Le nationalisme est à la fois une doctrine politique et un sentiment moral, c'est mettre la nation au premier rang des valeurs politiques et sociales. La défense des valeurs et des intérêts nationaux est première. Le nationalisme reste aujourd'hui une exaltation, dans le sens agressif, des sentiments naturels d'appartenance à la communauté nationale.
Le mouvement du nationalisme des nationalistes est né de la crise dreyfusiste de la France du XIXème siècle, même si certains de ses aspects se retrouvait déjà dans le boulangisme. Il apparaît dans l'histoire, comme associé à des attitudes politiques précises, conservatrices le plus souvent, toujours antilibéral, antiparlementaire et, par la même, antidémocratique, mais aussi et surtout antisémite et autoritaire. L'intuition fondatrice est un sentiment de peur : c'est l'idée que la nation est un corps menacé de décadence, de décomposition et de dégénérescence.
A travers son évolution, le nationalisme des nationalistes, né d'une crise et de mouvements révolutionnaires, a tendu à s'organiser et à se déplacer vers la droite de l'horizon politique.
Dans un premier temps, on verra que c'est un mouvement qui naît de la crise de l'affaire Dreyfus (1894-1900). Puis nous montrerons qu'il appartient à une idéologie spécifique qui transfère vers la droite ce nouveau nationalisme. Et enfin, on verra que c'est un mouvement à l'origine révolutionnaire, qui tend à s'organiser au cours de son évolution.
[...] Le Nationalisme des nationalistes : étude du mouvement depuis l'Affaire Dreyfus (1894-1900) jusqu´à la fin du XIXe siècle Biographie Eugène WEBER, L'Action française, Hachette, Coll. Pluriel Paris Raoul GIRARDET, Le nationalisme français, 1870-1914, Points-histoires / Seuil, Paris (rééd.) Michel WINOCK, Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Points- histoires / Seuil, Paris Pierre BIRNBAUM, La France aux Français histoire des haines nationalistes, Seuil Introduction Le nationalisme est à la fois une doctrine politique et un sentiment moral, c'est mettre la nation au premier rang des valeurs politiques et sociales. [...]
[...] Ce mythe fonde en partie le nationalisme des nationalistes, tend à s'éloigner de la République (plus modéré chez Barrès). Ces deux doctrines tendent à organiser le nationalisme en système et présentent des points communs : apporter à la patrie minée par la désintégration interne et l'impuissance face à un danger extérieur l'instrument décisif de son salut, qu'elle trouvera dans le nationalisme des nationalistes. Conclusion Le mouvement du nationalisme clos ou nationalisme des nationalistes naît de la crise dreyfusiste et est l'incarnation de trois courants (antisémite, nationaliste, autoritaire/militariste). [...]
[...] Ce mouvement se base sur l'armée, institution autoritaire et traditionnelle qui a un grand pouvoir sur l'opinion publique et au sein de la République. Il se reflète dans l'Affaire Dreyfus. Jamais républicanisée ou démocratisée, l'armée est le refuge des valeurs traditionnelles de la monarchie. Le nationalisme des nationalistes est la fusion de ces trois courants. Au début, il n'est ni de gauche, ni de droite ; à la fois socialiste (contre le capitalisme, mouvement ouvrier contre les juifs) et conservateur (antiparlementarisme). [...]
[...] Ce mouvement cherche à couper les nationalistes de la masse française non révolutionnaire qui veulent la Revanche. C'est en quelque sorte une frénésie désordonnée. Puis le mouvement tend à s'organiser. Il trouve ses structures dans les ligues : antisémitique, Patrie française, Action française La Ligue nationale antisémitique française : fondé par Drumont et Guérin dans une tentative de regrouper le lectorat du journal La Libre Parole pour libérer les Français et la nation du joug juif. Elle rassemble à son apogée adhérents en 1892, et La Libre Parole exemplaires. [...]
[...] Le nationalisme des antidreyfusards est le garant de l'identité française et de ses institutions (Armée et Eglise). Ce nationalisme de droite abandonne le principe universaliste de gauche et révèle l'ampleur de l'antisémitisme dans toutes les classes sociales et qui a fini par se localiser dans ce nationalisme clos, le Nationalisme des nationalistes. II / Une idéologie spécifique et redéfinie vers la droite L'Affaire Dreyfus fonde la définition du nationalisme des nationalistes par la rencontre de trois courants différents : l'antisémitisme, le nationalisme et l'autoritarisme. [...]
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