La France de Vichy, mémoire de la Shoah, mémoire du génocide, renaissance d’extrême droite négationniste, Solution finale, Gestapo, résistants
Le contexte de la fin des années 1960 permet l'émergence des multiples mémoires de la guerre. Charles de Gaulle, incarnation d'une Résistance glorieuse, a quitté le pouvoir en 1969 et décède en 1970. La génération de mai 1968, parallèlement à une remise en cause de l'autoritarisme du pouvoir et des blocages de la société française, n'a pas connu la guerre. La mémoire du conflit devient ainsi moins conflictuelle et passionnelle. Les mémoires diverses occultées par le résistancialisme officiel vont donc pouvoir s'exprimer. Elles insistent sur l'attentisme des Français, leurs responsabilités voire leur culpabilité. C'est un historien américain, Robert O. Paxton, qui initie les recherches sur Vichy dans son livre La France de Vichy, traduit en 1973. Il dénonce la thèse d'un double jeu du régime : la collaboration aurait servi à protéger les français. Il prouve au contraire la participation active et zélée de Vichy aux desseins allemands.
[...] La reconnaissance tardive de la responsabilité de l'État français Le début des années 1990 marque enfin un dernier tournant dans l'acceptation de toutes les mémoires de la guerre et donc une vision plus vaste, plus juste de la Seconde Guerre mondiale telle que l'a vécue la France. L'État a été très en retard par rapport à la société et à l'opinion publique pour reconnaître sa responsabilité. À la suite de de Gaulle et de Pompidou, François Mitterrand refuse de condamner le régime de Vichy. [...]
[...] Enfin, il demande que soit lue dans les établissements scolaires, tous les 22 octobre, la lettre de Guy Môquet, jeune résistant communiste, qui écrivit à ses parents à la veille d'être fusillé. La reconnaissance du rôle de l'État français est alors un leitmotiv. L'État encourage les journées commémoratives pour empêcher l'oubli : le 16 juillet devient une journée nationale des persécutions racistes et antisémites commises. La mémoire du génocide tend même à devenir plurielle. Ainsi, on assiste au réveil de la mémoire d'autres communautés oubliées ou occultées jusque-là, comme les Tziganes, les noirs ou les homosexuels. [...]
[...] Les nouveaux enjeux mémoriels de la Seconde Guerre mondiale depuis les années 1970 Un contexte plus favorable à une mémoire de la collaboration Le contexte de la fin des années 1960 permet l'émergence des multiples mémoires de la guerre. Charles de Gaulle, incarnation d'une Résistance glorieuse, a quitté le pouvoir en 1969 et décède en 1970. La génération de mai 1968, parallèlement à une remise en cause de l'autoritarisme du pouvoir et des blocages de la société française, n'a pas connu la guerre. [...]
[...] Il prouve au contraire la participation active et zélée de Vichy aux desseins allemands. Les années 1970 sont dès lors marquées par un rééquilibrage de la mémoire. Les travaux d'Henry Rousso sur la collaboration proposent une vision assombrie de la période, loin de l'image d'une France unanimement résistante. Le cinéma français a également joué un rôle important avec des films tels que Le Chagrin et la Pitié (1969) de Marcel Ophüls, qui retrace la vie d'une ville française pendant les années noires. [...]
[...] C'est une réaction à la renaissance d'extrême droite négationniste. Témoigner, qui était si difficile auparavant, mieux connaître et juger deviennent alors indispensables pour réfuter ces thèses. Dans le même temps, cette mémoire apparaît au grand jour avec le travail de recherches établi par le tissu associatif juif pour la connaissance de la Shoah et la poursuite des anciens nazis. Ainsi, la prise de conscience de la complicité du régime de Vichy dans le génocide s'accélère avec l'action décisive d'hommes comme Serge et Beate Klarsfeld. [...]
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