« Cet état de choses ne peut durer ; avant trois ans il nous mènerait au despotisme. Mais nous voulons la République, la République assise sur les bases de l'égalité, de la morale, de la liberté civile, de la tolérance politique. Il est temps enfin que l'on rende aux défenseurs de la patrie la confiance à laquelle ils ont tant de droits ; à entendre quelques factieux, bientôt nous serions tous des ennemis de la République, nous, qui l'avons affermie par nos travaux et notre courage (…) ». Par ces mots prononcés devant les députes du Conseil des cinq-cents le 19 brumaire an VIII, Napoléon Bonaparte semble affirmer son attachement aux acquis de la Révolution, aux valeurs qu'elle a défendu et à son plus symbolique avatar : la République.
Cet attachement paraît des plus curieux surtout venant de celui dont on sait qu'il deviendra quelques années après avoir prononcé cette phrase, le second Empereur de l'Histoire de France.
Au fond ce qui traduit le rapport que Napoléon entretient avec la Révolution est une profonde ambiguïté. Comment en effet, considérer ce rapport ? Napoléon est-il plus l'Héritier ou le Fossoyeur de la Révolution ? Ou pour dire les choses de façon moins imagées, se place-t-il en continuité ou en rupture avec la Révolution ?
[...] Napoléon est-il l'héritier ou le fossoyeur de la Révolution ? Introduction Cet état de choses ne peut durer ; avant trois ans il nous mènerait au despotisme. Mais nous voulons la République, la République assise sur les bases de l'égalité, de la morale, de la liberté civile, de la tolérance politique. Il est temps enfin que l'on rende aux défenseurs de la patrie la confiance à laquelle ils ont tant de droits ; à entendre quelques factieux, bientôt nous serions tous des ennemis de la République, nous, qui l'avons affermie par nos travaux et notre courage ( ) Par ces mots prononcés devant les députes du Conseil des cinq-cents le 19 brumaire an VIII, Napoléon Bonaparte semble affirmer son attachement aux acquis de la Révolution, aux valeurs qu'elle a défendues et à son plus symbolique avatar : la République. [...]
[...] Ou pour dire les choses de façon moins imagées, se place-t-il en continuité ou en rupture avec la Révolution ? Afin de trouver une réponse à cette question, nous suivrons sans grande surprise - un plan en trois parties. Nous verrons dans un premier temps que Napoléon est l'incontestable successeur de la Révolution puis dans un second temps que certaines de ses actions ainsi que certains éléments de sa psychologie font de lui l'héritier de la Révolution pour enfin voir que Napoléon Bonaparte a aussi su se placer en rupture face à la Révolution et accomplir ainsi le rôle de fossoyeur de la Révolution. [...]
[...] Pour ces grandes avancées, les plus grands esprits européens, Goethe, Hegel, Byron, Beethoven célèbrent la gloire du premier consul, incarnation des idéaux et des espoirs de la Révolution. Transition : Mais tous ces simulacres d'altruisme ne répondent qu'à la volonté de Napoléon d'agir de façon pragmatique en politique. Par bien des égards, il semble que ces récupérations ne soient que l'expression de son opportunisme . III. L'Empire : Une rupture politique avec la Révolution. Napoléon se place en opposition avec le passé révolutionnaire de la France. [...]
[...] Car qu'elles que contestables soient ses méthodes, c'est bien l'ordre social français que Napoléon a su réinstaurer. Il peut être assimilé à un fauteur de trouble au niveau européen, mais il fait garder à l'esprit que Napoléon a su réconcilier les Français avec eux-mêmes, au moyen de l'ordre. Transition : Par son passif Napoléon se place malgré lui en successeur de la Révolution. Cependant, un grand nombre d'actions qu'il a menées se sont voulues légataires de cet héritage révolutionnaire. II. [...]
[...] Et pourtant l'égocentrisme et la soif de Napoléon ont bien fait de transformer l'ordre social nouveau apporté par la Révolution. La proclamation de l'Empire : Napoléon, un Roi sans le titre Le 2 décembre 1804, dans la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, devant une foule de Parisiens exhortés, Napoléon Bonaparte est sacré Empereur des Français par le Pape Pie VII en personne. En somme, Napoléon obtient en ce jour ce contre quoi les révolutionnaires français se sont battus 15 ans plus tôt : le pouvoir monarchique. [...]
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