La notion, le mot « notable », apparaît dès la Constitution de l'an VIII, et réserve à cette catégorie d'hommes, les charges publiques, départementales et nationales. Ils sont les électeurs représentatifs de la Nation, les clés de voûte du nouveau système censitaire qui s'installe. C'est ensuite avec la loi de ventôse an IX, qui prévoit l'établissement des listes de notabilités que l'on peut saisir d'avantage leur nature. Cette conception de l'électorat n'est pas le fruit du régime napoléonien, mais la reprise d'un concept crée par Sieyès qui devait être intégré dans sa Constitution, si attendue. La notabilité est une notion vague, il faut tout d'abord la dissocier de la noblesse impériale remise au goût du jour en 1808, car même si ces deux catégories représentent l'élite française et un pilier sur lequel Napoléon veut pouvoir se soutenir, elles ne peuvent se confondre, même si les enjeux de fortune qui entre dans l'accession au statut de notable peuvent induire en erreur. Notons donc que la notabilité est une fonction, une charge donnée aux français les plus méritants et les plus à même de contrôler l'administration, la noblesse n'est pas un facteur de choix. Cependant il faut aussi savoir, qu'en cette période qualifiée de « règne des notables », qui consacre la puissance des élites issues de la Révolution en leur donnant par un système politique fondé sur des principes censitaires, les moyens d'un monopole sur les pouvoirs tant locaux que nationaux, que la noblesse préoccupée de conserver son prestige, et son influence, ne peut négliger la reconnaissance que confère un mandat. En résumé, si la noblesse dans son ensemble occupe dans la politique nationale et plus encore locale une place éminente, c'est parce qu'elle se veut elle-même une catégorie dirigeante : se pliant donc à ces exigences de la réussite sociale au début du XIXe siècle, les anoblis apprécient de couronner leur ascension par la reconnaissance des électeurs. On peut déjà percevoir le prestige que revêt la notabilité....
[...] Ces 15% restant peuvent être considérés comme la catégorie de personnes très riches. Les propriétaires majoritaires au sein des notables se retrouvent dans la tranche 6 qui va de 20000à 50000 francs, ils constituent les grands notables provinciaux juste au dessous des grands dignitaires du régime, dont la plupart sont oubliés, par un silence voulu des listes et qui fausse donc un peu cette catégorie de richissimes. Cette fortune et ses différences se distribuent de manière inégale sur le territoire français, c'est ce que l'on peu voir dans le document 6. [...]
[...] Ces listes vont dominer la vie politique française en ce début de XIXe siècle. L'élite de la France, celle qui domine la vie économique, administrative et judiciaire et donc une fois de plus, sans compter sur les changements portés par la Révolution, aux mains de ceux qui possèdent. Peu sont les notables qui accèdent à leur fonction pour leur mérite, certains y accèdent pour la reconnaissance et le prestige que leur donne leur région, mais ils sont peu nombreux. C'est de nouveau le règne de l'argent qui prédomine. [...]
[...] L'âge type donc du notable se situe entre 41 ans et 60 ans. Mais il faut nuancer les conclusions, car l'analyse ne se porte que sur 60675 notables, et car les listes n'ont pas été établies en même temps. La base des listes étant l'année 1810, certains inscrits, précédemment, on peut être un âge plus avancé en 1810 que celui qui figure sur la liste. Pour accéder à un profil type du notable napoléonien, il faut encore s'intéresser à son état civil et étudier son statut familial. [...]
[...] En dessous de la moyenne nationale, on compte 48 départements c'est-à-dire près de la moitié des familles notables qui se situent en dessous de la moyenne nationale. Ces informations nous permettent d'une part de tirer les conclusions précédentes qui sont que les notables adhèrent certainement au mode de vie bourgeois qui, sous Napoléon, se marient tard et on entre 2 et 3 enfants, mais aussi que les chiffres sont démonstratifs de l'évolution démographique qui se joue en France et dans quelques pays européens aux XVIIIe et XIXe siècles, qui est la diminution lente des naissances. [...]
[...] Les professions des notables ne peuvent s'étudier sans la fortune qu'elle leur procure, ou celle qu'elle possédait avant, car c'est la clé de voûte du choix des notables, du système censitaire qui donne les critères de l'éligibilité des grands électeurs et dirigeants politiques de France. III LA FORTUNE DES NOTABLES A. Un facteur déterminant Le critère qui dominait la promotion de notable sous Napoléon, n'était ni la naissance, ni l'âge, ne véritablement le mérite. Les anciens révolutionnaires étaient hostiles à la naissance, qui contredisait l'abolition des trois ordres. Pour eux ceux qui étaient riche étaient l'acquéreur de biens nationaux, le fournisseur, le voleur, ils ne pouvaient donc pas imaginer fonder la notabilité sur une richesse acquise de cette façon. [...]
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