En 1799 « La nation en cessant d'être républicaine est restée révolutionnaire » estime Tocqueville. Suite à la chute de la monarchie constitutionnelle en 1792, la République a été proclamée. Néanmoins, les régimes se succèdent et la décennie 1789-1799 est marquée par une forte instabilité politique. Le principal enjeu est alors de « terminer la Révolution ». Pourquoi le peuple a-t-il toujours le sentiment de vivre en Révolution, alors que la République a été proclamée ? En mai 1799, le peuple ne semble pas trouver de régime qui le satisfasse, l'économie est dans un état catastrophique et la guerre fait toujours rage aux frontières. L'importance des divisions empêche encore le peuple de s'unir derrière un gouvernement.
Sieyès entre au Directoire en mai 1799. Il est l'une des grandes figures politiques que la Révolution a formées, sa nomination au Directoire redonne de l'espoir à l'opinion publique. Benjamin Constant écrit : « je regardais votre nomination comme le dernier espoir de la République ». En quelques mois, Sieyès se rend maître du jeu politique. Pour lui seul un coup d'État peut mettre fin à la Révolution, et seule l'armée, alors particulièrement prestigieuse, peut constituer l'appui nécessaire. Le jeune général Bonaparte, qui accumule les victoires spectaculaires et dont le retour d'Égypte est fêté de manière enthousiaste, apparaît comme le candidat idéal. Pour Sieyès cet homme a le pouvoir de réunifier la nation. Cependant, il ne compte pas parmi les plus fervents révolutionnaires. Sieyès, en confiant, le 18 Brumaire, le sort de l'héritage révolutionnaire à ce jeune général, prend le risque de mettre en péril l'oeuvre de la Révolution. Durant l'Empire, la presse est censurée, la police est toute puissante, la noblesse est rétablie. Apparemment l'Idéal révolutionnaire est bien loin. Il semble donc que la postérité de l'héritage révolutionnaire se joue pendant le Consulat.
En quoi le Consulat est-il à la fois un prolongement de la Révolution et une simple transition vers un empire comparable à l'ancien régime ?
[...] Par ailleurs, Napoléon rend effective la tabula rasa ; il déclare close la liste des émigrés, procède à l'amnistie et favorise ainsi le retour des intéressés. En contrepartie, la garantie des biens nationaux est réaffirmée. L'ordre religieux. ? Il conserve la sécularisation, la vente des biens nationaux, et se place ainsi dans la droite ligne de la Révolution. ? Mais par le Concordat de 1801, il renoue avec l'Église qui retrouve une situation officielle et les cultes révolutionnaires sont supprimés. La négation de toute religion durant la Révolution avait beaucoup divisé les Français. Cette politique de réconciliation était donc nécessaire à Napoléon. [...]
[...] Par exemple, en 1810, la création du Barreau pour les Avocats. Réapparition de conflits armés et négation des libertés a)La France est en guerre dès 1803. ? L'Angleterre reprend le conflit redoutant l'hégémonie de la France. La question de Malte provoque la rupture (mai 1803). ? Cette guerre aboutit à l'expansion de l'empire qui à son apogée s'étend sur de vastes territoires. ( Napoléon l'unifie par les routes, les codes, les brassages de population au sein de la Grande Armée et la centralisation administrative, mais favorise tout de même l'industrie et le commerce français au détriment des pays vassaux. [...]
[...] Il met fin aux troubles économiques. ? Il procède à de grandes réformes financières. Il établit un système d'impôt stable et égal pour tous. Il crée la Banque de France en 1800 et introduit le franc germinal en 1803. ? Il entreprend aussi de grandes réformes commerciales. Il s'inspire du colbertisme. On utilise des machines anglaises (notons que la révolution industrielle débute à ce moment en Angleterre). De nouveaux produits coloniaux sont cultivés. De telles réformes avaient déjà été imaginées durant la Révolution. [...]
[...] Toutefois, il est difficile d'affirmer que Napoléon a mis fin à la Révolution française . Même sous l'Empire, le peuple n'a pas perdu toute notion de ses anciennes revendications. Ainsi, à son retour à Paris en 1815, son pouvoir affaibli, Napoléon est désireux de concilier les libéraux. Il appelle ainsi Benjamin Constant à la rédaction d'une Constitution, Benjamin Constant qui devient alors “inconstant Constant”. Certaines grandes œuvres napoléoniennes et tout particulièrement le Code civil sont toujours d'actualité. Le Code civil, imposé à tous les pays conquis est devenu une source d'inspiration à l'étranger. [...]
[...] Napoléon détient la totalité du pouvoir exécutif. Le Consulat est composé de trois personnes, mais il existe une hiérarchie et seul le Premier Consul détient un réel pouvoir. Il peut nommer et révoquer chacun des fonctionnaires. Les autres consuls n'ont qu'un pouvoir consultatif. L'aspect collégial du Consulat est illusoire et l'établissement de l'Empire en 1804 ne fera que mettre fin à cette fiction. ? Les chambres législatives sont au nombre de quatre et ont ainsi chacune un rôle très limité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture