Le terme de nationalité a fait son apparition dans le 1er tiers de 19ème siècle, employé pour la première fois dans De l'Allemagne de Mme de Staël en 1830. Mais c'est entre 1830 et 1840 qu'il se répand avec le sens de « condition d'une agglomération d'homme formant en fait ou aspirant à former en vertu d'origine, de tradition et d'intérêts communs une nation distinctes des autres » (Dictionnaire de l'Académie). Le principe de nationalité a précisément pour théorie que l'Etat doit coïncider avec la nation. Le nationalisme repose sur l'exaltation du sentiment national accompagné parfois de xénophobie et d'une volonté d'isolement sur le plan international. Le nationalisme en tant que doctrine politique entraîne la subordination de la politique intérieure au développement de la puissance nationale et la revendication du droit d'affirmer sa puissance à l'extérieur sans limitation de souveraineté.
Au cours du 19ème siècle, ces deux principes se sont considérablement développés sur le continent européen. Deux sources sont à l'origine du sentiment national au début du siècle. La première est la Révolution française qui a répandu l'idée de souveraineté nationale et « du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». L'autre source est née du refus de la domination française lors des conquêtes napoléoniennes. Quels sont les facteurs du développement de la question des nationalités dans l'Europe du XIXème siècle ? Comment s'opère le glissement des nationalités au nationalisme pour une partie des pays d'Europe ? Quelles ont été les conséquences de ce mouvement ?
[...] Le colonialisme est une manifestation des rivalités entre les grandes puissances européennes. La colonisation française est à bien des égards une compensation de la perte de l'Alsace-Lorraine en 1871. De même l'Angleterre fait de son empire économique la base de sa puissance politique. Ou encore, la toute nouvelle Allemagne cherche à s'affirmer comme grande puissance mondiale en se lançant dans une politique coloniale active. La colonisation conduit d'ailleurs à des crises annonciatrices de la Première Guerre Mondiale avec la crise de Fachoda entre la France et la Grande-Bretagne en 1898 et les 2 crises marocaines d'Agadir et de Tanger entre la France et l'Allemagne. [...]
[...] Comment s'opère le glissement des nationalités au nationalisme pour une partie des pays d'Europe ? Quelles ont été les conséquences de ce mouvement ? En 1815, les puissances européennes dessinent une nouvelle Europe dans un dessein traditionaliste et réactionnaire dont la seule légitimité repose sur les dynasties régnantes. Mais le sentiment national a déjà pris racine dans nombreux pays d'Europe et les états mécontents contestent ce nouvel ordre Européen De 1848 à 1871, les contestations ébranlent l'édifice européen jusqu'à l'abattre définitivement avec l'unification allemande et italienne et l'émergence d'un nouvel ordre en Europe (II). [...]
[...] A ce titre le nationalisme est un moyen de renforcer l'unité autour de la communauté nationale. On développe le culte patriotique, l'école, la presse, l'armée et les symboles comme le drapeau. La France montre une volonté de retourner aux sources de la cohésion nationale en prônant le catholicisme et la monarchie pour Maurras, ou en faisant usage de l'histoire scientifique et scolaire avec le mythe de la «nation gauloise» propagé par Camille Jullian ou le culte des héros nationaux. Ce nationalisme a été jalonné par quelques théories qui se veulent plus ambitieuses, basées sur le darwinisme social (les nations, comme les individus, «luttent pour la et à la dynamique des populations : ce sont principalement celles de Gobineau (Essai sur l'inégalité des races humaines, 1853) et de Houston Stewart Chamberlain (les Fondements du XIXe siècle, 1899). [...]
[...] Le nationalisme des grandes puissances occidentales a favorisé, en outre, l'émergence d'un nationalisme de type conservateur : la Ligue pangermaniste et les mouvements völkisch en Allemagne ; le nouveau nationalisme en France représenté par la Ligue des patriotes de Paul Déroulède, la Ligue pour la patrie française ou encore l'Action française. Ce passage de l'ère des nationalités à des formes plus agressives et xénophobes trouve une partie de son origine dans l'inachèvement des unités du milieu du siècle. Une partie des peuples allemand et italien sont restées à l'écart, et leur rattachement fait rapidement l'objet de nombreuses revendications. L'«irrédentisme» en Italie à propos de Trieste et du Trentin ou la volonté d'annexer l'Autriche germanophone du côté du Reich en Allemagne l'illustre parfaitement. [...]
[...] Au cours du 19ème siècle, ces deux principes se sont considérablement développés sur le continent européen. Deux sources sont à l'origine du sentiment national au début du siècle. La première est la Révolution française qui a répandu l'idée de souveraineté nationale et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes L'autre source est née du refus de la domination française lors des conquêtes napoléoniennes. Quels sont les facteurs du développement de la question des nationalités dans l'Europe du XIXème siècle ? [...]
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