L'arrivée au pouvoir de Napoléon, en 1799, se veut formellement une suite de la Révolution, en ce que Bonaparte est Consul, comme l'étaient les gouverneurs de la République romaine. Cependant l'évolution vers l'Empire, d'une forme beaucoup plus monarchique, semble prouver que Napoléon se coupe de toute la période qui l'a précédée. Du moment où il devient Premier Consul, après son coup d'État, jusqu'à 1814, quand il est exilé à l'île d'Elbe après avoir été forcé à abdiquer par ses propres généraux, il a agit tantôt en accord avec les principes de la Révolution, tantôt en s'opposant radicalement à ses pratiques. Ainsi, s'il conserve un pouvoir législatif distinct de l'exécutif, comme le voulaient les révolutionnaires, ces assemblées, dont les membres sont désignés sur des listes rédigées par lui, sont rapidement réduites à l'inaction.
Dès lors, Napoléon est-il le fossoyeur ou le continuateur de la Révolution ?
On verra dans un premier temps que Napoléon s'annonce comme celui qui met fin à la Révolution, comme il le fait en 1800 devant le Conseil d'État, où il proclame « Nous avons fini le roman de la Révolution ». Malgré tout, ses décisions et l'ordre qu'il instaure en France et en Europe sont en grande partie des continuations de l'œuvre révolutionnaire.
[...] Hérite des guerres de la Républiques, incessantes depuis 1792. - adaptation du système des républiques-soeurs en royaumes attribués aux membres de sa famille ou à lui-même (Joseph Bonaparte en Espagne, Naples : Murat, Hollande : Louis, Westphalie : Jérôme, Bernadotte en Suède) avec introduction du Code civil et de la législation française ; - Étend la France démesurément : d'Hambourg à Rome départements, 1/3 on ne parle pas Français. Conclusion Napoléon, au cours de ses années de pouvoir, a progressivement dérivé d'un régime dont la filiation avec la Révolution est directe, celui des débuts du Consulat, à un Empire quasi-monarchique. [...]
[...] Pour rapprocher les citoyens : Dans son administration se côtoient ex-Girondins, ex-Thermidoriens, ex- Constituants sous le Consulat Apparition d'un type d'homme nouveau, le fonctionnaire. En effet, de nombreux postes à pourvoir dans la nouvelle société : conseillers d'État, magistrats, préfets, commissaires aux armées ( Sous la Révolution, avec la suppression de la vénalité des offices, tous les emplois sont ouverts à tous. Napoléon continue ce projet en faisant de l'administration et de l'armée des moyens de promotion sociale. + Retour des émigrés Transition Il s'agit donc d'une véritable Continuation de l'œuvre révolutionnaire 1. [...]
[...] -réforme de l'Université Création d'une nouvelle classe dirigeante -légion d'honneur, non héréditaire, à l'origine uniquement militaire - une noblesse d'empire : à l'origine seulement militaire, puis étendue aux hauts postes de l'administration. = une noblesse fondée non sur le sang mais sur le mérite 2. Appui sur l'Église S'oppose à la Révolution anticléricale, en rendant à l'Eglise une place dans la société. Il conclut un concordat (1801) et lui rend son unité et son statut, en échange d'une subordination accrue. [...]
[...] Nous avons fini le roman de la Révolution . Mise en place d'un nouveau régime 1. Une démocratie autoritaire Une démocratie autoritaire : fondée sur souveraineté nationale et suffrage universel, Constitution de l'an VIII (Consulat) Mais la Constitution du Consulat n'est même pas ratifiée par le peuple et dans les constitutions qu'il fait adopter à Naples et en Westphalie, le principe électif est même abandonné. En outre, peu d'élections, qui se font sur des listes de notables parmi lesquels l'empereur choisit. [...]
[...] Fortes personnalités sont écartées. Épuration des magistrats = de moins en moins semblable à l'idéal républicain, une dérive monarchique 2. La centralisation administrative Centralisation héritée de la monarchie absolue Administration moderne, qui permet qu'une même impulsion soit donnée en même temps aux quatre coins de l'Empire. = réalisation de l'unité de l'Empire - préfets, empereurs au petit pied qui ont tout pouvoir dans leur département. Cette puissance est cependant indépendante de leur personne, de leurs mérites : ils la doivent à l'empereur, qui les nomme. [...]
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