Le nationalisme polonais

Résumé du document

La création par Napoléon en 1807 du Grand Duché de Varsovie fut l'occasion de voir renaître fugitivement une Pologne forte et surtout unie. Mais la fin de l'ère Napoléonienne change la donne pour les Polonais. Débute ainsi un siècle d'occupation et de lutte nationaliste.
Par nationalisme on entendra le sentiment exacerbé d'appartenir à une nation. Mais il faut comprendre que le nationalisme varie d'une nation à l'autre avec les conceptions divergentes : les Allemands (Strauss) ont la notion de nationalisme dans le sang, la race, la langue. Alors que les Français l'associent bien plus à l'idée de communion d'un peuple, de participation volontaire et consciente à un ensemble national (Renan).

En ayant analysé les réalités diverses que recouvre le terme de nationalisme, on peut se demander en quoi le nationalisme polonais est-il particulier dans l'Europe post napoléonienne ? Et comment va-t-il s'exprimer jusqu'à la Grande Guerre, alors qu'entre les membres de la Sainte-Alliance naît un consensus pour empêcher à tout prix la renaissance de la nation polonaise ?

Extraits

[...] Transition : l'échec des insurrections est donc dû à une coordination insuffisante entre les mouvements, mais surtout au manque d'appui des masses paysannes. L'isolement diplomatique de la Pologne a aussi joué dans l'échec des mouvements nationalistes polonais dans le premier 19e. II) La problématique paysanne et l'industrialisation au cœur de la question nationale L'abolition du servage en 1861 et l'échec de 1863 amorcent une période de dénationalisation L'abolition du servage -1849, modification de la loi agraire allemande les paysans sont désormais autorisés à posséder de la terre. [...]

[...] Certains voyaient dans la Russie le seul espoir de salut de la Pologne, d'autres étaient animés d'une haine profonde contre la Russie tsariste, et Pilsudski offrit l'appui de ses légions, petits groupes paramilitaires. Dépecé en 1815, le nationalisme polonais tarde à s'organiser et les insurrections se soldent par des échecs. C'est finalement en se structurant autour de la langue polonaise, mais aussi grâce à l'appui de l'Eglise catholique que le nationalisme polonais prend forme ; pas assez néanmoins pour gagner l'indépendance seul, même avec la montée d'un socialisme nationaliste. [...]

[...] Les troubles de 1905et la prise de conscience profonde. Jozef Pilsudski (1867-1935), petit gentilhomme lituanien à la tête du parti socialiste, passa dès 1904 à l'action directe et suscita des troubles dont la grève de 1905 qui dura presque 1 an et toucha tous les organes économiques et administratifs de la Pologne. En première ligne du mouvement se trouve le prolétariat. Au final, le mouvement s'éteint de lui-même, mais a eu pour conséquences une amélioration des conditions de vie et un approfondissement de la conscience nationale des masses. [...]

[...] -Mais c'est surtout l'abolition du servage qui constitue la charnière dans l'avenir du nationalisme polonais. Véritable frein à la modernité, le servage est aboli par le Tsar Alexandre 2 en 1861. Mais l'attribution des lopins de terre est volontairement mal organisée de façon à ce que ceux-ci ne suffisent pas à l'auto subsistance des paysans. S'en suit un exode rural important (Seulement 27% des terres prises à l'Etat sont redistribuées aux paysans et 60% aux dignitaires russes). Les paysans viennent grossir les rangs des ouvriers dont l'industrie naissante a besoins. [...]

[...] Par nationalisme on entendra le sentiment exacerbé d'appartenir à une nation. Mais il faut comprendre que le nationalisme varie d'une nation à l'autre avec les conceptions divergentes : Les Allemands (Strauss) la notion de nationalisme dans le sang, la race, la langue. Alors que les Français l'associent bien plus à l'idée de communion d'un peuple, de participation volontaire et consciente à un ensemble national (Renan). Globalement, le 19e voit exister deux sortes de nationalismes totalement antagonistes, le nationalisme de puissance existant en Allemagne par exemple, et le nationalisme d'existence (cf. [...]