A partir de 1806 et surtout après 1810, Napoléon va 'réunir' à l'Empire français un grand nombre de territoires, à tel point que celui-ci rassemblera 44 millions d'habitants dans 130 départements avant la campagne de France en 1814. Plus largement, l'Europe napoléonienne comprend dès le début du XIXème une partie importante de l'Europe continentale sous influence française, de la Hollande à l'Italie. Les liens que ces pays vont entretenir avec la France, largement théorisés a posteriori par Napoléon dans le Mémorial de Sainte-Hélène, peuvent-ils par conséquent être qualifiés d'Union ?
[...] Pour Annie Jourdan, c'est la gigantesque ambition de l'Empereur qui aurait été la cause principale de la continuation de la guerre de manière quasi ininterrompue pendant son règne (seulement une année de paix après la signature du traité d'Amiens en 1802-1803). Selon elle, Napoléon hérite effectivement des guerres révolutionnaires (auxquelles il a largement participé) mais il fait le choix de continuer la guerre pour imposer sa grande idée de l'Europe. Une pacification aurait été possible, à condition évidemment d'accepter des concessions, ce que Napoléon ne fait à aucun moment, que ce soit en 1802, où il multiplie les provocations après la paix d'Amiens (initiatives en Orient et à Saint-Domingue, annexion du Piémont, imposition d'une Constitution en Hollande, etc. [...]
[...] Napoléon : précurseur de l'Union Européenne ? Introduction Devant un tel sujet, plusieurs questions préalables se posent. Ainsi de qui parle-t-on ? Le nom même de Napoléon ne prend un sens qu'à partir du 18 mai 1804 et de la création de l'Empire. Doit-on pour autant s'interdire d'étudier la période antérieure, celle du Consulat, voire celle du Directoire ? Dès les années 1796-1797, les initiatives de Bonaparte en Italie, puis en Egypte déterminent largement la politique extérieure du Directoire. [...]
[...] Ainsi il semble que Napoléon ait considéré la mainmise sur la Hollande d'une importance primordiale, car il espérait ainsi disposer d'argent qu'il croyait en quantité inépuisable dans la République Batave. Et en effet, la Hollande sortit ruinée des guerres napoléoniennes En Suisse également la politique napoléonienne s'est attirée peu à peu le mécontentement populaire en soutirant de plus en plus d'argent et d'hommes à un pays qui avait initialement bien accueilli le protectorat français (Médiation française à partir de 1803, puis annexion du Valais en 1810 + hommes réquisitionnés). [...]
[...] Herder qui affirme que le patriotisme de l'Allemand consiste à être cosmopolite et la mission de l'Allemagne est de cultiver la philosophie Les rapprochements entre français occupants et occupés s'opèrent par ailleurs au sein des loges maçonniques, qui se développent dans le sillage des armées napoléoniennes au début du XIXème. L'Empire napoléonien se trouve également soudé par le Blocus continental, c'est-à-dire la fermeture de l'Europe aux marchandises anglaises (des armées de douaniers s'installent dans les ports pour surveiller le trafic). Cette cause commune exige de nombreux sacrifices de la part de ports tels Amsterdam, dont le trafic diminue considérablement entre 1806 et 1813. [...]
[...] Pour autant, il ne faut pas rejeter en bloc l'expérience napoléonienne, comme certains seraient tentés de le faire. Ainsi en Allemagne par exemple, l'influence française a permis, parfois par réaction d'ailleurs (en Prusse par exemple), de transformer durablement les structures politique et sociale régionales, auparavant archaïques. L'expérience de la Confédération du Rhin, mais peut-être plus encore l'élan commun de résistance qui a permis de donner une victoire décisive aux alliés allemands, russes et autrichiens à la bataille des Nations de Leipzig en 1813, a sans doute permis l'émergence d'un sentiment national, préalable à l'unification allemande. [...]
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