L'océan Pacifique est un des théâtres d'opérations majeurs pendant la Seconde Guerre mondiale: lorsque le Japon capitule le 15 août 1945, les Etats-Unis ont déjà reconquis par « sauts de puce », Guam, les îles Gilbert et récupèrent alors la Micronésie occupée.
Le Pacifique des lendemains de la Seconde Guerre mondiale ne resta cependant pas longtemps une zone incontestée d'influence américaine: le développement de conflits régionaux comme le guerre de Corée (1950-53), les insurrections communistes aux Philippines, la guerre d'Indochine puis du Vietnam (1945-75), en même temps que les violentes accessions à l'indépendance de grands pays riverains comme les Indes néerlandaises, devenues Indonésie en 1949 ou la Malaisie en 1957, conférèrent aux archipels situés au cœur du Pacifique un intérêt géostratégique indéniable.
Ce n'est cependant qu'à partir de 1962 (indépendance du Samoa occidental) que ces mouvements d'indépendance se propagent aux trois zones océaniques de peuplement: la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie; et ceci sans violence comparable.
Quatre puissances se partagent en 1945 ces archipels: le Commonwealth (possessions britanniques, néo-zélandaises et australiennes), la France, les Etats-Unis et dans une moindre mesure les Pays-Bas à qui il ne reste que l'Irian occidental.
Pourquoi une décolonisation aussi tardive, voire inachevée, sans commune mesure avec la violence des décolonisations de l'Asie du Sud-est ?
Pourquoi la décolonisation du Pacifique a-t-elle été si peu violente ?
Pourquoi peut-on la considérer comme inachevée ?
A-t-elle seulement eu lieu dans certains cas ?
[...] Ce qui gênait le gouvernement néo- zélandais, c'était le fait que la taille et la pauvreté de ce territoire n'offraient pas d'espoirs pour une future nation indépendante. Les leaders indépendantistes s'en rendirent compte et finalement, les îles Cook devinrent entièrement autonomes en 1965, la Nouvelle-Zélande prenant la responsabilité des affaires étrangères et de la défense, leur permettant de continuer à jouir des droits de la citoyenneté néo-zélandaise, de recevoir son aide, etc. Nauru, sous administration australienne, tira parti du précédent créé par les îles Cook accéda à l'indépendance en 1968. [...]
[...] Un facteur qui l'aida à émerger fut la présence de la population indienne dont le nombre dépassait celui des Fidjiens. En 64, un comité fut nommé pour formuler les plans de développements constitutionnels futurs. Finalement l'indépendance fut obtenue en octobre 1970 (94ème anniversaire de la cession de l'île à la Grande-Bretagne), la Pacific Way ayant abouti à un compromis constitutionnel que toutes les parties considèrent comme réalisable : un système de vote croisé entre représentants de chaque communauté, mais rapidement, les partis multiraciaux émergèrent (Cf. [...]
[...] Les politiciens avaient pris au sérieux certaines de leurs promesses. Tout d'abord le gouvernement australien reconnu qu'il avait des dettes envers les habitants de PNG : la politique menée devrait, avec un budget beaucoup plus conséquent, donner la priorité aux intérêts indigènes et on lança des politiques de développement des coopératives par exemple. L'ONU joua souvent un rôle important ; l'exemple de Samoa est révélateur : Fin 46, une pétition est envoyée aux Nations Unies qui demande l'autonomie sous la protection et la direction de la NZ. [...]
[...] Pangu Pati en PNG) obtint l'indépendance, sous le nouveau nom de Vanuatu, le 31 juillet 1980. La mauvaise grâce de la France à se montrer conciliante suscita beaucoup de ressentiment au Vanuatu, qui fut le seul pays dans le Pacifique à accéder à l'indépendance avec un sentiment de défiance envers le néocolonialisme. Si la décolonisation du Pacifique fut presque entièrement non- violente, c'est surtout dû au fait que les grandes puissances présentes décidèrent expressément de mettre fin à leur rôle colonial. [...]
[...] La convention de libre association ou Compact (Cf. Mayflower) donnait aux Etats-Unis l'autorité sur la défense et les Affaires étrangères en échange de généreux subsides billion et demi de $ pour les Marshall et les Etats fédérés) et d'avantages commerciaux. Malgré de nombreuses tentatives de coopération régionale (Forum de Pacifique Sud, 1972), cet exemple de dépendance économique est généralisable à l'ensemble des territoires insulaires du Pacifique. A part le tourisme et la vente de permis de pêche, les Etats qui ont réussi à maintenir un niveau économique stable le doivent en général à l'aide extérieure : la Papouasie Nouvelle-Guinée, le géant du Pacifique, ne recevait dans les années 80 pour ses exportations que les deux tiers de la valeur de ses exportations ; Tonga presque le quintuple. [...]
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