Négocier la paix (1918-1920)

Résumé du document

Beaucoup d'éléments sont déjà fixés, gravés dans la réalité géopolitique avant la fin de la guerre : indépendance tchécoslovaque, polonaise. Il y a des choses qui ne sont déjà plus négociables.

Il y a une première phase, c'est la phase d'armistice, ou cessation des hostilités. Cela est renouvelable jusqu'à la conclusion d'un traité de paix ou jusqu'à la reprise des hostilités. C'est le fruit d'un rapport de force sur le terrain qui se traduit dans les textes. Il y a une règle simple : l'armée en position de force envisage toujours la pire des hypothèses, à savoir reprendre le conflit. Elle conduit alors les négociations de façon à reprendre le combat en position de force. Le traité de paix n'est pas envisagé par les militaires, c'est l'affaire des politiques. Il peut être divisé en très grand nombre de clauses. Il est difficile de revenir sur les clauses d'un armistice lors de la rédaction du traité de paix.

Extraits

[...] Négocier la paix (1918-1920) Beaucoup d'éléments sont déjà fixés, gravés dans la réalité géopolitique avant la fin de la guerre : indépendance tchécoslovaque, polonaise. Il y a des choses qui ne sont déjà plus négociables. I. Armistice, conférence de la paix, attentes des vainqueurs et vaincus Il y a une première phase, c'est la phase d'armistice, ou cessation des hostilités. Cela est renouvelable jusqu'à la conclusion d'un traité de paix ou jusqu'à la reprise des hostilités. C'est le fruit d'un rapport de force sur le terrain qui se traduit dans les textes. [...]

[...] L'Allemagne dispose de l'arme économique par la voie des réparations. Paris est un vainqueur aux pieds d'argile. D'autre part, l'Allemagne a l'atout de minorités allemandes partout en Europe, il y a un donc un axe politique d'expansion possible en Europe centrale. D'autre part, l'Autriche, devenue indépendante, pourrait être rattachée à l'Allemagne. Mais cela est interdit par les traités, et s'il doit se réaliser, il faudra l'accord des alliés. Pour endiguer cette puissance allemande, il a fallu redessiner la carte en fonction de ce besoin de sécurité, et non des nationalités. [...]

[...] C'est aussi une négociation entre vainqueurs : tous n'ont pas les mêmes attentes face à la cessation des hostilités. Il faut se mettre d'accord. L'armistice traduit le rapport de force entre vainqueurs au travers d'un compromis. Il y a des éléments figés et des éléments ouverts. Les éléments figés : La sécurité des frontières orientales de la France (restitution Alsace- Lorraine, désarmement, troupes alliées sur le Rhin) est non négociable. La France veut rester une puissance, or, la puissance militaire doit s'accompagner d'une puissance économique, d'où le principe des réparations imposé à l'Allemagne (restaurer les régions industrielles françaises et imposer un poids financier à l'ennemi). [...]

[...] L'Allemagne doit verser au lendemain de cette conférence le premier milliard mais le 8 mars 1921, le Reich refuse. Les alliés en tirent les conséquences : on occupe militairement 3 villes allemandes : Düsseldorf, Ruhrort, Duisbourg. Au mois de mars, l'Allemagne fait connaitre ses positions : elle trouve la somme lourde, elle veut que le montant soit abaissé, elle demande à pouvoir payer une partie en nature (charbon La position française est extrêmement fragile car le RU peut lâcher du lest, vu les destructions peu importantes sur leur sol. [...]

[...] Conférence de la paix (18 janvier 1919) à Paris Cette conférence est assez paradoxale car c'est la première fois que les vaincus ne sont pas invités, les négociations se font entre vainqueurs (d'où le nom de diktat). Les vainqueurs sont nombreux : France, Royaume-Uni, Belgique, Italie, princes arabes, Etats-Unis, Brésil, Japon, au total, plus de 50 délégations sont représentées. Il faut donc trouver une méthode de travail. Emerge l'idée d'un directoire : groupe de pays qui constitue un noyau dur qui va essayer de convaincre les autres sur le traité. C'est le conseil des quatre : la France (Clemenceau), le Royaume-Uni (Lloyd George), les EU (Wilson), l'Italie (Orlando). [...]