De Waterloo 1815 à la chute de Mac Mahon 1879, la France est aux mains des notables. Cette oligarchie minuscule (200 000 personnes tout au plus) qui regroupe la noblesse et la bourgeoisie riche, cumule tous les pouvoirs dans l'ordre de l'économique, de la politique, de la culture. Les autres catégories sociales sont exclues des responsabilités de haut niveau, ce qui engendre frustrations et convulsions.
Le régime censitaire engendre la politique des notables qui devaient survivre à la disparition du suffrage restreint. La monarchie censitaire est une période de transition qui profite à la bourgeoisie. Le roi convoquait parfois l'assemblée des notables parmi laquelle il désignait des membres du clergé, de la noblesse et de la haute bourgeoisie, personnages en vue, d'une situation sociale avantageuse en mesure d'exercer un pouvoir à l'échelle locale ou régionale.
Le terme "notables" sert aux contemporains pour définir les aristocrates, pseudonoble ou grande bourgeoisie. Il désigne un groupe social et politique qui a dominé la société depuis les lendemains de la Révolution française jusqu'aux années 1880. Ceux-ci sont détenteurs d'importants capitaux fonciers soit par héritage (comme la noblesse traditionnelle), soit par investissement préférentiel (quand il s'agit de bourgeois enrichis dans le négoce et l'industrie ou bénéficiaires de la vente des biens nationaux), ces notables se sont assurés la prééminence politique et administrative sous les divers régimes, qu'ils soient plutôt parlementaires et libéraux (Restauration et monarchie de Juillet) ou plus ou moins autoritaires (régimes de type bonapartiste).
[...] Le suffrage universel valable en France ne donne plus la majorité censitaire aux notables. Ce sont les capacités qui sont les plus critiques étant donné que par leur fonction ou leurs activités ils demeurent en dehors du cercle privilégié des notables (et donc de l'accumulation économique). Mais à l'intérieur du cercle des notables des personnalités vont déclencher en partie le processus de contestation de l'ordre établi, dont l'aboutissement est la révolution de 1848 déçues par l'incapacité du monde des notables à s'ouvrir à de nouvelles couches. [...]
[...] C'est un arriviste. Jaques Laffitte : banquier porte-parole des milieux d'affaires Guizot : c'est également un arriviste et il est ministre de Louis Philippe Lamartine La religion est également un point de rupture entre les notables. On distingue les libéraux laïcs (le plus souvent anticléricaux) et ceux qui appartiennent au libéralisme catholique. Il y a également une hiérarchie au sein du groupe des notables : en effet dans une société rurale, aux communications lentes et incertaines, à l'économie cloisonnée, les divers groupes de notables sont le principal lien social entre les régions françaises. [...]
[...] Les notables se sont au fur et à mesure constitué des dynasties et trouvé des stratégies pour leur permettre de se perpétuer et ont ainsi participé à l'exclusion du peuple. Conclusion Si les notables ont paru perdre le pouvoir en février 1848 face aux ouvriers parisiens alliés aux capacités, ils ont réussi relativement vite à inverser la tendance en soutenant la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte, triomphalement élu président le 10 décembre 1848 par une majorité rurale contre les candidats républicains rendus responsables de la crise économique et sociale et de l'alourdissement de la pression fiscale. [...]
[...] C'est pourquoi les membres des classes dirigeantes par héritage familial dominent largement les élites du Second Empire et soutiennent le régime. Ainsi c'est pour toutes ses raisons que les notables sont en quelque sorte une société de transition entre celle de l'ancien régime rural et celle de la révolution industrielle qui est urbaine. [...]
[...] On note aussi une divergence avec le reste du peuple et notamment par le cens qui les met en position de large supériorité. Ainsi vers 1840, le sommet du monde des notables est occupé par censitaires à plus de francs, suivis de éligibles, désignés par électeurs payant plus de 200 francs de cens. Le règne de Louis Philippe 1er a incontestablement été profitable sur le plan de la modernisation économique de la France, en revanche, le roi et ses ministères n'ont pas su et voulu satisfaire les attentes de la majorité d'une population aspirant principalement à obtenir une réelle représentation politique. [...]
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