Face à Hoover, Franklin Delano Roosevelt impose l'image d'un homme énergique : poliomyélitique, il se déplace plusieurs fois dans tous les Etats pour faire campagne et prononce 32 discours : un record. Son charisme le fait élire dans 42 Etats sur 48, sur la promesse d'une « nouvelle donne », un New deal qui doit aider l'homme oublié (the forgotten man), et sortir sa patrie de la crise grâce à une nouvelle répartition de l'abondance. Ainsi, le New deal, concept utilisé pour la première fois par l'économiste Stuart Chase en 1932, désigne toutes les mesures économiques et sociales prises par les Etats-Unis entre 1933 et 1939 pour remédier à la crise de 1929.
Mais qu'en est-il réellement de cette nouvelle donne ? A-t-elle permis de recouvrer la prospérité d'avant la crise ou a-t-elle contribuée à faire perdurer la Grande Dépression (the Great Slump) ?
Nous nous proposons d'étudier en un premier lieu le bilan du premier New deal, puis celui du second new deal, enfin de nous interroger sur le bilan final de la politique de Roosevelt à la veille de Pearl Harbour.
[...] Le new deal, réussite ou échec ? 1933 1941 La crise éclate au grand jour le 24 octobre 1929, les faillites se multiplient : 642 en en 1931 ; les prix baissent de 30% en 3 ans, le chômage dépasse les 10 millions de personnes. C'est la fin de la prospérité et de l'euphorie américaines : les épargnants sont ruinés, les maisons de commerce et les usines ferment leurs portes, les banques se sabordent. Le président républicain Hoover prend des mesures dilatoires de secours aux plus démunis (distribution de couvertures), de maintien de la production énergétique, mais refuse toute relance assumée par l'Etat fédéral. [...]
[...] Hopkins le 12 mars, et des décisions de type déflationniste comme la réduction des salaires de 15% (Economy Bill du 20 mars 1933). La politique de Roosevelt ne relève pas d'une doctrine particulière, elle est opportuniste. B. Bilan économique Le premier New deal, caractérisé par un discours volontariste la seule chose dont nous avons peur, c'est de la peur elle-même met en place des lois inédites. Les premières mesures s'attèlent à la restructuration du secteur financier : après la fermeture d'un grand nombre de banques, les plus saines sont mises sous contrôle fédéral, et les crédits sont limités par le Glass Steagall Banking Act, qui distingue désormais banques de dépôt et banque d'affaires. [...]
[...] Nous nous proposons d'étudier en un premier lieu le bilan du premier New deal, puis celui du second new deal, enfin de nous interroger sur le bilan final de la politique de Roosevelt à la veille de Pearl Harbour. I. Le premier New Deal (1933 1934) A. Le bilan politique Roosevelt inaugure une nouvelle ère politique au niveau de son style, de son langage et de son action. Plein d'énergie et de force de caractère, le président a des dons incontestables pour la communication, il est photogénique et sait utiliser son charme pour séduire. Il utilise les médias à son profit et initie une pratique de la transparence au cours d'entretiens radiodiffusés (les fireside chats). [...]
[...] C'est ainsi que l'opinion doute de plus en plus du bien fondé à long terme du New Deal : l'effet des grandes lois se dissipe et il n'y en aura plus de nouvelles. Patrons et chambres de commerce dénoncent la soviétisation de l'Amérique, et le 27 mai 1935 la Cour Suprême déclare le NIRA inconstitutionnel, et l'AAA est menacé en 1936. Avec la mort de Huey Long, assassiné en 1935, la contestation est menée par les conservateurs républicains : en assimilant Roosevelt à un révolutionnaire, ils l'obligent à opérer un changement dans son électorat de base. [...]
[...] Ce second New deal jette les bases du Welfare State avec le Social Security Act qui inaugure un système de sécurité sociale protégeant les Américains de la vieillesse et du chômage, tandis que l'Emergency Act relief crée un fonds de solidarité pour les chômeurs de longue durée. En effet, les Américains viennent de découvrir que la pauvreté est un mal social, pas simplement un mal individuel. Pendant longtemps, ils ont cru que le pauvre était un paresseux, un dégénéré, l'antithèse du pionnier de la Frontière. Avec le New deal, l'extension du chômage à toutes les catégories donne aux pauvres le droit d'être secourus par les pouvoirs publics. [...]
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