L'antisémitisme montant, arme du nationalisme. Antisémitisme et redéfinition du nationalisme. En quoi l'Affaire Dreyfus achève-t-elle de lier les deux mouvements en consacrant l'avènement d'un nationalisme d'extrême droite ? Dans quelle mesure l'antisémitisme a-t-il joué un rôle dans cette redéfinition du nationalisme ? Conserve-t-il une place dans le nationalisme du nouveau siècle?
[...] Cependant, alors que sa ligue expliquait son développement par un antisémitisme croissant d'antisémites en son sein), l'emblématique guide s'est toujours refusé à crier "à bas les juifs" ce qui lui vaudra l'insulte de Jules Guérin et de Drumont: "un fou inguérissable". "Nous ne pouvons pas être antisémites", continue-t-il à affirmer Le nationalisme militant dans les premières années du siècle, s'il est récent et tout juste redéfini, conserve-t-il ce alors qui fut tout de même l'une de ses composantes principales ? 3. Nouveau siècle, nouveau nationalisme? [...]
[...] Il existait un projet de Comité Central regroupant la Ligue des Patriotes, celle de la Patrie Française, la Ligue antisémitique, et les jeunesses antisémites et nationalistes d'Edouard Dubuc. Ce sont d'ailleurs elles qui sont à l'origine, en juin 2001 à Paris de la création d'un Parti National Anti-juif. Quant à la Ligue de la Patrie Française, elle qui ne faisait à ses débuts que peu d'antisémitisme militant, elle tente en vain une entreprise de revigoration du mouvement en bout de course en fondant le Fédération Nationale Anti-juive. N'est-ce uniquement par conviction que ce nationalisme affiche son antisémitisme? [...]
[...] Il semble que non Mais nous l'avons vu les nationalistes sont en minorité à la Chambre des Députés à cause de leur défaite en province. Encore une fois, ce sont les juifs les prétendus coupables Quoi qu'il en soit, les ligues disparaissent, vaincues par le suffrage universel qui récuse leur logique putchiste, et laissent la place au successeur qui se développe dans la mouvance monarchiste On a parlé, au début du siècle, face à ces ligues influentes et bruyantes, de danger nationaliste, et c'est Waldeck-Rousseau qui dès le 17 juin 1999 et grâce à une majorité (socialistes, radicaux, républicains modérés) confortable, met en place un gouvernement de défense de la République face à cette extrême droite en laquelle il croit voir resurgir la monarchie. [...]
[...] Lemaitre, ou Brunetière, prône un nationalisme conservateur, républicain, et bourgeois contre le socialisme, et affiche son antisémitisme entre autres valeurs qu'elle défend. Le nationalisme populaire est chauffé à blanc par ces ligues antisémites et les journaux qui les accompagnent dans leur entreprise de diffusion dans les masses du sentiment national et de sa protection qui passe entre autres par le rejet des juifs. Au cours de Affaire Dreyfus et de ses dérives populaires, observons par exemple l'onde de fanatisme de l'année 1898. [...]
[...] L'alliance entre nationalisme et antisémitisme semble en effet être réelle en ce début de siècle Le 11 mai 1902, alors que les nationalistes se sont lourdement inclinés au cours des élections à l'échelle nationale, le Paris rebelle et démocrate est tombé entre leurs mains. La liesse nationaliste qui emplit la ville est alors remarquable. Mais ce qui en ressort, c'est que le mouvement est fortement antisémite. Pour ne citer que lui, Drumont est acclamé devant le siège de La Libre Parole. [...]
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