Analyse de l'émergence du sentiment national en Europe dans la première moitié du 19ème siècle. Comment le concept de nation est-il pensé, véhiculé et comment se manifeste-t-il ? Quelles réactions les premiers mouvements des nationalités ont-il suscité dans l'Europe des grands souverains ?
[...] La notion de liberté devient inévitablement liée à la lutte contre l'oppression ; libéralisme et nationalisme vont avoir partie liée pendant une partie du 19ème siècle. Avec le philhellénisme, les romantiques vont s'engager avec passion en faveur des insurgés grecs. Des sociétés se forment dans différents pays pour faire connaître la cause du peuple grec et mobiliser les cercles dirigeants. Delacroix peint les massacres de Chio (1822), Hugo écrit Les Orientales, l'Anglais Byron va y combattre et y laisse la vie La réussite des mouvements soutenus : indépendance de la Belgique et de la Grèce Les libéraux s'engagent en Europe pour le soutien des mouvements des nationalités qui souhaitent leur émancipation. [...]
[...] Le sentiment national n'est pas pris en compte dans la définition des nouvelles frontières. L'Europe issue du Congrès de Vienne muselle et opprime les minorités nationales selon la volonté des souverains de la sainte Alliance. L'Autriche voit son influence en Italie et en Illyrie renforcée ; la Pologne est démembrée au profit de la Russie, la Prusse et l'Autriche ; la Belgique revient aux Pays Bas ; la Prusse voit son territoire s'étendre considérablement le long des frontières françaises sur la rive gauche du Rhin et à l'Est. [...]
[...] Son successeur, Nicolas Ier est adepte d'un conservatisme sans faille et écrase impitoyablement l'insurrection polonaise en 1831 et entreprit une politique de russification en Pologne et en Lituanie. Se rapprochant de Metternich et de la Prusse, Nicolas Ier reconstitua une sorte de Sainte Alliance dans une Europe touchée par des mouvements libéraux et nationaux par le traité de Münchengräz en 1833. II. La réaction de l'Europe libérale 1. Le mouvement romantique libéral exalte et soutien les mouvements nationaux Le mouvement romantique contribue à la ressuscitation du sentiment national. [...]
[...] La réussite des mouvements soutenus : indépendance de la Belgique et de la Grèce III. Une ambiguïté persistante dans la réplique faite aux mouvements nationaux Quintuple Alliance, Pentarchie : les puissances européennes agissant de concert sur le plan extérieur 2. Des réactions en fonction des ambitions propres de chaque Etat I. La réaction de l'Europe de la Sainte Alliance contre-révolutionnaire 1. Le musellement des minorités nationales dans une Europe des Couronnes 1815 : année de la chute de l'Empire napoléonien et instauration de l'Europe du Congrès de Vienne. [...]
[...] CONCLUSION : La dialectique entre statu quo et remise en question de l'Europe du Congrès de Vienne scande la première moitié du 19ème siècle. Même si l'éveil du sentiment national se fait souvent dans un contexte lyrique et optimiste, il ne faut pas non plus idéaliser les mouvements nationaux : le sentiment national n'est pas un moteur suffisant pour conduire un pays à l'indépendance, et ils sont voués à l'échec sans le soutien des grandes puissances. Celles-ci ont d'ailleurs toutes comprises qu'elles avaient intérêt à vouloir étendre leur influence en Europe ; dès lors, elles réagissent moins aux mouvements des nationalités selon les principes qu'elles défendent mais en fonction des circonstances du moment et de leurs propres ambitions. [...]
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