Ce lundi 17 mars 2008, la France a rendu un hommage national aux 8,5 millions de combattants français de la Première Guerre mondiale, après le décès du dernier soldat français. Ceci est une preuve de l'engagement total des nations dans le conflit, caractérisée par un unanimisme politique national. C'est ce qu'on appelle l'"Union Sacrée". Cette expression fût employée pour la première fois par R. Poincaré, alors Président de la République française, le 4 août 1914. Cette guerre sans précédent a fait entre 1914 et 1918 plus de 9 millions de morts et 23 millions de blessés, dans un conflit impliquant près de 20 Etats. Afin d'assurer la victoire, les Etats ont mobilisé en masse la population au nom du nationalisme en exaltant le sentiment national et en subordonnant la politique intérieure au développement de la puissance nationale.
Notre étude portera sur trois grandes nations-clés de la Première Guerre mondiale, à savoir la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Nous nous intéresserons à l'avant-guerre et nous verrons l'importance de l'idée de la nation dans le déclenchement du conflit. Nous envisagerons également la Guerre en elle-même, ainsi que ses conséquences sur les nationalismes.
[...] Cependant, on peut toujours se demander si l' Union Sacrée est un mythe ou si elle a réellement existé. En effet, malgré l'ampleur du patriotisme pendant cette période de conflit, on se rend compte qu'il n'y a jamais eu de réel unanimisme et que le nationalisme s'est souvent construit aux dépens des minorités nationales. S'en suivent alors des dérivations du nationalisme qui devient exclusif et entraîne la montée de mouvements politiques brutaux d'extrême droite. Bibliographie - AUDOUIN-ROUZEAU Stéphane, BECKER Jean-Jacques (dir.) Encyclopédie de la Grande Guerre, 1914-1918 : histoire et culture, Paris, Bayard - AUDOUIN-ROUZEAU Stéphane, BECKER Jean-Jacques (dir.), Les sociétés européennes et la guerre de 1914-1918, Paris, Publications de l'Université de Nanterre - BECKER Jean-Jacques, L'Union Sacrée, l'exception qui confirme la règle Vingtième siècle. [...]
[...] La vague de nationalisme et la frustration croissante provoquée par l'évolution du conflit encouragent la droite antisémite. On peut donc penser que l'Union Sacrée a joué un rôle dans la construction d'un nationalisme exclusif qui a brutalisé le champ politique, et ceci particulièrement en Allemagne. L'« Union sacrée fût pendant la Première Guerre mondiale caractérisée par un unanimisme national, un sentiment patriotique supplantant toutes les dissensions politiques ou sociales. Il s'est formé sur la base de l'émergence et du renforcement du nationalisme dans les grands pays européens. [...]
[...] Cependant, on constate a posteriori que cette Union Sacrée connaît certaines limites, dans son existence et dans ses conséquences. II/ Limites et conséquences de l' Union Sacrée On peut alors se demander si cette Union Sacrée est un mythe ou une réalité. Malgré cette dynamique de rassemblement patriotique, on constate que cela se fait aux dépens de l'étranger et les mouvements nationalistes, tels que l'Action française, sont xénophobes et prônent un nationalisme exclusif, où les juifs sont considérés comme ennemis de l'intérieur Ainsi, en dépit du surinvestissement des juifs dans l'armée allemande, l'anti-sémitisme se développe, les soldats juifs ne sont pas enterrés avec les autres et on fait croire qu'ils sont moins nombreux à s'être engagés. [...]
[...] On observe par exemple en France l'importance de l'école, où l'enseignement va se faire exclusivement en français à partir de la fin du XIXe siècle, aux dépens des dialectes régionaux. L'instituteur occupe une place primordiale dans l'intégration, en fédérant les écoliers autour de personnages historiques, de lieux emblématiques, d'un hymne national. La défaite de 1871 et la perte de l'Alsace-Lorraine, devenue allemande, génèrent un esprit revanchard. L'Etat français veut préparer sa population à une éventuelle nouvelle guerre, dès les années 1882. [...]
[...] On constate que les juifs sont surreprésentés dans l'armée allemande. Dans les tranchées, la fraternité est le reflet de l'unité nationale. Après la guerre, les anciens combattants voulaient faire de ces liens d'amitié un principe de gouvernement, contre le régime parlementaire des partis politiques. En effet, les anciens combattants revendiquent leur apolitisme. Certains condamnent même l'expression d' Union Sacrée car elle sous- entend l'union des partis politiques Une sépulture de guerre est accordée à tous les soldats français dans les cimetières militaires dès décembre 1915, suivie d'actes commémoratifs. [...]
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