Le nationalisme basque de 1895 à 1936

Thèmes abordés

Nationalisme basque de 1895 à 1936, monarchie espagnole, nationalismes hispaniques, Pays basque, guerre civile, défense des fuerismo, suppression des fueros, foralisme, Sociedad Euskalerria, nationalisme biscayen, Dictablanda

Résumé du document

L'Espagne est avec l'Angleterre et la France, une des premières entités nationales à se former en Europe. Certains considèrent que dès le XVIe siècle, le pays passe les étapes nécessaires à la constitution de l'Espagne. Mais le chemin vers la construction de l'État moderne est long et même si le processus commence au XVIe siècle, il se prolonge jusqu'au XIXe siècle. Avec les transformations de la monarchie espagnole en un État de plus en plus national et moderne, émerge alors le problème de l'organisation territoriale dudit État. Le problème des nationalismes hispaniques -car il n'existe pas seulement un nationalisme basque, mais aussi catalan, galicien- devient au fil du temps, un problème capital pour l'Espagne.

Extraits

[...] En somme, la politique religieuse du PNV va de pair avec son basculement vers le centre. Ce rapprochement vers le catholicisme social lui permet de renforcer son idéologie. Le nationalisme basque ne perd, cependant, pas de vue son principal objectif qui est l'autonomie. En 1932, la Catalogne réussit à obtenir un statut d'autonomie grâce à sa collaboration avec les républicains pour instaurer la République. Les Basques, qui sont restés indifférents, se mobilisent pour obtenir leur propre statut, c'est-à-dire, une loi régissant la propre organisation institutionnelle du Pays basque. [...]

[...] Elle est incarnée par Francisco Ulacia qui crée deux partis basques éphémères en 1910 et 1911. Il souhaite mettre en place un nationalisme de gauche, mais échoue. Lors de la Première Guerre mondiale, le Pays basque connaît une période de prospérité. En 1915, le président du PNV est déchu puisqu'il s'était allié à un monarchiste pour les élections municipales. En 1916, le PNV devient CNB (Communion Nationaliste Basque) et connaît entre 1917 et 1919 plusieurs succès aux élections provinciales et législatives. [...]

[...] Une des principales questions du nationalisme basque est religieuse. Elle prend le pas sur les aspects sociaux et économiques. Par exemple, c'est la volonté de laïcité qui pousse l'ANV à quitter le PNV. L'ANV ne se dote pas, initialement, d'un programme économique, ce qui fait surgir des tensions internes, jusqu'à la branche de gauche ne s'impose et n'approuve un programme socialiste an anti-capitaliste. De plus, il s'ouvre aux immigrants. En 1931, le programme du PNV prévoit un concordat entre le Pays basque et le Saint-Siège, le but étant de créer un État catholique où la législation anticléricale et laïque de la République espagnole ne pourrait s'appliquer. [...]

[...] L'historien, Antonio Elorza voit dans ce phénomène le point de départ de ce qui sera défini plus tard comme l'identité basque. La mise à l'écart de la population originaire des Pays basques provoque un sentiment d'anti-industrialisation, ce qui deviendra par la suite, un des fondements de l'idéologie nationaliste basque. Ainsi cette forme de xénophobie est plutôt ancrée dans le milieu urbanisé, industrialisé avec une forte immigration plutôt que dans le milieu rural fortement basquisé. Le nationalisme est d'abord le résultat du profond changement d'une société rurale. Le protonationalisme basque naissant trouve ensuite, en la présence du carlisme, un profond défenseur. [...]

[...] Il est majoritaire dans la Biscaye rurale, au Guipuzcoa, minoritaire en Alava et peu présent en Navarre. Entre 1931 et 1933, le PNV se développe en même temps que son syndicat (devenu Solidarité des Travailleurs basques) qui atteint 40 000 adhérents. Il essaie de contrôler le plus possible le Pays basque comme pour créer un embryon étatique. Son règlement confédéral de 1933 imite le modèle de l'État (gouvernement, parlement, juges et tribunaux). Le parti est véritablement la colonne vertébrale du nationalisme tant au niveau politique que social et culturel. [...]