« Mon ambition était grande »: en ces termes, Napoléon Bonaparte justifie sa conquête du pouvoir. Le coup d'Etat du 18 Brumaire de l'an 8, dans le calendrier révolutionnaire, consacre un régime précurseur de ses ambitions monarchiques. Dix ans plus tôt débutait la révolution française, événement marquant du siècle tendant à promouvoir des valeurs telles la liberté et l'égalité entre tous les citoyens. Genèse des principes fondamentaux unanimement reconnus à l'heure d'aujourd'hui, la révolution n'a pas été sans influencer les idéaux bonapartistes. A l'époque de l'ascension de Bonaparte, le directoire institué par la constitution de l'an V, essuyait les plus vives critiques que ce soit de la gauche dont l'un des plus illustres représentants est Babeuf, ou que ce soit des royalistes. Cette dictature à cinq têtes, adoptée sous le couvert de la légalité ne résiste pas au retour triomphal de Bonaparte, vainqueur de la campagne d'Egypte. Ses exploits guerriers lui permettent d'acquérir une légitimité suffisante capable de convaincre ses pairs qu'il est le seul à pouvoir incarner la France au moment où les pressions internationales des nations monarchiques se conjuguent aux effets du chaos intérieur post-révolutionnaire. « J'ai toujours pensé que la souveraineté résidait dans le peuple. En fait, le gouvernement impérial est une sorte de république. » Bonaparte met là en évidence ses prétentions monarchiques qu'il lui a fallu pourtant mûrir durant les phases consulaires. La France n'était en effet pas prête à accepter un basculement direct dans un régime rappelant l'absolutisme des anciens rois. C'est pourquoi, de la république consulaire à l'empire, en passant par la monarchie consulaire, Bonaparte a su allier prudence et tact afin de préparer l'opinion à son accession au trône. La monarchie absolue telle qu'on l'entend aujourd'hui se traduit par la concentration des pouvoirs, du moins théorique, en un seul organe. Cet organe, en l'occurrence le roi, gouverne par droit d'hérédité et n'est soumis à aucun contrôle positif. Bonaparte visera à réaménager ce concept lors de la création du 1er Empire, issu du Sénatus-consulte organique du 18 mai 1804. En l'espèce, Napoléon se devait de rassurer l'opinion publique en tempérant ses ambitions, c'est pourquoi il a mis en place le régime de la république consulaire avec l'appui Sieyès, lequel lui a permis d'asseoir une légitimité d'apparence révolutionnaire. Rapidement, l'aura de Sieyès, théoricien privilégié des droits du tiers-État, est occulté, les milieux d'affaires appelant de leurs voeux un gouvernement fort, préférant la stature d'homme d'action de Bonaparte. Dans un premier temps, la volonté de camouflage de ses réelles intentions de s'arroger un pouvoir personnel à été accomplie étant avéré que ses principaux ennemis demeuraient le parti des royalistes qui hésitaient à le considérer comme une menace pour la monarchie vu les personnalités régicides, telles Cambacérès et Fouché qui l'entouraient à ce moment là. Si les différentes actions de Bonaparte peuvent être considérées comme une marche triomphante vers la monarchie, il ne reste pas moins que sa conception des choses était d'assurer la pérennité d'une certaine idée de grandeur de la France. Dans ce cas la création de l'Empire napoléonien peut-elle être associé à un retour à la monarchie absolue au sens ou l'entendaient les monarques de l'Ancien Régime? La distinction est ainsi faite entre les apparences démocratiques qu'a pu prendre le Consulat et la pratique réelle du pouvoir, concrétisée par l'accession au trône de Napoléon Ier.
[...] C'est pourquoi de la république consulaire à l'empire, en passant par la monarchie consulaire, Bonaparte a su allier prudence et tact afin de préparer l'opinion à son accession au trône. La monarchie absolue telle qu'on l'entend aujourd'hui se traduit par la concentration des pouvoirs, du moins théorique, en un seul organe. Cet organe, en l'occurrence le roi, gouverne par droit d'hérédité et n'est soumis à aucun contrôle positif. Bonaparte visera à réaménager ce concept lors de la création du 1er Empire, issu du Sénatus-consulte organique du 18 mai 1804. [...]
[...] De sorte que l'établissement de la Monarchie consulaire du 2 août 1802 et celui de la Monarchie Impériale du 18 mai 1804 se font par le truchement d'un sénatus consulte organique c'est-à-dire par le biais d'un pouvoir nommé par l'exécutif et non élu démocratiquement. Néanmoins, l'article 1 de la révision de 1802 et l'article 142 de la Constitution de l'an XII évoquent l'organisation d'un plébiscite référendaire sur la question de l'attribution de pouvoirs supplémentaires à Bonaparte. Une forte participation à ces questions confirme que le peuple accepte l'Empire. B. [...]
[...] En effet, lui seul peut modifier et interpréter la Constitution et c'est par ce biais que l'empereur passe maître du pouvoir judiciaire. En faisant du Sénat sa Cour, Bonaparte arrive à éradiquer toute opposition et à s'emparer des pleins pouvoirs. Enfin, le Conseil d'Etat s'avèrera être un instrument précieux pour la conquête du pouvoir, il deviendra un de ses subsides et une sorte de conseil rapproché à l'instar du Conseil du Roi sous l'Ancien Régime. En maîtrisant ainsi la direction de ses institutions, Napoléon annihilera au fil des années les principes démocratiques de la souveraineté populaire La remise en question de la souveraineté populaire Du Consulat au régime impérial, les libertés et principes démocratiques sont peu à peu retirés. [...]
[...] Pour ce faire, il paraît logique d'impulser, via le suffrage censitaire une sorte de sélection du personnel politique. La souveraineté est, selon Sieyès, abstraite et titularise ses représentants de manière à effectuer une distinction entre gouvernants et gouvernés. La fonction électrice est donc réservée aux lettrés et devient un devoir citoyen. Le scrutin représentatif instauré par la Constitution de l'an VIII agit en ce sens même si son amoncellement de degrés le prédispose à une application très approximative des opinions exprimées par les citoyens. II. [...]
[...] Ainsi, plus aucune référence aux Droits de l'homme n'y est présentée, mais redéfinit les institutions selon la vision bonapartiste. Bonaparte est la tête de l'exécutif, il s'attribue le pouvoir de nommer seul les principales fonctions publiques. De plus, il a désormais la capacité de s'immiscer dans le pouvoir législatif. En effet, il dispose de l'initiative législative, c'est-à-dire qu'il détermine l'ordre du jour du Corps législatif. Afin de confirmer la suprématie de son pouvoir, Napoléon initie des modifications de type institutionnel. [...]
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