L'objectivité de l'histoire suppose-t-elle l'impartialité de l'historien ? - publié le 18/11/2023

Thèmes abordés

objectivité, impartialité de l'historien, objectivité historique, historien, interprétations historiques

Résumé du document

L'histoire, en tant que discipline essentielle pour comprendre notre passé collectif, soulève une question cruciale : l'objectivité de l'histoire nécessite-t-elle l'impartialité absolue de l'historien ? Cette interrogation complexe se situe au coeur d'un débat qui divise les penseurs depuis des décennies. D'un côté, certains soutiennent que l'objectivité historique est inaccessible sans l'impartialité totale de l'historien, tandis que d'autres avancent que cette impartialité est impossible à atteindre et que la subjectivité de l'historien est inévitable. Afin d'explorer cette problématique, nous aborderons cette question en trois parties distinctes, qui nous permettront de mieux comprendre la relation complexe entre l'objectivité et l'impartialité dans la discipline historique.

Extraits

[...] Malgré ces critiques, l'idée selon laquelle l'objectivité de l'histoire nécessite l'impartialité de l'historien conserve une certaine validité. L'impartialité, bien que difficile à atteindre dans sa forme absolue, reste un idéal vers lequel les historiens doivent tendre. En prenant conscience de leurs propres biais et en adoptant une approche critique et réflexive, les historiens peuvent minimiser l'impact de leur subjectivité et s'efforcer de se rapprocher de l'objectivité. Les limites de l'impartialité absolue : la subjectivité inévitable de l'historien Il est souvent souligné que l'impartialité absolue de l'historien est une aspiration idéale, mais difficilement réalisable dans la réalité. [...]

[...] L'objectivité de l'histoire ne repose donc pas uniquement sur l'impartialité absolue de l'historien, mais sur une démarche qui intègre la conscience de notre subjectivité et la recherche constante d'une compréhension plus nuancée et rigoureuse du passé. Alors que nous continuons à interroger, à débattre et à affiner nos méthodes, l'objectif ultime de l'histoire reste d'approcher au mieux la vérité historique, en reconnaissant que notre quête de l'objectivité est un voyage sans fin, mais essentiel pour éclairer notre compréhension du monde dans lequel nous vivons. [...]

[...] Il est important de reconnaître ces limites de l'impartialité absolue de l'historien afin de ne pas tomber dans l'illusion d'une objectivité parfaite. La subjectivité fait intrinsèquement partie de l'activité historique, et elle peut même être considérée comme une force motrice de la recherche et de l'interprétation historique. Cela ne signifie pas pour autant que la subjectivité doit être glorifiée ou utilisée comme excuse pour des pratiques historiques irresponsables. Au contraire, la prise de conscience de la subjectivité de l'historien doit conduire à une réflexion critique sur ses propres biais et à un effort pour les atténuer. [...]

[...] Le choix des sources peut être influencé par des considérations pratiques, telles que la disponibilité des documents, mais aussi par des préférences personnelles, des intérêts de recherche spécifiques ou même des biais inconscients. Par conséquent, l'impartialité totale dans la sélection des sources est difficile à atteindre. La construction du récit historique nécessite également des choix interprétatifs de la part de l'historien. Les historiens sont confrontés à la complexité des événements passés, et ils doivent organiser ces informations pour créer une cohérence narrative. Cependant, ces choix interprétatifs sont souvent influencés par des perspectives personnelles, des cadres théoriques ou des influences culturelles. [...]

[...] En examinant attentivement les biais potentiels dans leurs travaux, les historiens peuvent s'efforcer de minimiser l'influence de leur subjectivité sur leurs conclusions. Ils peuvent également être plus conscients des perspectives manquantes ou négligées dans leurs analyses, et travailler à les intégrer de manière équilibrée. La réflexivité, quant à elle, consiste à prendre du recul sur sa propre pratique historique et à être conscient des processus de construction du savoir historique. Les historiens doivent être transparents quant à leurs choix méthodologiques, leurs présupposés et leurs limites. [...]