la rébellion pendant la guerre pour l'indépendance de l'Algérie fut d'empêcher l'exercice des soins médicaux par tous les acteurs français, une œuvre qui rendait, la France, particulièrement sympathique à la masse musulmane. [...]
[...] L'affluence considérable aux consultations gratuites des autochtones a imposé une assistance médicale plus importante en personnels soignants ; on a recruté parmi les diplômés des médersas[8] ; après deux années d'études pratiques à l'Hôpital de Mustapha d'Alger, ils devenaient plus que des infirmiers, capables d'assister le médecin en titre dans toutes ses activités : services d'infirmerie, consultations gratuites, applications des traitements, pratiques des vaccinations, dépistage des maladies contagieuses, lutte contre les épidémies : “Leurs fonctions tenant plus de l'interne en médecine que de l'infirmier, ils furent des collaborateurs excellents, déférents et tout dévoués“- Pierre Goinard. En même temps, des salles de consultations étaient construites dans les douars, des dispensaires ophtalmologiques créés ; ce sont les fameux “biout el aïn“ (maisons des yeux). Ces infirmeries seront remplacées par des hôpitaux auxiliaires. [...]
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