A la fin des années 1960, entre l'essoufflement du programme structuraliste et les événements de mai 68, les historiens bénéficient d'un succès qui peut être considéré comme un âge d'or. Le public de plus en plus nombreux découvre une production d'ouvrages auxquels on va donner le nom de "Nouvelle histoire" et qui est en fait un héritage de l'école des Annales (...)
[...] L'histoire doit renoncer à sa vocation à la globalité. E Le Roy Ladurie intitule la quatrième partie de son Territoire de l'historien I : l'histoire sans les hommes s'opposant ainsi à la première génération des Annales qui ne concevait l'histoire qu'humaine et anthropologique. De plus, la pluralisation des temporalités (causée par l'approche sérielle des temporalités) conduit à une remise en cause de l'idée de globalité historique. Pomian affirme ainsi que le temps n'est plus homogène et n'a plus de signification globale Pour Jacques Revel l'histoire n'a pas à porter le deuil de l'histoire totale il voit dans la fragmentation des savoirs l'indice d'un nouvel espace scientifique. [...]
[...] Ce titre voulait signifier l'éclatement de l'histoire qui s'écrit désormais au pluriel et sans majuscule. Elle renonce à réaliser un programme de synthèse pour mieux se redéployer vers de multiples objets. E. Le soleil ne se couche plus sur le Territoire de l'historien Pierre Nora et Jacques le Goff dirigent ensuite une trilogie qui parait dans la collection la bibliothèque des histoires sous le titre faire de l'histoire. Les historiens répondent ici à un défi qui leur est lancé par les sciences sociales et le structuralisme de seconde génération. [...]
[...] La nouvelle histoire se développe dans la quête des traditions, valorisant un temps qui se répète. Cette recherche se fait plus personnelle et plus locale. La 3e génération des annales infléchit son discours en développant une anthropologie historique. Le prix à payer pour cette reconversion est l'abandon de l'étude des grands espaces économiques braudéliens, d'où la naissance d'une histoire nouvelle que Daniel Laroche appel l'histoire socio-culturelle Cette histoire n'est autre qu'une histoire ayant emprunté l'habit ethnologique, ce qui fait dire à Lévi- Strauss : j'ai le sentiment que nous faisons la même chose. [...]
[...] André Burguière va plus loi en proposant un programme d'anthropologie historique qui doit permettre de s'installer sur le terrain des études structurales. C'est donc un structuralisme pour historiens que défendent les Annales en 1971, pour Burguière un peu de structuralisme éloigne de l'histoire, beaucoup de structuralisme y ramène Les historiens se lancent alors dans l'étude de l'histoire froide, celle des permanences. On rejette l'événementiel, considérer comme relevant de l'épiphénomène ou du feuilleton, pour ce concentrer sur ce qui se répète et se reproduit. [...]
[...] L'ethnologie intérieure Après la vogue pour l'ethnologie (et l'étude des civilisations autres on s'intéresse à ce qui fait la force de résistance des sociétés, à la permanence de leurs valeurs et de leurs structures. C'est la découverte de l'autre dans l'espace, qui relativise l'européocentrisme. Les ethnologues reviennent alors en métropoles et découvrent des colonies intérieures au monde occidental. Les historiens vont alors chercher dans le présent, les séquelles et traces d'un passé toujours visible. On découvre l'exotisme près de chez soi, dans l'étude par exemple de la population bretonne. L'orientation des recherches vers les blocages et les phases d'équilibre de la société se renforce à partir des années 1970. [...]
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