À une certaine époque, on ne parlait pas de nationalisme au Proche-Orient, puisque l'Empire ottoman était un État dénationalisé. Les Ottomans accordaient une grande importance à l'absence de multiples nations au sein de leur empire pour qu'ils puissent rester unis et ne pas perdre de leur influence dans la région. C'est pourquoi ils ont misé sur une gouvernance au nom de l'Islam, étant donné que la région est habitée par une majorité de musulmans. À l'époque de l'Empire ottoman, il y a trois catégories de citoyens : les musulmans turcs sont les citoyens numéros un, les musulmans des autres territoires sont les citoyens numéros deux et les Chrétiens, les Juifs et les autres minorités arrivent à la troisième place, et sont également appelés les "sujets" (...)
[...] L'avènement d'un nationalisme en a donc entraîné d'autres, ce qui a créé certaines failles au sein de l'Empire ottoman et ainsi, entraîné son démembrement. Robert Mantran (dir.), L'Histoire de l'Empire ottoman, p Gérard Khoury, Le démembrement de l'Empire ottoman : question d'Orient ou d'Occident? dans Antoine Sfeir (dir.), Les nouvelles questions d'Orient, p Gérard Khoury, Le démembrement de l'Empire ottoman : question d'Orient ou d'Occident? dans Antoine Sfeir (dir.), Les nouvelles questions d'Orient, p Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie, p. [...]
[...] Mais dans notre lutte contre les Turcs, seuls les alliés se rangèrent à nos côtés. Nous savions parfaitement quelles étaient leurs visées sur notre pays. Mais face au danger turc qui nous guettait, qui nous menaçait de mort et d'extermination, nous n'avions pas le choix. Nous avions à opter pour le moindre mal, entre une mort inéluctable et une lutte longue et âpre pour une vie digne et libre. Finalement, parallèlement à cela se développe le nationalisme juif, plus fréquemment appelé sionisme. [...]
[...] Dans les provinces arabes, qui ont 60 députés au Parlement (sur 147 députés turcs albanais grecs arméniens slaves et 4 juifs), se font jour des aspirations à l'autonomie administrative, financière et culturelle, qu'expriment de nombreuses associations fondées après la révolution jeune-turque. C'est ainsi qu'a vu le jour un autre nationalisme au sein de l'Empire ottoman : le nationalisme arabe. À ses débuts, ce nationalisme était à cheval entre la volonté d'indépendance et d'autodétermination et la volonté d'autonomie. En fait, pour faire une analogie, la tête voulait l'indépendance, mais le cœur désirait davantage l'autonomie. Ce nationalisme naît du constat du monde partagé par plusieurs minorités religieuses chrétiennes et juives et de la volonté de protection contre le mouvement nationaliste turque. [...]
[...] Pour parvenir à leurs fins, les Jeunes Turcs demandent notamment l'aide des minorités arméniennes et kurdes et parviendront, de cette façon, à obliger le Sultan à quitter. Une fois cet objectif atteint, par contre, ils éliminent quelque deux millions d'Arméniens. Normalement, une minorité a besoin d'autres minorités pour ne plus être une minorité. Mais quand ils sont arrivés au pouvoir, il y a eu des alliances et ils ont soupçonné les Arméniens d'avoir des communications avec les Russes pour avoir un État. Les Turcs n'acceptent toujours pas le mot génocide aujourd'hui. [...]
[...] En 1896, un manifeste qui ajoute la politique nationale à la question spirituelle juive est publié. Le sionisme cherche à établir un foyer pour le peuple juif en Palestine qui soit garanti par le droit public. En 1897, le Congrès de Bâle établit donc la volonté de constituer un État de nature juive en Palestine. La création de cet État est loin de faire l'unanimité : Ruth Blau, entre autres, s'y oppose puisqu'il considère que seule la volonté de Dieu peut décider du retour des populations en terre promise. [...]
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