Napoléon Bonaparte consolide-t-il ou renie-t-il l'héritage révolutionnaire ?

Résumé du document

Napoléon Bonaparte a commencé sa carrière politique en s'appuyant sur son génie militaire qu'il a tout d'abord mis au service du gouvernement révolutionnaire. Le coup d'Etat du 18 brumaire qui le mène à la tête de la France lui permet d'instituer un nouveau régime politique, le consulat, par la constitution de l'an VIII. Ce nouveau régime qui sera suivi par la création de l'Empire en mai 1804, permet de distinguer deux caractères de la politique menée par Napoléon, un premier qui est conservateur envers l'Ancien Régime et un deuxième qui est plus novateur. Ces deux caractères se distinguent sur différents plans qui seront étudiés au cours de l'analyse : le plan politique, le plan religieux et le plan économique (...)

Extraits

[...] Mais le Pape n'obtient pas tout ce qu'il désire car, non seulement le Concordat, qui durera jusqu'en 1905 est un texte de compromis, mais les articles organiques rédigés par Portalis qui y son ajoutés par le gouvernement français en 1802 garantissent le pluralisme religieux et réinstaurent la tutelle de l'Etat sur les Eglises de France. Ces articles organiques permettent de renouer ainsi avec la Constitution civile du clergé de 1790 et avec le culte de l'être suprême instauré en 1793 par Robespierre. On a ainsi la création d'un corps fonctionnaire ainsi que la fin des persécutions religieuses en France. On a donc finalement une conservation des acquis révolutionnaires. [...]

[...] Sur la Constitution de l'an VIII, on peut remarquer que Napoléon est tout d'abord fidèle à la Révolution avec le principe de souveraineté de la nation qui s'exprime par le retour du suffrage universel masculin ainsi que le plébiscite qui est officiellement une consultation des citoyens et officieusement un vote de confiance sur lequel Napoléon s'appuie pour affirmer son pouvoir et ainsi, plus tard, prendre la tête du pays. On a de même la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. En effet chaque pouvoir est dirigé par différentes institutions. Là où Napoléon renie les acquis révolutionnaires, c'est par la séparation du pouvoir législatif en trois assemblées : le corps législatif, le Tribunat et le Sénat ce qui affaibli ce pouvoir ‘ceux qui votent les lois ne les discutent pas et ceux qui les discutent ne les votent pas). [...]

[...] On a ainsi avec la Constitution de l'an VIII une centralisation des pouvoirs qui a toujours été combattue par les Girondins et qui se révèle au plan communal départemental et national. On assiste en effet à la création de préfets au plan départemental et qui sont de lointains héritiers des intendants de l'Ancien Régime. Après l'institution de l'Empire, le 2 décembre 1804, Napoléon réaffirme la primauté de son pouvoir qui avait déjà été affirmée par la Constitution de l'an X qui le déclarait consul à vie. [...]

[...] Enfin sur le plan économique, Napoléon supprime l'assignat qui est un acquis révolutionnaire du 8 avril 1790 qui était une des causes de l'inflation des prix et rétablit le franc en mettant en place la Banque de France ce qui crée à la France une nouvelle puissance économique (la Banque de France obtient en 1803 le monopole de l'émission des billets). Napoléon, bien qu'il soit issu du milieu révolutionnaire, a su créer un nouveau modèle politique, le Consulat puis l'Empire qui ont su à la fois innover et renier les acquis de la Révolution mais aussi construire un système se basant sur les principes révolutionnaires comme sur le plan économique avec le changement de monnaie, sur le plan de la politique intérieure et extérieure ainsi que sur le plan religieux avec le Concordat. [...]

[...] Il est cependant fidèle aux grands principes révolutionnaires comme la liberté, l'égalité et le droit à la propriété. Napoléon, sur le plan de la politique extérieure, est déclaré comme le pacificateur et garant de la paix en Europe. En effet, par la victoire sur l'Autriche (grâce à la victoire de Marengo le 14 juin 1800 et la victoire de Henenlinden le 3 décembre 1800) et qui résulte donc par le Traité de Lunéville du 9 février 1801 et qui apporte la paix en Europe. [...]