Louis-Napoléon est dans certains domaines en avance sur son temps dans la mesure où il a, dans le champ du social et de la politique extérieure notamment, des idées qui faisaient de lui un précurseur. Cependant, il ne faut pas négliger tous les aspects qui font du règne de Napoléon III une période ambiguë durant laquelle la démocratie, représentée par le suffrage universel masculin, n'a pas connu, c'est le moins que l'on puisse dire, sa pleine expression
[...] Sur le plan national, les candidats de l'opposition obtinrent deux millions de voix dont dix-sept pour les Républicains. En 1869, les opposants réalisèrent encore un meilleur score et soixante-quatorze d'entre eux furent admis au Corps Législatif sur les 292 élus. Grandement affaibli par ses problèmes de santé (il souffrait de calculs rénaux), blessé par ses nombreux échecs à l'intérieur comme à l'extérieur, l'Empereur n'avait plus les moyens de contenir les nombreuses oppositions qui s'élevèrent, et la libéralisation qui se mit véritablement en place à partir de 1869 contribua à accélérer la descente aux enfers du régime qui mourut, comme le Premier Empire, d'une défaite militaire. [...]
[...] Sur le plan extérieur, la politique mexicaine de Napoléon III fut un vrai fiasco. Ce dernier souhaitait y fonder un empire latin pour exploiter les mines d'argent, s'opposer à l'influence des Etats-Unis, et surtout passer alliance avec l'Empereur d'Autriche en confiant le trône mexicain à son frère, Maximilien. Mais cette expédition fut un échec : la pression des Etats-Unis et celle de la Prusse obligèrent les Français à se retirer en 1867 laissant la guérilla mexicaine fusiller Maximilien. De même en Europe, Napoléon III ne parvint pas à endiguer la montée en puissance de la Prusse, victorieuse des Autrichiens à Sadowa en 1866 et Bismarck, le Chancelier prussien, devint l'homme fort de l'Europe. [...]
[...] Napoléon III négocia alors un armistice avec cette dernière en novembre 1859 à Zurich. La présence autrichienne en Italie fut maintenue (seule la Lombardie retourna au Piémont) et la France s'agrandit, après les plébiscites d'avril 1860, de Nice et de la Savoie. Par ailleurs, la politique coloniale, qui ne répondait pas à un plan d'ensemble cohérent, reflétait elle aussi la volonté de grandeur et de réformes de Napoléon III. Ainsi la Nouvelle-Calédonie, annexée en 1853, la côte du Gabon et Madagascar passèrent sous domination française ; en Chine, la France et l'Angleterre obtinrent l'ouverture de nouveaux ports de commerce en juin 1858 et s ‘emparèrent de Pékin en 1860. [...]
[...] En effet, à la tête d'une cinquantaine de fidèles, ce dernier débarqua début août à Boulogne. Mais cette tentative de soulèvement reçut le même sort que l'expérience strasbourgeoise, quatre ans plus tôt : c'est un désastre total, tous ceux qui avaient débarqué sont faits prisonniers, y compris Louis-Napoléon, et doivent comparaître devant la Cour des Pairs. Louis- Napoléon est condamné à la prison perpétuelle sur le territoire français sans interdiction des droits civils : il entra au fort de Ham le 7 octobre 1840, le jour même où le navire chargé de ramener les cendres de son oncle arrivait de Saint Hélène. [...]
[...] Héritier de la légende impériale, Napoléon III voulait marquer de son empreinte le redressement de la France par une véritable politique de relance économique. Il encouragea la circulation de l'argent et la mobilisation de l'épargne, indispensables à la reprise des investissements. Dans la même optique, le développement des chemins de fer allié à celui du réseau télégraphique, l'aménagement des principaux ports (Marseille, Le Havre, Bordeaux) et la transformation des grandes villes de l'Hexagone (Haussmann à Paris, Vaïsse à Lyon) visaient à stimuler l'investissement et à donner davantage de travail aux Français. [...]
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