Le Second Empire est le premier régime durable du XIXe depuis la Restauration à sortir d'un libéralisme strict pour considérer que l'Etat doit jouer un rôle d'arbitre entre des intérêts contradictoires (patronat/prolétariat) et s'engager sur le terrain social en prenant dans le cadre d'une politique volontariste des mesures favorables aux classes populaires.
Quelles sont les motivations réelles de cette politique sociale et dans quel contexte politique s'inscrit-elle ? En quoi consistent ces mesures destinées aux ouvriers ? Sont-elles efficaces ? Comment sont-elles perçues par les intéressés et l'opinion ? Quelles sont enfin leurs conséquences politiques à long terme ?
[...] L'État met donc en place des organisations charitables. La politique des grands travaux d'urbanisme, d'inspiration saint-simonienne et dans laquelle s'engage Haussmann à Paris comme en province (Bordeaux, Lyon, etc.) n'est pas dénuée non plus de visée sociale. Il s'agissait de fournir du travail aux chômeurs encore nombreux et de lutter contre l'insalubrité des quartiers populaires en liquidant les taudis. Dans la réalité toutefois, l'aménagement des quartiers centraux en augmentera les loyers et chassera les populations ouvrières du centre-ville vers les faubourgs. [...]
[...] Il le fait d'autant mieux qu'il se trouve alors sous l'influence du prince Napoléon-Jérôme qui se veut le champion de la cause ouvrière. L'État fait diffuser des brochures d'inspiration saint-simonienne présentant NAPOLÉON III comme l'ami du peuple. B. Les réformes mises en œuvre La politique sociale de NAPOLÉON III dans les années 1860 tient en deux types de mesures : -le démantèlement partiel et progressif de la législation antiouvrière des années et régimes précédents. En 1864, la grève, sans être autorisée, cesse d'être un délit à condition qu'il n'y ait pas de violences. [...]
[...] Un intérêt pour les questions sociales A. Napoléon III s'affirme proche du monde ouvrier Au court de ses deux séjours en Angleterre, consécutifs à ses coups d'état ratés sous la Monarchie de Juillet (1836 et 1840, après son évasion du fort de Ham en 1846, LNB s'installera à Londres jusqu'en 1848), le futur NAPOLÉON III observe le sort des ouvriers britanniques et réfléchit à l'amélioration plus générale de la classe ouvrière en France. Cette sensibilité sociale s'était déjà exprimée par la rédaction en prison (1844) de l'essai L'extinction du paupérisme. [...]
[...] On reconnaît en clair le droit de coalition. En 1868 est aboli l'article 1781 du Code civil qui proclamait l'infériorité de l'ouvrier face à son patron devant un tribunal en cas de litige. -l'autorisation de la participation du monde ouvrier français au mouvement socialiste européen. En 1862, l'État organise et finance l'envoi d'une délégation ouvrière à l'Exposition universelle de Londres. Un des délégués, le ciseleur d'orfèvrerie Tolain y rencontre Karl Marx et à son retour en France tente de monter une section française de l'Internationale. [...]
[...] Il considère avec intérêt le retour du SU et le maintien au pouvoir avec plus d'autorité d'un homme que l'on croit proche du peuple. B. Mais cette sensibilité sociale ne s'exprime pas totalement au début du Second Empire Pourtant, la politique sociale mise en place dans la première décennie du SE s'inscrit dans le prolongement de la ligne répressive de la IIe République. NAPOLÉON III, soucieux de donner des gages aux milieux bourgeois et sous l'influence de conseillers conservateurs, permet l'allongement de la durée quotidienne du travail (11h à Paris et 12h en province) et renforce l'obligation du livret ouvrier (mis en place par son oncle Les grèves, toujours interdites depuis la Révolution, sont sévèrement réprimées par les tribunaux. [...]
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