A son retour des Etats-Unis, Tocqueville écrivait « Le plus redoutable de tous les maux qui menacent l'avenir des Etats-Unis naît de la présence des Noirs sur leur sol. Les deux races sont liées l'une à l'autre, sans pour cela se confondre ; il leur est aussi difficile de se séparer complètement que de s'unir ». Cette analyse de l'écrivain français laissait déjà sous-entendre le problème noir qu'allait vivre les Etats-Unis à partir de 1850. Qui sont ces Noirs ? Ce sont des hommes et des femmes que les Américains sont allés chercher dans les terres d'Afrique dès le XVIème siècle. Arrivés sur le continent américain, ces hommes ont été réduits en esclavage, la majorité d'entre eux vivant dans les plantations de coton et de tabac dans le Sud sous la domination de leur maître blanc. Il existait également des Noirs américains au Nord. En effet, là-bas, depuis la Guerre d'Indépendance, ces Noirs américains jouissent du statut d'homme libre (sans pour autant avoir l'égalité avec les Blancs) alors que dans le Sud leurs camarades croulent sous l'esclavage. Mais entre 1850 (date à laquelle commencèrent les bouillonnements intérieurs pour l'abolition de l'esclavage) et 1914 (moment où à la veille du 1er conflit mondial le mouvement des élites noires pour l'émancipation totale des Noirs est en pleine effervescence), le statut de ces Noirs américains a connu plusieurs modifications. En effet, entre affranchissement et rejets, le rôle et la condition de ces Noirs sont difficiles à définir, en dépit des lois constitutionnelles qui les concernent. Car alors que la loi les a placé dès 1865 comme des hommes affranchis, dans les faits, les Noirs américains se retrouvent en fait mis au ban de la société. Quels statuts les Noirs américains ont-ils tenu entre 1850 et 1914, en d'autres termes, comment entre liberté et exclusions les Noirs américains ont-ils été positionnés dans la société américaine entre 1850 et 1914 ?
[...] Le succès de l'oeuvre rencontré, il fonda la 1re Université noire. La technique d'attaque de Washington lui permit d'affirmer sa popularité non seulement auprès de sa communauté mais également auprès des Blancs, en effet, ces derniers appréciaient son attitude conciliante rejetant les revendications mais prônant l'émancipation par le biais du progrès économique de sa communauté. De plus, on notera que cette conquête par l'émancipation s'exprime également par la création en 1910 de l'Association for the Advancement of Colored People ou NAACP, se référant au document 3. [...]
[...] Cette tâche fut prise à coeur dès les années 1900 par des entrepreneurs noirs de l'émancipation, l'élite. III) Vers la conquête de l'émancipation poussée par les élites (1896- 1914) Le rôle des Eglises dans la lutte pour la liberté En effet, un ferment d'espoir bouillonnait dans les Eglises noires pour tenter de s'imposer à l'Amérique blanche. L'Eglise représentait le pilier de la société noire, la seule institution qui lui appartenait totalement et où elle pouvait s'exprimer librement. En effet, elle demeure pour beaucoup de Noirs américains l'unique lieu où ils peuvent jouer un rôle. [...]
[...] Cette ségrégation s'exprime également par une haine raciale dont les Noirs ont été victimes. En effet, le préjugé de race amenait de la part des Blancs de la violence et des lynchages. C'est dans ce climat de haine raciale que le Ku Klux Klan vit le jour, fondé le 24 décembre 1865 par d'anciens officiers confédérés et des notables sudistes, cette organisation regroupait en son sein tous ceux qui désiraient se venger des Noirs. Entre 1870 et 1914, le Ku Klux Klan fit plusieurs milliers de victimes. [...]
[...] En effet, les Eglises noires se mirent à fonder des écoles, des lycées et même de nombreuses universités. Tenue alors à l'écart de la société américaine, peu à peu et grâce à l'Eglise, la société noire regroupait en son sein des intellectuels qui se souciaient de plus en plus de la condition et du statut des Noirs, cette sorte d'intelligentsia constitua rapidement une élite noire active pour la conquête de l'émancipation et qui avait compris que la responsabilité de la race noire reposait entre leurs mains. [...]
[...] Le Nord abandonnait donc au Sud le problème noir. Victimes d'une société qui les rejette et entre liberté et exclusions, les Noirs sont contraints à l'exode. . qui sont contraints au déracinement par l'exode En effet, la période qui suivit la défaite sudiste fut économiquement prospère car le pays reconstruit, lancé sur les rails de la grande industrie, tira profit une nouvelle fois du peuple noir en le rejetant par la violence ou par la loi, dans une situation subalterne et misérable. [...]
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