« La propagande Goebbels est une de nos armes de guerre les plus efficaces »
Adolf Hitler, le 11 mars 1933. Contrecoup négatif à l'apparition du monde de la communication de la fin du XIXe siècle et début XXe, la notion de propagande prend tout son essor et forme lors des deux guerres mondiales, atteignant son paroxysme lors de la seconde. Au service du développement et de la promotion des systèmes totalitaires, elle est aussi outil de diffusion des idéologies.
La propagande se définit alors comme l'utilisation des moyens d'informations pour paradoxalement « désinformer » par l'utilisation d'un matraquage qu'aujourd'hui nous appellerions médiatique par la répétition incessante de messages simples et facilement compréhensibles en vue d'un objectif d'assimilation populaire à des fins politiques. La propagande nazie faisait partie des attributions du ministère du Reich de l'information populaire du peuple et de la Propagande créé par Hitler et dirigé par Joseph Goebbels. Le parti nazi avait lui aussi son office de promotion : le Reichspropagandaleitung der NSDAP. Après le 30 janvier 1933 ces deux ministères ne firent plus qu'un, et mirent en valeur le nazisme hitlérien.
Dès lors en quoi la propagande du IIIème Reich fut-elle une véritable "arme de guerre" au service du régime mais aussi de l'histoire ?
[...] De même pendant la dictature de Mao Tsé Tung de 1949 à 1976, ce même contrôle des cerveaux sera exercé avec l'envoi à la campagne des intellectuels en vue de leur asservissement. Semblablement aux Jeux Olympiques de 1936, on peut se demander si les Jeux Olympiques de 2008 à Pékin n'ont été, comme pour ceux du IIIème Reich, qu'une véritable mascarade souhaitant démontrer la grandeur de la Chine, semblable à l'Allemagne de 1945 par sa politique d'asservissement des Tibétains et de l'anéantissement de leur culture. [...]
[...] En tout premier lieu cette action porte très rapidement sur le contrôle exclusif des médias. Le 27 février 1933, après l'incendie du Reichstag à Berlin attribuée aux opposants politiques, aux communistes et aux juifs (en réalité commandité par Hitler) la presse communiste est interdite, de même qu'une partie de la presse sociale-démocrate. Le 22 septembre 1933, la Reichskulturkammer (Chambre de la Culture) est mise en place. Goebbels en assure la présidence. Il nomme directement les présidents des différentes chambres professionnelles. L'une d'elles a pour mission de contrôler la presse. [...]
[...] La censure est d'autant plus renforcée dans les médias : On assiste ainsi à une véritable désinformation caractéristique de toutes les guerres, tant pour maintenir le moral que pour renforcer la terreur car les pays Alliés conquis ne sont pas au courant des avancées Alliées extérieures se rendant alors prisonniers de l'Etat Nazi. De même la Résistance est seulement évoquée quand elle est matée. On assiste à une véritable guerre des ondes : Les discours incendiaires d'Adolf Hitler mobilisent les foules allemandes tandis qu'un effort de propagande intensif est entrepris en direction de l'étranger et des pays occupés. Chez les Alliés, la BBC, captée dans toute l'Europe, répond en rendant coup pour coup. La désinformation bat son plein. [...]
[...] Ils soutiennent alors massivement le régime nazi. Cette ferveur en Hitler sera telle qu'elle continuera jusqu'à la dénazification à la libération : En 1943, un Allemand sur 2 pense toujours que Hitler peut gagner la guerre. Enfin, cette nouvelle société s'entoure de symboles : La manifestation du 12 mars 1933 voit la création de nouveaux drapeaux officiels en Allemagne : le drapeau à croix gammée dessiné, ainsi que le pavillon noir blanc rouge. On adopte aussi le salut hitlérien. Enfin, la propagande nazie et cette même société s'appuient sur la religion : Jésus est sublimé et considéré comme le modèle aryen ; l'Eglise est d'une certaine manière nationalisée. [...]
[...] Il en va de même pour les metteurs en scène berlinois Max Reinhardt et Erwin Piscator. Sont aussi notamment proscrits les philosophes Husserl, Hannah Arendt ou Wilhelm Reich, la théologienne Edith Stein (juive convertie et religieuse carmélite, gazée en 1942 à Auschwitz), le peintre d'avant-garde Paul Klee, l'architecte Walter Gropius, le physicien et mathématicien Albert Einstein. En 1938, l'annexion de l'Autriche obligera le vieux fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, à partir pour Londres - sa famille entière sera exterminée. [...]
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